Camions électriques : il faut accélérer l'installation de bornes de recharge dans les dépôts

En 2025, les camions électriques offrent des performances suffisantes pour remplacer leurs équivalents thermiques. Il reste un point à régler, et pas des moindres : la recharge. Une récente étude publiée par Transport & Environment montre que la clé réside dans l’électrification des dépôts. La plupart des poids lourds y passent la nuit et peuvent donc se brancher.

La transition vers les camions électriques semble plus proche que jamais. Avec une autonomie pouvant atteindre 600 km dans certains cas, les véhicules lourds à batterie électrique (BET) se montrent désormais compétitifs face aux thermiques, en particulier pour les trajets régionaux. Les analystes prévoient d’ailleurs que les camions électriques représenteront plus d’un tiers des ventes de poids lourds d’ici 2030 en Europe.

Les dépôts : une solution évidente mais sous-exploitée

Mais pour que cette transition s’accélère, une condition est essentielle : les infrastructures de recharge doivent être à la hauteur. L’Union européenne met en place des mesures incitatives, notamment à travers le règlement AFIR. Cette législation impose aux États l’installation de points de recharge rapide sur les grands axes routiers. Mais pour les trajets régionaux, la recharge en dépôt reste la plus pertinente.

Contrairement aux réseaux de recharge publique, qui sont encore trop peu nombreux sur nos routes, les dépôts offrent une alternative simple et efficace. Les camions y passent souvent la nuit, ce qui permet une recharge sans contrainte de temps.

Une étude récente de Transport & Environment (T&E) confirme d’ailleurs que près de la moitié des camions en France, en Allemagne et au Royaume-Uni pourraient se recharger uniquement dans leurs dépôts. Et on a déjà des exemples concrets en Europe. En effet, plusieurs pays ont déjà commencé à adopter cette stratégie. En Allemagne, certains opérateurs ont transformé leurs dépôts en hubs de recharge pour leurs flottes.

En France, de grands groupes de transport expérimentent cette solution, notamment dans les zones périurbaines où les réseaux électriques sont mieux adaptés.

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Une solution idéale pour les trajets régionaux

Les experts de T&E estiment que ces mesures peuvent permettre une « harmonisation des infrastructures de recharge à l’échelle européenne » et ainsi offrir aux transporteurs une meilleure visibilité sur leurs investissements. Pour cela, il sera nécessaire de « mettre en œuvre un droit de branchement » et « encourager le partage des bornes dans les dépôts ».

Cependant, tout n’est pas gagné. Dans de nombreux pays, les réseaux électriques ne sont pas encore suffisamment dimensionnés pour alimenter les infrastructures de recharge dans les dépôts. En France les réseaux de moyenne tension semblent toutefois mieux préparés, notamment dans les zones industrielles. Mais cette préparation devra être complétée par des « investissements conséquents » pour garantir une alimentation stable.

Mercedes abandonne la production des eActros 300/400

Depuis quelques mois, on sent bien que le marché est en train de se structurer. Entre Renault, Volvo, Mercedes et les acteurs chinois, l’offre est de plus en plus intéressante. Notre Français s’apprête même à sortir un camion avec 600 km d’autonomie. Chez nos voisins Allemands, il y a aussi du nouveau. Mercedes Trucks a récemment annoncé un élargissement de la gamme eActros 600, son camion électrique le plus performant.

En parallèle, le constructeur a décidé de mettre fin à la production de ses anciens modèles, les eActros 300/400. Arrivés sur le marché en 2021, il s’agissait des tout premiers camions électriques de la marque. Les deux modèles étaient équipés de batteries NMC, une technologie dont Mercedes ne veut plus. La firme allemande se concentrera dorénavant sur une offre « plus flexible et mieux adaptée aux besoins des transporteurs ».

L’eActros 600 sera bientôt disponible dans de nouvelles variantes : on retrouvera notamment des châssis à plateau avec des options d’empattement supplémentaires, une configuration du camion électrique équipée de seulement deux batteries LFP (de 207 kWh chacune) au lieu de trois, et de nouvelles options pour la cabine. En revanche, toutes les versions de l’eActros 600 partagent une plateforme technologique commune.