La suite de votre contenu après cette annonce
Même si on vous dit qu’ils ont baissé, les prix des voitures électriques vous semblent encore bien trop élevés. Mais attention à faire les bonnes comparaisons face aux modèles thermiques. Et à ne pas oublier qu’on a changé d’époque !
Il y a quelques jours, Renault a levé le voile sur la très attendue R5. Pour sa nouvelle coqueluche, le Losange a promis un prix de base autour de 25.000 €. Face à cette information, il y a deux camps : ceux qui saluent un progrès pour le prix d’une voiture électrique et ceux qui trouvent cela encore bien cher. Mais dans les commentaires que l’on a pu lire, que ce soit sur divers sites ou sur les réseaux sociaux, ces derniers sont les plus nombreux à se manifester ! Et on retrouve encore fréquemment ces avis, peu importe le modèle présenté.
Quand on leur parle d’électrique, beaucoup de conducteurs ont encore en tête l’image d’une auto hors de prix. Un avis qui se comprend assurément, car les voitures de ce type ont toujours été plus onéreuses que leurs équivalents thermiques. Mais la situation est en train d’évoluer.
Outre la nécessité de revoir certains a priori sur les prix et les prestations des voitures électriques, après avoir lu des commentaires critiques, on se dit qu’il faut surtout ré-apprendre à faire les bonnes comparaisons, que ce soit entre les modèles en vente actuellement… mais aussi avec ceux en vente il y a quelques années.
Commençons vraiment par cet aspect très important. Certains s’étranglent face aux prix des voitures électriques modernes, en les comparant à la voiture thermique… qu’ils ont acheté il y a quelques années, voire pour certains il y a quelques décennies. « De mon temps… ». Mais les temps ont changé !
Les prix des voitures se sont envolés, mais les salaires ont suivi. Une R5 électrique commence à 25.000 € à une époque où le SMIC brut est à 1767 €. A son lancement en 1972, la R5 coûtait un peu moins de 10.000 francs, avec un smic brut à 745 francs. La comparaison est très simplifiée (il y a les écarts de temps de travail, de cotisations sociales, la pression d’autres dépenses …), mais clairement, il y a un temps de travail assez semblable pour couvrir les deux achats. « De mon temps… ». « C’était pareil ! »
Si on revient à notre époque moderne, il faut prendre en compte que les modèles thermiques sont aussi devenus plus chers, avec une envolée notable ces dernières années. Les prix ont été gonflés par l’inflation, avec une hausse du coût des matériaux, de l’énergie, du transport… Ces hausses n’ont pas épargnées les électriques, bien au contraire, mais les thermiques ne sont plus aux prix que certains imaginent. Quand une R5 électrique commence à 25.000 €, une Clio de base avec un bloc essence de 65 ch débute en 2024 à 18.700 € !
Mais diable, pourquoi une Clio de base coûte un tel prix ? Parce que l’équipement d’origine n’est plus du tout le même. Et c’est vraiment un aspect que certains négligent dans leur comparaison. Les versions de base dépouillées, c’est fini. La Clio evolution a par exemple en série le freinage d’urgence automatique, la reconnaissance des panneaux, l’aide au maintien dans la voie, le régulateur de vitesse, les radars de recul, la clim ou l’écran tactile 7 pouces. Dans la R5, on devrait avoir la même chose. On est loin de l’époque où il n’y avait que l’ABS et deux airbags. Autre exemple, la nouvelle Citroën C3 électrique commence à 23.300 € avec en série la clim, les radars de recul, les rétros électriques et de nombreuses aides à la conduite. A noter qu’une nouvelle règlementation européenne impose la présence de davantage d’équipements de sécurité en juillet 2024, ce qui fait augmenter les prix de base.
Attention à bien comparer les fiches techniques. Avec déjà un élément simple : une voiture électrique se passe de pédale d’embrayage. Or, quand vous prenez une voiture thermique, la version à boîte auto est plus onéreuse, il faut donc bien retenir celle-ci pour comparer ! Autre élément, les moteurs électriques sont généralement plus puissants. Si les constructeurs ont l’habitude de limiter leur vitesse maxi à des niveaux assez bas, les accélérations et reprises sont bien plus avantageuses. Le Volvo EX30 commence à 37.500 € avec 272 ch. Un XC40 thermique débute à 41.350 €. Il est certes plus grand, mais annonce seulement 163 ch. Il passe de 0 à 100 km/h en 8,6 s, quand c’est 5,7 secondes pour l’EX30 de base.
