AccueilArticlesCette société qui voulait démocratiser le rétrofit électrique va déjà fermer

Cette société qui voulait démocratiser le rétrofit électrique va déjà fermer

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Vous souvenez-vous de Lormauto ? Cette société automobile normande spécialisée dans le rétrofit, qui avait fait sensation à l’occasion du Mondial de l’automobile de Paris en 2022, est en mauvaise posture. Sur LinkedIn, la direction vient d’annoncer que l’entreprise allait fermer ses portes.

Fin de l’aventure chez Lormauto ?

L’histoire était belle. Lormauto, l’un des pionniers français dans le domaine du rétrofit des citadines et des utilitaires, avait de grandes ambitions. La société s’était spécialisée dans le rétrofit de la Renault Twingo I, celle produite de 1992 à 2007. La promesse : une Twingo électrifiée à partir de 12 500 euros (après déduction des aides).

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Mais alors que la voiture électrique se démocratise, la demande pour cette Twingo rétrofitée n’a pas été au rendez-vous. Le 19 mai 2025, Franck Lefèvre, co-fondateur de la société, a annoncé sur LinkedIn que l’activité de l’entreprise normande allait s’arrêter. Créée en 2020, Lormauto avait pourtant déjà accompli un joli parcours.

La firme normande avait fait ses preuves

Comme l’explique M. Lefèvre, le constructeur avait « conçu et homologué des véhicules pouvant répondre aux besoins de millions de Français », « créé une usine capable de produire 3000 véhicules/an », « engrangé des centaines de commandes » et « développé une plateforme complète d’électrification bon marché des véhicules existants ».

Photographie : Pierre Galliot / Région Normandie

Lormauto avait également démontré qu’une forme de « souveraineté industrielle était possible ». Une aventure stoppée nette par manque de financement. En effet, Bpifrance et le ministère de l’Industrie avaient prévu de remettre une pièce dans la machine (2 millions selon nos sources), mais les règles du jeu ont été modifiés en cours de route.

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Contraint d’abandonner, le dirigeant reste tout de même combattant. Il affirme dans sa publication que « concevoir et produire une voiture électrique accessible et réparable est possible. Donc mon combat continue. Parce que si on ne construit pas le monde dans lequel on croit, on fait quoi ? ». On espère que l’activité pourra reprendre un jour.

Avis de l'auteur

Quel dommage ! La promesse était vraiment intéressante. En tant que Normand, je suis évidemment touché et déçu par cette nouvelle. Lormauto avait réussi à lever l'un des obstacles principaux au passage à l'électrique : celui du prix. Si le modèle de l'entreprise était probablement le bon, il me semble nécessaire de prendre un peu de hauteur pour analyser la situation. Et je me pose une question : les Français sont-ils prêts à acheter des véhicules rétrofités ? Entre une Twingo I des années 90, rétrofitée et révisée certes, à 12 500 euros (aides déduites) et 100 km d'autonomie, ou une Citroën ë-C3 neuve proposée à partir de 15 637 euros et 200 km d'autonomie, vous prenez quoi ? N'oublions pas en revanche qu'avec le rétrofit il y a la possibilité d'entrer dans une logique d'économie circulaire séduisante. Mais cela n'est peut-être pas suffisant aux yeux des consommateurs.

Valentin Cimino

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