Reportage : la vigneronne de Saint-Emilion, le jus de raisin bio et la Fiat 500e

Derrière ce titre à la manière d’une fable de La Fontaine, c’est une rencontre d’une rare intensité qui est révélée, à la croisée du reportage, du portrait de Nicole Tapon, du roman de sa famille et du retour d’expérience sur la Fiat 500 électrique.

16 générations au domaine

Dans la catégorie des Saint-Emilion Grand Cru, les noms, dont certains ne persistent que sur des étiquettes, ressemblent à des promesses : Château Moulin Bellegrave, Château Balestard La Tonnelle, Château Chevalier des Anges, Château de la Cour, Château Nicole Tapon… Nicole Tapon ? Une femme dans ce milieu que l’on imagine essentiellement masculin ? Oui, elles sont quelques vigneronnes en France, dont certaines exercent leur art avec originalité, humanité et créativité. Bref, avec une vraie sensibilité qui fait toute la différence.

Sur place, le nom de Tapon est bien connu : « installée depuis 1999, je suis la seizième génération à exploiter le domaine. Mon grand-père et mon père produisaient depuis longtemps du vin déjà de façon biologique, mais nous n’avons entamé les démarches de certification qu’en 2008. Nos produits sont donc reconnus officiellement bio depuis 2012. Nous faisons du vin pour réjouir le cœur des hommes ».

Nicole Tapon exerce « un métier passion pour nous faire plaisir et faire plaisir aux autres ». Cette passion est carrément palpable chez elle, en particulier lorsque la vigneronne emmène dans ses vignes les clients et sympathisants. Là, elle montre comment distinguer le merlot du cabernet simplement par la forme des feuilles. Début septembre 2025, elle pouvait déjà faire goûter les grappes encore sur les ceps en remarquant comment elles sont sucrées et agréables à manger, y compris les grains flétris par le soleil.

D’abord pour sa fille

Une des grandes originalités du château Tapon est de proposer aussi un jus de raisin bio non filtré, au goût puissant, assez épais, naturellement sucré et sans aucun ajout : « C’est grâce à Aliénor. En 2012, alors qu’elle était encore enfant, j’ai profité des vendanges pour lui préparer du jus de raisin à conserver au frais. Elle a pu en avoir pendant une quinzaine de jours. Elle m’a demandé pourquoi on ne pourrait pas en avoir toute l’année. C’est parti de là. A priori nous sommes les seuls à faire un tel jus de raisin bio à Saint-Emilion ».

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La production et le chiffre d’affaires de ce nectar sont cependant anecdotiques par rapport au vin : « La première année, nous en avons fait 1 000 bouteilles, et presque 4 000 en 2024, environ dix ans plus tard. Pour comparaison, une grosse année, nous sortons 150 000 bouteilles de rouge de Saint-Emilion et Clairet. A la différence du vin qui demande deux ans de maturation, nous pouvons vendre de suite le jus de raisin ».

Ce produit a déjà conquis une clientèle diversifiée : « Nous en vendons à des amateurs venant d’un peu tous les pays ; les Anglais en sont particulièrement friands. Notre jus de raisin est aussi servi ici à Saint-Emilion à la Table de Pavie. Quelques chefs l’utilisent pour des desserts ou des fonds de sauce. Comme vous venez des environs de Rennes, je peux vous citer le chef aux deux étoiles Ronan Kervarrec installé à Saint-Grégoire ».

Une place particulière pour les voitures

Sur le site de la famille Tapon, on peut lire : « Nous nous efforçons de situer la vigne dans son univers, c’est-à-dire : la terre, les animaux et les astres dont elle subit l’influence ». On ne peut s’empêcher de rapprocher cette phrase avec les étiquettes artistiques collées sur les bouteilles. C’est par exemple un tigre qui figure sur celles du jus de raisin de 2024. Taureau, mésange, hippocampe, pin-up, angelot, lutin, grappe de raisin, paysage, etc. : chaque produit a son dessin original réalisé par Jean-Christophe Renaut, le mari de Nicole.

Celle-ci aime particulièrement mettre en avant les personnes qui composent son entourage. Le lien familial s’exprime aussi à travers les voitures : « Ma première a été une Citroën Méhari de 1973 que m’avait donnée mon grand-père. Je l’ai toujours. Elle est actuellement au garage pour la réfection des freins. J’ai aussi conservé la Peugeot 604 V6 de mon père. Nous avons aussi deux anciennes Renault Prairie, deux Peugeot 403 – Plateau et Jardinière — et une Citroën 2 CV de 1962 ».

Finalement, la Fiat 500 électrique de Nicole correspond très bien à la simplicité et à la sensibilité de son âme : « Nous l’avons depuis le 24 septembre 2024 et elle a déjà 17 000 km au compteur. Jean-Christophe, Aliénor et moi voulions notre Fiat 500 en électrique pour diminuer notre empreinte carbone. Sa taille nous convient même quand nous voyageons tous les trois avec notre chien des Pyrénées ».

