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Recharger rapidement sa voiture électrique en voyage est de plus en plus facile, mais qu’en est-il une fois arrivé à destination ?
Les vacances commencent avec le voyage, dit-on. Pourtant, pour celles et ceux qui sont un peu frileux à l’idée de partir en électrique, et qui sont encore touchés par la range anxiety (l’anxiété de l’autonomie, en français), le trajet des vacances aurait plutôt tendance à ressembler à un grand saut dans l’inconnu. Et dans l’angoisse de la panne de batterie.
Car, s’il est vrai et désormais acquis que la recharge en route devient de plus en plus facile, fluide et rapide – à quelques exceptions près les jours de grandes migrations – grâce au développement exponentiel des réseaux et stations sur les principaux axes, il n’en va pas encore de même sur certaines destinations.
C’est en effet une chose de trouver des chargeurs Ionity, Fastned, Electra, Tesla ou autres sur les principales routes et autoroutes de France et d’Europe, et de pouvoir y récupérer quelque 200 ou 300 kilomètres d’autonomie en à peine le temps de prendre un café, c’en est une autre de sécuriser ses besoins en électricité une fois arrivé sur son lieu de villégiature.
Dans le cas – peu probable mais néanmoins possible – ou il n’y aurait pas de solution de recharge sur votre lieu de vacances, il existe plusieurs stratégies qui permettent de visiter à peu près sereinement les environs de son lieu de vacances, à condition d’anticiper et de préparer un peu ses sorties. Des stratégies qui dépendront aussi de vos besoins et activités sur place, selon ces trois cas de figures :
Dans le premier cas, il faudra juste prévoir que votre niveau de batterie soit suffisant le jour du départ pour pouvoir couvrir dans des conditions confortables la distance jusqu’à la première recharge sur le chemin du retour, même si vous ne rechargez jamais sur place pendant votre séjour, et que la voiture reste stationnée 100% du temps. Nous verrons plus loin qu’il existe un autre paramètre à prendre en compte, même dans ce cas de figure. Donc si la première station de recharge rapide au retour est à 100 km (ou moins mais pas dans la bonne direction), il faudra prévoir d’arriver sur votre lieu de villégiature avec au moins 150 km d’autonomie restante pour être large et tranquille quand il s’agira de rentrer.
Dans le deuxième cas, c’est un peu comme précédemment, à cela près qu’il faudra calculer précisément le nombre de kilomètres que vous allez parcourir sur place, et quelle proportion de route (80/90 km/h) et d’autoroute (110/130 km/h) cela représentera. Idéalement il faudra faire un petit calcul afin de déterminer de combien d’énergie vous aurez besoin sur place. Si vous prévoyez de faire 80 km de route avec une consommation de 15 kWh/100 km et 20 km d’autoroute avec une consommation de 20 kWh/100 km, vous devrez arriver sur votre lieu de villégiature avec au moins 16 kWh en plus de l’autonomie nécessaire au trajet de retour jusqu’à la première borne.
Dans le troisième cas, il n’y a pas beaucoup d’alternatives, vous devrez prévoir d’arriver avec votre batterie chargée au maximum. Autrement dit avoir fait exceptionnellement le plein jusqu’à 100% sur la dernière borne, la plus proche de votre lieu de résidence avant d’arriver.
Dans ces trois cas de figure un peu extrêmes de villégiature dans un désert énergétique, il faudra absolument penser à mettre votre voiture en mode « chameau » quand elle est stationnée, autrement dit à désactiver tous les services et connexions qui déchargent sournoisement la batterie. Car oui, une voiture électrique en stationnement peut quand même consommer de l’électricité, en fonction des appels à différentes fonctionnalités, qui peuvent se faire en tâche de fond. Par exemple, le mode Sentinelle d’une Tesla Model 3 en stationnement peut pomper jusqu’à… 25 km par jour d’autonomie, peut-être en fonction des événements alentour qui activent les caméras (expérience personnelle vécue récemment). Sachez également que le simple fait de vous connecter à votre voiture via son application coûte quelques Wh, qui peuvent se transformer en kWh si vous forcez un peu pendant quelques jours ou semaines. Le mieux est de vraiment tout désactiver, et normalement votre voiture, quelle que soit sa marque, devrait se tenir tranquille et ne plus rien consommer.
Une fois ces cas exceptionnels exposés, voici quelques autres trucs et astuces pour bien profiter de ses vacances en électrique lorsque l’on est arrivé à destination.
De plus en plus d’hôtels et lieux de séjour s’équipent de bornes de recharge. Cela peut aller de la simple prise renforcée pour dépanner à une rangée de plusieurs bornes dédiées sur le parking de l’établissement. Les hôteliers proposent cette solution gratuitement comme un argument commercial au même titre que le WiFi, Netflix ou d’autres services, alors que d’autres facturent la recharge. A vous de voir. Mais une chose est sûre, de plus en plus de voyageurs deviennent intransigeants sur ce critère, qui sera éliminatoire au moment de la réservation.
