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Le Tesla Model Y est commercialement inépuisable ! Voyons si l’entrée de gamme Propulsion l’est aussi sur la route.
On ne présente plus le Tesla Model Y, le véhicule le plus vendu au monde toutes catégories confondues. Mais si le SUV électrique poursuit son petit bonhomme de chemin, la courbe des ventes s’affaisse un peu : image écorchée par le fantasque PDG de la marque, effet de mode qui s’érode, concurrence grandissante, … Le Tesla Model Y doit désormais batailler un peu plus pour s’en sortir. Il prend donc la trajectoire de la Model 3, et se montre avec un nouveau faciès. Plus aérodynamique, plus confortable et plus sobre, il veut toujours être la référence. On passe au Supertest le Tesla Model Y Propulsion d’entrée de gamme.
Pour cette saison 2025 des Supertest Automobile Propre, nous avons décidé de passer au peigne fin non pas un, mais trois Tesla Model Y. Une sorte de Megatest, donc, avec la version Propulsion, ainsi que les Grande Autonomie Propulsion et Dual Motor. Toutefois, après l’annonce du jour au lendemain d’une mise à niveau des versions Grande Autonomie, nous avons décidé de nous concentrer uniquement sur la version Propulsion. Mais voilà qu’entre la réalisation de ce Supertest et sa publication ce jour, Tesla a lancé chez nous la version Standard, qui met à la retraite la version Propulsion objet de ce Supertest. Ce sont des choses qui arrivent quand le constructeur garde secret son plan produit…
Contre mauvaise fortune bon cœur, nous avons tout de même décidé de publier ce Supertest, qui sera donc le guide parfait pour un achat d’occasion. Surtout, la quantité de données récupérées avec ces essais nous permettent déjà de soulever quelques pierres concernant cette version Standard. Pour commencer, notre base est formelle : le Tesla Model Y Standard devrait conserver la batterie LFP de l’ex-Propulsion. Preuve en est avec ses valeurs d’homologation : les 34 km d’autonomie WLTP supplémentaires sont obtenus par la consommation inférieure de 0,8 kWh/100, qui tombe ici à 13,1 kWh/100 km en prenant en compte les pertes à la recharge. Théorie qui se confirme avec la puissance de recharge rapide inchangée de 175 kW, quand la version américaine, dotée d’une nouvelle batterie, promet 225 kW.
Enfin, lors de nos essais mesurés, nous avons noté des écarts presque identiques avec les deux exemplaires entre l’autonomie WLTP et les rayons d’action calculés sur nos bases. Sur cette base, le Tesla Model Y Standard pourrait donc proposer 475 km d’autonomie mixte, et un peu plus de 340 km sur notre parcours autoroutier. Côté performance, le Standard promet un 0-100 km/h en 7,2 s, ce qui devrait se traduire par un chrono’ de 7,3 s selon nos méthodes (tous les Model Y mesurés ont présenté un écart de 0,1 s imperceptible dans le monde réel. En revanche, nous ne savons pas si la machine électrique utilisée est moins puissante, ou si la distribution de la puissance a été volontairement bridée. Nous penchons pur cette deuxième hypothèse. D’après notre base de données, nous estimons la puissance maximale à près de 230 ch (170 kW). Mais trêve de spéculations : cette déclinaison devra faire l’objet d’une étude par nos services… si la gamme ne bouge pas d’ici là !
Officieusement appelé Juniper, ce Tesla Model Y repose sur la même plateforme technique reprise de la précédente mouture et partagée avec la Tesla Model 3, désormais surnommée Highland.
Cette version d’entrée de gamme se distingue des autres avec sa configuration technique, composée d’une seule machine électrique arrière alimentée par une batterie plus petite. Car quand les autres modèles disposent d’un pack d’un peu plus de 78 kWh, le Model Y Propulsion embarque un accumulateur de 62,8 kWh de capacité nette, dont 60,0 kWh utilisables sur l’intégralité de la jauge de 100 à 0 % une fois calibrée (nous reviendrons sur la notion). Cette batterie est composée de 108 cellules prismatiques fournies par CATL et raccordées selon le principe 108s1p.
Cet accumulateur alimente une machine électrique arrière d’une puissance maximale de 299 ch/220 kW, pour un 0-100 km/h en 5,9 s. Uniquement associée à des jantes de 19 pouces, cette version revendique une autonomie WLTP de 500 km tout rond, pour une consommation homologuée de 13,9 kWh/100 km. Il s’agit du plus sobre Model Y de la gamme, mais aussi du plus sobre SUV à passer au Supertest. Voyons la réalité des chiffres.
