
Des chercheurs de la KAUST affirment avoir mis au point une cellule électrochimique permettant d’extraire à un coût intéressant le lithium contenu dans l’eau de mer.
La demande croissante en lithium pour produire les batteries des véhicules électriques pourrait bien déboucher dans quelques dizaines d’années sur une pénurie.
Depuis longtemps, les scientifiques affirment que la mer contient des quantités phénoménales de ce matériau. Les chercheurs de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Arabie saoudite) estiment qu’il en existe 5 000 fois plus dans les réserves contenues dans les océans par rapport aux gisements terrestres.
Il manquait un élément essentiel pour permettre l’extraction du lithium présent à une concentration très faible de 0,2 ppm (partie par million) dans l’eau de mer.
Cet élément, la KAUST semble l’avoir mis au point par l’intermédiaire d’une cellule électrochimique à membrane LLTO (Titanate de lithium, lanthane). Sa perforation permet de laisser passer les ions lithium tout en bloquant le sodium, le magnésium et le potassium présents dans l’eau de mer à des concentrations beaucoup plus élevées.
Avec seulement l’équivalent de 5 dollars (4,1 euros) d’électricité à une tension de 3,25 V, ce système permettrait d’obtenir 1 kg de lithium à partir de l’eau de mer.
Mieux encore, le coût serait entièrement gommé par les 2 coproduits dégagés par ce scénario : de l’hydrogène et du chlore.
En une seule opération, il serait donc possible d’obtenir du lithium pour les véhicules électriques à batterie et de l’hydrogène pour les véhicules électriques à pile à combustible.
L’équipe compte sur l’industrie du verre pour produire à grande échelle et à un coût abordable les membranes LLTO.
Nouvelle annonce miraculeuse autour de la mobilité électrique. Mais quel crédit lui apporter ? Très difficile à dire.
S’il est véritablement possible de mettre au point un système permettant d’obtenir à un coût abordable à la fois du lithium et de l’hydrogène, ce sont 2 filières consacrées à la mobilité durable qui vont s’en réjouir.
Combien de temps faudrait-il pour monter un écosystème viable dans ce cas ? Dix ans n’y suffiront certainement pas pour une extraction à grande échelle. Le KAUST affirme d’ailleurs que le lithium terrestre serait en quantité suffisante pour approvisionner l’industrie jusqu’en 2080. Il n’y aurait donc pas urgence.
Mais cette annonce est importante alors que des chercheurs travaillent sur des batteries qui ne contiendraient pas de lithium.
Et allez … Après les algues …
Comme toujours, il faut regarder de près le bilan énergétique de l’opération. Il ne faudrait pas utiliser en masse de l’électricité issue du charbon pour extraire ce lithium.
Peut être OK pour le Lithium, je suis incapable de juger la validité du procédé.
Mais en ce qui concerne l’hydrogène il n’y a qu’une seule façon de l’extraire de l’eau, c’est l’électrolyse, donc rien de nouveau, et on sait que ce procédé réclame énormément d’énergie, et que le rendement est faible.
et l’eau, délithiumisé ? elle deviendra quoi ? une autre catastrophe écologique ? ( je pose juste la question, expert en rien du tout moi). Si on me dit : aucune conséquence => go alors
Ce n’est pas la première fois que l’Arabie Saoudite s’y intéresse. Leur but original était d’obtenir de l’eau douce à partir d’eau de mer pour un coût énergétique faible. Le lithium était un sous produit de ce traitement de l’eau de mer et se retrouvait en faible quantité. L’osmose inverse étant très chère et très énergivore ils ont du chercher une autre méthode mais là le résultat est surprenant. Pas d’eau mais de l’hydrogène et du lithium en grande quantité pour pas cher.
Ces résultats ont été obtenus en Arabie Saoudite par une équipe de chercheurs 100% chinoise. Voir les signatures de l’article original. Il se trouve que la Chine a accès à l’eau de mer…On peut donc imaginer que si « ça marche vraiment », le procédé sera d’abord exploité industriellement en Chine.
La paroi permet de faire passer des ions Li petit à petit, augmentant un peu la teneur de l’eau en Li. Le processus devra être répété de nombreuses fois pour arriver à une bonne teneur en lithium. La logique de récupération d’une matière à faible concentration ressemble un peu aux techniques d’enrichissement de l’uranium! Vaguement, certes…
Il y a plein de bonnes choses dans l’eau de mer, les mêmes que dans notre sang !!!
Une nouvelle piste à explorer ?
Mais il serait peut être plus utile de commencer par extraire le deuterium, « un carburant qui à la pêche » dans tous les sens du terme.