C’est le gros argument à mettre dans la balance. Si une voiture électrique reste plus chère à l’achat, elle est nettement plus avantageuse à l’usage. Et la hausse des prix de l’électricité n’y change rien. En gros, pour faire 100 km, vous payez 3 € d’électricité. Pour faire 100 km avec un véhicule essence, ce serait plutôt 10 €. Il existe même des contrats d’électricité qui font baisser la note, par exemple Tempo chez EDF. Sans oublier qu’il est possible d’avoir des kilomètres de recharge gratuits, par exemple chez Carrefour, qui offre une heure de recharge avec la carte de fidélité. Vous en trouvez où du sans plomb offert ? De quoi donc équilibrer les comptes.
La voiture électrique peut aussi être avantageuse au niveau de l’entretien, la mécanique étant moins complexe et moins sujette aux pannes. En cas de réparations après un choc, il faut toutefois faire attention à des aspects non négligeables, comme la batterie ou la structure chez les marques qui font du « giga-casting », à commencer par Tesla.
Le bonus écologique a été durci fin 2023, avec la mise en place de l’éco-score qui évalue le bilan carbone de la production de la voiture. Pour faire simple, les modèles électriques produits en-dehors de l’Europe sont maintenant privés de bonus. Un coup dur pour des véhicules populaires comme les Dacia Spring ou Tesla Model 3, ou des nouveautés prometteuses à l’image du Volvo EX30. Mais il reste un vaste choix de véhicules « bonussés », qui profitent d’un coup de pouce, et donc d’un rabais de 4.000 € voire 7.000 € si votre revenu fiscal de référence par part est sous 15.401 €. En clair, la nouvelle R5 commencera pour tous à environ 21.000 € et pour une moitié de Français à 18.000 € environ. Soit le prix de départ de la Clio ! On n’oublie pas aussi la prime à la casse.
Oui, les prix des voitures électriques baissent. La preuve avec les nouvelles citadines sous les 25.000 €. Mais c’est encore plus visible sur le marché des véhicules compacts. Tesla a clairement lancé une guerre des prix avec son Model Y. Pour pouvoir rivaliser, les concurrents doivent s’aligner. Quitte à faire fondre du jour au lendemain le prix de leur modèle. Exemple chez Toyota : le bZ4X commence maintenant à 39.900 € (sans aides à l’achat), avec un bloc de 204 ch, une autonomie de 503 km et un bon équipement. Il est ainsi moins cher que le RAV4 hybride, qui débute à 44.500 € ! Chez Peugeot, le nouveau 3008 électrique est à 44.990 € (230 ch, 525 km d’autonomie). Sa variante à petite hybridation de seulement 136 ch coûte déjà 38.490 €. Bonus déduit, l’écart est de seulement 2.500 €.
À lire aussiToyota bZ4X : baisse de prix hallucinante pour le SUV électriqueSi on s’arrête à regarder uniquement un prix catalogue, oui la voiture électrique ne semble pas donnée. Mais il est donc temps de remettre les choses dans les bons contextes et faire les bonnes comparaisons. Le prix d’une voiture électrique neuve de 2024 se compare au prix d’un modèle thermique neuf de 2024 avec des performances semblables. Le prix d’un véhicule électrique moderne se compare au prix d’un modèle ancien avec un équipement semblable et un salaire qui a changé.
Une fois cela mis à plat, la voiture électrique est encore le plus souvent un peu plus onéreuse que son thermique équivalent. Reste alors à sortir la calculette en faisant jouer le bonus puis le coût à l’usage. Au final, on s’y retrouve. Et on peut alors oublier ses préjugés.
La suite de votre contenu après cette annonce
Le meilleur d'Automobile Propre, dans votre boite mail !
S'inscrire gratuitement