Il est vrai que le compteur du Tesla Model Y peut laisser planer le doute sur la véracité des chiffres présentés. Comme toujours lorsque nous avons des doutes, nous avons donc réalisé à plusieurs reprises notre mesure de consommation sur parcours mixte avec ce Tesla Model Y Propulsion. Mais rien n’y fait : le compteur est parfaitement calibré, et le SUV américain est l’un des rares véhicules à présenter un niveau de consommation très proche de la valeur WLTP en raison de son efficience et de sa pompe à chaleur qui figure parmi les plus sobres du marché. Au final, au terme de notre parcours de 100 km par une température extérieure moyenne de 14 °C, comme toujours, nous avons calculé une consommation de 14,0 kWh/100 km, ce qui se traduit par une autonomie totale théorique de 446 km, ou de 430 km sur une charge jusqu’à 0 %.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 13,7 | 15,9 | 12,3 | 14,0 |
Autonomie totale théorique (km) | 455 | 392 | 507 | 446 |
Au terme de notre parcours de 500 km sur l’autoroute A6 entre le sud de Lyon et la porte d’Orléans à Paris, le Model Y Propulsion a consommé en moyenne 18,9 kWh/100 km. Cela se traduit donc par une autonomie totale théorique de 332 km. Sur l’intégralité de la jauge, il faut plutôt tabler sur 317 km, ou près de 220 km de 80 à 10 % de charge, qui cumule 41,5 kWh. Dans le club des plus de 300 km sur autoroute de notre base, aucune voiture ne dispose d’une batterie inférieure à 72 kWh de capacité utile !
A une vitesse fixe de 70 km/h sans clim’, comme le veut notre procédure sur cet atelier de mesure, le Tesla Model Y Propulsion demande 9,2 kWh/100 km seulement ! Consommation qui grimpe à 11,3 kWh/100 km à 90 km/h. Il faut ensuite compter 15,1 et 19,5 kWh/100 km respectivement à 110 et 130 km/h. Dans le pire des cas, donc, cela se traduit par une autonomie totale théorique de 320 km. Ici, le Model Y Propulsion propose le même rayon d’action qu’une Skoda Elroq 85, équipé d’une batterie de 77 kWh. Chez « les 60 kWh », seul le MG S5 EV se distingue du lot, avec 270 km d’autonomie à 130 km/h.
70 km/h | 90 km/h | 110 km/h | 130 km/h | |
Conso. moyenne (kWh/100 km) | 9,2 | 11,3 | 15,1 | 19,5 |
Autonomie totale théorique (km) | 683 | 556 | 416 | 322 |
Le Tesla Model Y Propulsion ne dispose pas de mode de conduite Eco. Il propose simplement un mode Confort, qui bride la puissance à l’accélération et modifie un peu la cartographie de la pédale d’accélérateur. Mais ce n’est pas par cette configuration que le SUV a fait des miracles sur notre parcours sur route secondaire ponctuée de communes. Au terme de notre parcours, nous avons noté une impressionnante consommation de 8,5 kWh/100 km, soit autant qu’avec la version Grande autonomie ! Rappelons qu’il s’agit surtout d’un exercice ludique, et que la conduite « manuelle » rend difficiles les comparaisons. Mais aucun véhicule ne fait aussi bien sur notre base à ce jour.
Dans cette version Propulsion, le Tesla Model Y embarque une machine arrière capable de délivrer un pic de 299 ch (220 kW) selon les documents d’homologation. Malgré la capacité de sa batterie bien inférieure, il est plus lourd que son homologue Grande Autonomie Propulsion équipée d’un accumulateur LG Chem de 78 kWh. C’est l’un des inconvénients de la chimie LFP de ses cellules. Cela se traduit donc par un ratio de 6,75 kg/ch, proche de celui d’un BMW iX1 xDrive30 pour mettre en perspective.
En mode Standard et avec 80 % de charge, nous avons chronométré le 0-100 km/h en 6,0 s et le 400 m D.A. en 14,2 s. En mode Confort, le système bride la puissance de sortie à 170 kW, ce qui se traduit selon nos estimations par une puissance moteur en pic de près de 204 ch (150 kW). Il faut alors compter 8,0 s pour 0-100 km/h. Côté reprises depuis une vitesse stabilisée, le mode Standard permet de catapulter le 80-120 km/h en 3,4 s à 80 % de charge, et en 3,7 s à 20 % de charge.
