Alors que l’industrie automobile au Brésil s’est effondrée après la crise du Covid-19, le président Luiz Inácio Lula da Silva cherche à restructurer le marché autour de l’électrique. Aides gouvernementales, crédits d’impôts pour les constructeurs, le Brésil fait tout pour redorer le blason du secteur.
Le gouvernement Lula met le paquet sur l’automobile
Le Brésil, sixième marché automobile au monde, a connu bien des déboires avec son industrie après le départ de plusieurs constructeurs historiques. Ford a quitté le sol brésilien en 2021, tandis que Mercedes a annoncé en 2023 l’arrêt des contrats de 1 200 travailleurs pour plusieurs mois. Jair Bolsonaro, l’ancien locataire du palais de l’Aurore (le palais présidentiel), n’a rien fait pour protéger l’industrie automobile de son pays.
Avec l’inflation et la crise économique généralisée que traverse le pays, le marché automobile se heurte à une crise de la demande. Les ménages ont clairement autre chose à penser que d’acheter une voiture. Le pays a pourtant les capacités pour produire 4,5 millions de véhicules par an. En 2023, à peine 2 millions de modèles sont sortis des usines brésiliennes. Dans cette situation, 1,2 million d’emplois sont en danger.
Le nouveau gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva ne l’entend pas de cette oreille. Depuis quelques mois, le Brésil tente de faire redémarrer son industrie automobile et mise pour cela sur l’électrique. Le secteur du transport a représenté 43 % des émissions de CO2 au Brésil en 2021. Conscient du phénomène, le nouveau président brésilien décide d’accorder des remises plus importantes sur les véhicules moins polluants.
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Un plan baptisé Mover va être mis en place à partir du 8 janvier 2024. Il a pour but de prolonger le programme Rota 2030 dont l’objectif était d’accélérer l’adoption des modèles électriques au Brésil. Par le biais d’aides fiscales, le gouvernement veut inciter les constructeurs à réduire le prix de vente de leurs véhicules d’entrée de gamme. Le Brésil va aussi obliger les fabricants à utiliser un certain pourcentage de pièces recyclées pour produire des voitures.
Certaines marques misent sur cet immense marché. C’est par exemple le cas de BYD qui prévoit d’implanter une usine sur le sol brésilien, sur un ancien site de Ford. Ou de Volkswagen qui a lancé certains de ses modèles électriques phares dans le pays. En parallèle de la restructuration du marché automobile, le Brésil va mettre en place une taxe verte. En tout, 3,5 milliards d’euros vont être accordés aux constructeurs.
Son prédécesseur aura fait du mal à son pays et à l’image de celui-ci.
On l’oublie fréquemment mais il y a aussi une industrie des transports au Brésil.
En plus de la construction aéronautique (le géant Embraer, Cap, Aero) il y a aussi une dizaine de fabricants dans les transports terrestres, surtout des véhicules utilitaires.
Lula sait que de toutes manières les producteurs de canne à sucre ne voteront pas pour lui après ses interdictions de déforester encore plus l’Amazonie. Il va donc se mettre en porte-à-faux vis à vis d’eux en privilégiant l’industrie du VE car les agro-carburants sont rois au Brésil.
L’implantation de BYD est aussi un choix stratégique. Avec l’augmentation du coût des transports maritimes à venir, être implanté au Brésil permettra de “rayonner” sur toute l’Amérique du Sud jusqu’à l’Amérique Centrale.
Les populations n’auront pas les moyens de s’acheter les produits sortant de la gigafactory Tesla au Mexique. Ceux-ci sont réservés à l’Amérique du Nord.
L’obligation d’employer des matériaux recyclés est aussi une très bonne idée.
D’ailleurs on devrait faire pareil en Europe.
BMW l’a bien fait avec son modèle i3 et, en alliant des matériaux recyclés avec de la fibre de carbone, ils sont arrivés à sortir un véhicule électrique de 170 CV pour moins de 1200 Kg… ça change du poids des enclumes sur nos routes.