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Alors que l’échéance annoncée pour la fin du thermique approche, les États membres de l’Union européenne cherchent à se positionner. Certains, l’Allemagne en tête, ont déjà exprimé une certaine défiance, tandis que d’autres apportent leur soutien à Bruxelles. Du côté français, c’est la cacophonie.
La position de la France sur l’échéance de la fin du moteur thermique en 2035 n’est pas claire. Alors que plusieurs États membres s’affirment clairement pour ou contre, l’Hexagone oscille entre affirmation et prudence. Une position incertaine qui nourrit l’impression d’un pays qui ne sait décidément pas sur quel pied danser. Dans une lettre commune, les gouvernements de la France et de l’Espagne ont affirmé qu’ils entendaient « maintenir l’objectif zéro émission » pour les voitures neuves d’ici à 2035.
Selon ce document, la prochaine révision des normes CO2 ne doit pas « compromettre » cette échéance, qu’ils qualifient de « repère essentiel » pour la transformation industrielle européenne. La France paraît revendiquer un rôle plus actif qu’on ne le pensait. Il y a quelques jours, la commission des affaires économiques du Sénat dénonçait « un crash programmé » de l’industrie automobile française si Bruxelles maintient ses objectifs. Les sénateurs parlent d’une filière « fragilisée par deux décennies de délocalisations ».
À lire aussiSi Paris affirme soutenir fermement 2035, elle accepte dans le même temps des « flexibilités » destinées à accompagner l’industrie dans cette transition. Ces ajustements pourraient prendre la forme de « super-crédits » pour les petits véhicules électriques produits en Europe ou de conditions strictes imposées aux chaînes d’approvisionnement. Bref, on comprend que la France cherche à allier d’un côté ses ambitions climatiques et de l’autre la protection de ses acteurs industriels. Mais ces divergences interrogent.
En parallèle, Berlin, dont l’industrie automobile pèse lourd à l’échelle européenne, exprime ouvertement son hostilité à la date de 2035. Le gouvernement allemand plaide par exemple pour une dérogation en faveur des véhicules électriques à prolongateur d’autonomie, ces modèles hybrides dotés d’un petit moteur thermique qui recharge la batterie. Mais en filigrane, ce qui se joue est bien plus important qu’une simple question de calendrier. C’est la cohérence de la politique industrielle et climatique de l’Europe.
La division règne également du côté des constructeurs. Certains, dont Mercedes, plaident pour un report et appellent l’Union à « revenir à la réalité ». D’autres, comme Kia, défendent les objectifs fixés par le Vieux continent. Le Coréen estime qu’un retour en arrière « fragiliserait ses investissements » déjà réalisés en Europe. La Commission a prévu de réévaluer sa politique en 2026. Le processus de révision débutera avant la fin de 2025, mais pour l’instant, Bruxelles insiste sur le fait que la finalité doit rester la même.
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