Mode de conduite | 0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m |
Confort | 8,0 s | 4,7 s | 15,9 s |
Standard | 6,0 s | 3,2 s | 14,2 s |
Bref, dans tous les cas de figure, le Tesla Model Y Propulsion est cohérent avec sa catégorie au regard du rapport poids/puissance : il est dans les eaux du BMW iX1 xDive30, doté d’une transmission intégrale de 313 ch. Les valeurs sont très correctes pour les différents besoins dans le monde réel, est la sensation d’accélération plutôt marquée avec des relances qui tapent fort dans le train arrière, comme toujours avec les Tesla. Les plus joueur apprécieront la poupe vivante de cette version Propulsion (que l’on retrouve aussi avec le Dual Motor en fonction des situations), mais la motricité des pneus Continental sur les chaussées humides invite à la prudence.
Le système de freinage dissipatif est assuré par des disques de 355 mm (avant) et 335 mm (arrière) de diamètre. En phase de freinage d’urgence, le SUV n’a besoin que de 61 m pour s’arrêter depuis 130 km/h (3,6 s). Il fait partie des meilleures valeurs enregistrées par nos soins à ce jour : l’Audi Q6 e-tron réclame 60 m tout rond, et la Porsche Taycan est celle qui nous a le plus collé le nez sur le volant avec 58,8 m.
En matière de freinage régénératif, le Model Y propose les modes Réduit et Standard. Le premier laisse filer la voiture sur 245 m depuis 80 km/h. Le second réclame 128 m pour le même exercice. À noter que ces deux modes emmènent la voiture jusqu’à l’arrêt complet, en la stoppant avec douceur. Le SUV fait là encore partie des voitures qui s’arrêtent le plus rapidement.
Mode de freinage | Distance | Temps |
Réduit | 244,7 m | 24,0 s |
Standard | 128,4 m | 12,7 s |
Enfin, le SUV électrique se distingue surtout par sa capacité à regagner de l’énergie facilement : sur notre parcours type en montagne (dénivelé de 600 m dans les deux sens), nous avons noté un rapport de 22 % entre l’énergie consommée à la montée et celle récupérée à la descente. Il s’agit de la meilleure valeur de notre base, ex-aequo avec la Lucid Air Grand Touring.
A l’instar de la Tesla Model 3 Highland, le Model Y est bien plus confortable désormais. Déjà sur la route, avec une suspension plus conciliante qu’auparavant dans la majorité des situations. Certes, le SUV est toujours ferme sur les mauvaises irrégularités, notamment en ville, mais il ne fait plus claquer les dents des passagers. Autre point : le confort acoustique évolue nettement. Là encore, le Model Y n’est pas le meilleur du marché, avec des bruits de roulement marqués et des sifflements de la machine électrique qui passent dans l’habitacle. Mais, avec 69 dB à 130 km/h, il apparaît comme l’un des véhicules les plus silencieux sur l’autoroute.
Pour le reste, rien ne change à bord de ce SUV équipé d’office d’un commodo pour activer les clignotants. Dommage toutefois que cela ne soit toujours pas suffisant : on aurait apprécié la possibilité de gérer plus facilement les efficaces phares matriciels ou les moins efficaces essuie-glaces. Toutes les autres fonctions sont accessibles depuis l’écran central, qui ne prête toujours pas le flanc à la critique tant en matière d’organisation que de réactivité. A contrario, les aides à la conduite ne méritent pas les éloges : bips incessants, coups de volant, coupures inopinées, … La conduite semi-autonome n’est pas de tout repos. Un trait partagé avec le XPeng G6, son plus proche concurrent.
À lire aussiD’une longueur de 4,72 m pour un empattement de 2,89 m, le SUV fait la part belle à l’habitabilité, même si notre base 360° Thule passe de justesse derrière le siège avant réglé pour un adulte de 1,80 m. Les volumes sont corrects, mais des concurrents font un tout petit mieux. En revanche, aucun n’arrive à sa cheville en matière de capacité d’emport : le frunk vient s’ajouter à un gigantesque coffre, dans lequel on retrouve aussi un vaste bac sous le plancher en deux parties.
Conservant toutes les qualités du Tesla Model Y, cette version d’entrée de gamme Propulsion n’a rien d’un modèle au rabais. Ses performances sont nettement suffisantes dans la vie de tous les jours et sa consommation est exceptionnellement basse : il s’agit de la troisième voiture la plus sobre sur notre parcours mixte depuis la création des Supertest Automobile Propre, juste derrière la Renault Twingo e-Tech et… la Tesla Model 3 Highland. Cette sobriété permet alors d’oublier les quelque 60 kWh de capacité réellement utilisables, puisque les autonomies qui en découlent sont équivalentes à celles des concurrents avec 15 kWh de plus dans le plancher ! Il ne nous reste plus qu’à voir comment il se débrouille sur les bornes de recharge rapide et lors des longs trajets. Et il n’a pas fini de nous surprendre ! Rendez-vous la semaine prochaine…
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