Le parti Europe Écologie-Les Verts veut limiter les véhicules de plus de 1 500 kilos à 90 km/h. Dans une de ses notes sur les transports, le parti écologiste s’attaque à la vitesse sur les routes. La proposition semble bel et bien englober les véhicules électrifiés.

Voilà une proposition qui risque de faire grincer des dents si elle se matérialise. Le parti Europe Ecologie-Les Verts propose de limiter la vitesse des voitures de plus de 1 500 kilos à 90 km/h. C’est une proposition émanant d’une note nommée « donner la capacité à chacun de décarboner ses modes de transport ».

Le parti écologiste veut « déconstruire le mythe de la vitesse », toujours selon la note en question. Pour cela, les véhicules de plus de 1,5 tonne n’auraient plus le droit de dépasser les 90 km/h. Selon le parti, cela permettrait de réduire « les impacts sur l’environnement et la santé humaine du secteur automobile. »

« Nous imposerons une réduction du poids des véhicules pour lutter contre les SUV en considérant dans le Code de la route les véhicules de plus de 1 500 kg comme des poids lourds, donc limités à 90 km/h sur autoroute », précise la note. Un malus au poids doit déjà être appliqué en 2022, mais il ne concernera pas les véhicules électriques.

« [Nous] favoriserons une électrification du parc automobile qui soit raisonnée, équitable, et respectueuse de l’environnement. Au-delà d’aides publiques aux particuliers, nous instaurerons un sur-amortissement pour les véhicules électriques de type collectif : bus, autopartage, taxis, VTC, véhicules de location. »

Considérer ces véhicules comme des poids lourds, et leur imposer les mêmes règles, aurait d’autres conséquences. On pense évidemment à la fluidité du trafic sur autoroute, et aux disparités dangereuses de vitesse. Pour les propriétaires de ces véhicules, enfin, il serait peu avantageux de payer l’autoroute pour y rouler à la même vitesse que sur le réseau secondaire.

Avis de l'auteur

La note d’EELV laisse difficilement penser que les véhicules électrifiés, et en particulier les voitures électriques, échappent à cette nouvelle idée. En effet, la notion d’électrification « raisonnée » laisse penser que tous les véhicules seront mis dans la même catégorie.

Si c’est le cas, et que tout véhicule de plus de 1 500 kilos est considéré comme poids lourd, il s’agira d’un grand pas en arrière pour la promotion et les ventes de voitures électriques, qui pâtiront indéniablement de cette mesure. En effet, la Renault ZOE serait par exemple concernée avec ses 1 502 kilos.

Il en va de même pour les voitures hybrides rechargeables, qui dépassent elles aussi allègrement cette marque. On pense notamment au Renault Captur PHEV, un des plus petits gabarits du secteur, qui affiche 1 564 kilos sur la balance.

En voulant lutter contre la vitesse, EELV favoriserait surtout les véhicules plus âgés et à motorisation traditionnelle, qui dépassent rarement ce poids, sur un parc automobile qui est déjà plus daté que celui des pays voisins.

Alors que le marché de l’électrique souffre aujourd’hui d’infrastructures encore inadaptées, il serait difficile de rationaliser pour les propriétaires de voitures électriques l’obligation de perdre une grande partie des bénéfices à rouler sur l’autoroute.