Attention, si vous demandez à un hôtelier ou un gérant de camping si son établissement dispose d’une borne de recharge, il se peut qu’il vous réponde par la négative, alors qu’il existe quand même une solution sur place. Il vaut mieux s’enquérir d’une solution de recharge, en élargissant la question aux prises disponibles, par exemple dans le parking souterrain de la résidence où vous louez un appartement, comme c’est parfois le cas. Les prises situées dans certains mobile-homes sont également tout à fait capables de recharger (lentement) une voiture électrique, sous réserve toutefois d’avoir préalablement demandé l’autorisation, réglé l’ampérage de sa voiture si c’est possible afin de ne pas faire sauter le compteur, et avoir proposé un dédommagement si aucun tarif n’est prévu. Il m’est par exemple arrivé de pouvoir recharger ma voiture dans un village du Pays-Basque sur une simple prise 230 volts perdue au sous-sol d’une résidence, que personne n’utilisait.
La mise à disposition de bornes de recharge par les particuliers via une application n’est pas une innovation très récente, mais elle pourrait connaître un certain succès et se répandre depuis que des grands noms de l’automobile s’y sont mis. C’est d’abord Volkswagen avec Shargy, puis, plus récemment Renault avec son application Plug Inn. Mine de rien, ces solutions alternatives sont à considérer avec attention car dans certain cas elles pourraient bien s’avérer très utiles, voire salvatrices. Alors certes, la base d’utilisateurs n’est pas encore énorme, mais Renault annonce déjà plusieurs milliers d’inscrits alors que son app a été lancée il y a seulement deux mois. En tout cas cela ne coûte rien d’installer une app gratuite de ce type en solution de dépannage, et qui sait, de l’utiliser un jour.
Utiliser une autre voiture électrique pour recharger la vôtre ? C’est le principe du V2L (ou Vehicle to Load), qui, s’il est encore loin d’être généralisé, permet de tirer un peu de jus de la batterie d’une voiture pour recharger un autre dispositif électrique. Très peu de voitures sont aujourd’hui équipées de cette fonctionnalité de charge bi-directionnelle, mais si votre voisin de camping roule en Kia EV6, en Hyundai Ioniq 5 ou avec une bonne vieille Nissan Leaf, vous pourrez peut-être aller lui demander gentiment un peu de jus pour rejoindre la borne de recharge la plus proche. Et lui ramener quelques merguez en remerciements.
Si vous roulez en électrique, vous avez sûrement un câble standard aux normes de 5 mètres avec les embouts et adaptateurs (prise domestique, Type 2… ). Mais il peut y avoir ces cas très frustrants où l’on vous donne l’autorisation de vous brancher sur une prise secteur pour vous dépanner de quelques kWh, mais que ladite prise est inaccessible avec votre câble d’origine. Dans ce cas, une rallonge ou un prolongateur peut vous sauver la mise. Attention, ne prenez surtout pas la première rallonge venue, il faut du matériel spécifique pour fortes puissances, 230 volts et plus de 3,5 kW. Les longueurs varient de 5 à 20 mètres, ce qui peut quand même finir par prendre un peu de place dans votre coffre. Mais là encore ce genre d’équipement peut vraiment vous sortir de situations difficiles, sans aller bien sûr jusqu’au yolocharging…
Un truc qui peut paraitre idiot mais qui peut vraiment changer vos vacances. Imaginez que votre lieu de résidence soit à 4 ou 5 km de la première borne ou prise de recharge et que celle-ci soit de charge lente. Il faudra donc y aller exprès et laisser votre voiture plusieurs heures, voire une journée et une nuit entière. Dans ce cas, rien de tel qu’un vélo léger ou une trottinette électrique que vous mettrez dans le coffre de la voiture et avec lequel vous ferez les allers-retours à la borne. Alors bien sûr on peut faire ça à pied, après tout on est en vacances, mais quelque chose me dit que se taper deux allers-retours par jour à 4 km/h pendant trois semaines risque de ne pas amuser tout le monde très longtemps. Un trajet de 5 km à vélo ou en trottinette électrique prend 12 minutes. Et 1 heure à pied…
Voilà pour les stratégies, trucs et astuces à adopter pour la recharge à destination pendant vos prochaines vacances en voiture électrique. En dehors de ces cas particuliers et parfois un peu techniques, il y a d’autres alternatives à considérer, comme charger pendant qu’on fait ses courses au supermarché local, penser aux précieuses bornes de village, spécialité très française presque aussi répandue que le bar PMU ou la boulangerie, ou encore prévoir une recharge lors d’une excursion, quitte à faire un petit détour, puisque les lieux touristiques sont en général un peu mieux dotés.
Vous pouvez y aller, ça va bien se passer.
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