La Fiat 500e s’est imposée

À Saint-Emilion, nous nous sommes installés une trentaine de minutes à la terrasse d’un bar pour voir passer les voitures des locaux. Bien que les rues soient étroites, nous avons davantage compté de gros pick-up, SUV breaks et berlines que de citadines : « Avant notre électrique, je me déplaçais soit avec un fourgon, soit avec la Méhari. Nous n’avions pas d’autre voiture pour le quotidien. En cas de besoin, pour voyager par exemple, on louait une Fiat 500 ».

C’est pourquoi, à l’heure de passer à l’électrique, la citadine de la marque italienne s’est imposée : « Aliénor et moi la voulions vraiment, et Jean-Christophe l’adore aussi. Nous trouvons mignonne la bouille de cette voiture. Nous n’avons donc pas eu d’hésitation sur le modèle, même si j’ai eu l’occasion de découvrir la Renault Twingo et l’Opel Corsa électriques. C’est notre voiture du quotidien, y compris pour nous rendre à Tulle ou à Limoges [NDLR : Environ 200 km] où notre fille vient de débuter une année d’études ».

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Leur exemplaire a été trouvé à la concession Sipa Automobiles de Toulouse, à environ 230 km de Saint-Emilion : « Ils sont très bien et très arrangeants dans cet établissement, nous avons reçu un très bon accueil. Ils sont même venus nous chercher à la gare. Nous avons pris sous la forme d’une LOA sur 36 mois avec 15 000 km par an cette voiture qui était en exposition. Avec un apport de 4 000 euros, nous payons des mensualités de 250 euros. Nous nous sommes vraiment approprié cette voiture. Étant conservateurs, nous comptons la garder longtemps ».

La 500e se multiplie dans le secteur

Comme nous avons pu le constater en montant avec elle dans la voiture, le mot « approprié » employée par Nicole pour définir sa relation avec sa Fiat 500e est parfaitement adapté. Dans les ruelles bordées de vignes à Saint-Emilion, l’engin apparaît quasiment comme un prolongement de sa personnalité. En jouant seulement de l’accélérateur et du volant, les côtes et descentes sont avalées avec précision à une allure paisible.

Bien propre et revêtue d’une robe rose Gold, la citadine branchée pourrait venir des quartiers chics d’une grande ville. Mais, à l’intérieur vous trouverez un sécateur dans un vide-poche, des caisses en bois et cartons pleins ou vides dans le coffre, et tout le nécessaire du moment pour que la belle voiture se fasse discret utilitaire. Attention toutefois à ne pas vous tromper : « Il y en a un certain nombre ici et de la même couleur que j’aime qualifier de ‘champagne’ ».

La voiture électrique à vocation familiale devrait gagner une conductrice : « Aliénor a 18 ans. Elle nous aide depuis qu’elle a 16 ans. La 500 va la motiver à passer son permis. Elle a dû attendre pour cela d’avoir suivi la journée défense et citoyenne. Désormais elle a hâte de la conduire. Autour de nous, une connaissance de notre fille en a acheté une avec le toit panoramique, et une loueuse de voitures à qui j’avais prêtée la mienne le temps de la location courte d’un fourgon veut désormais la même ».

Un modèle à découvrir

La Fiat 500e de la famille Tapon « est rechargée à 90 % sur une prise domestique normale. C’est pourquoi nous n’avons pas d’abonnement chez des opérateurs de recharge. Lors des déplacements longs, nous recherchons les stations Tesla plus faciles à trouver, en suffisance, parmi les moins chères, avec toujours de la disponibilité et souvent un bar à proximité. On peut parfois trouver de bons plans avec les grandes surfaces. En revanche, nous évitons les bornes pas toujours en état des conseils généraux. Ca nous est arrivé de nous brancher dessus et de nous apercevoir au bout de dix minutes que ça ne rechargeait pas ».

Quels sont les points négatifs de la Fiat 500e ? « Il n’y en a pas ! Elle est déjà beaucoup plus véloce que les versions thermiques. C’est une voiture que nous trouvons confortable et spacieuse par rapport à son encombrement. En plus d’être mignonne, elle est fiable, économique ».

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Jean-Christophe et Nicole n’ont pas la même façon de la conduire : « Moi j’aime rouler à l’économie d’énergie et profiter du maintien dans la voie. Mon mari déconnecte cette assistance qui n’apprécie pas et accélère plus franchement. Dans tous les cas c’est un véritable plaisir de conduire cette voiture. Grâce à elle, aujourd’hui nous pouvons conseiller de passer à l’électrique et bien sûr d’adopter la Fiat 500e ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Nicole Tapon pour le temps pris à nous recevoir, sa sympathie, et son témoignage que nous avons sollicité.

Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.