Nikola Motor ne serait-il qu’une immense chimère ? Depuis sa création en 2014, la firme promet le lancement de camions lourds et d’un pick-up propulsés à l’électricité ou à l’hydrogène. Le néo-constructeur ultra valorisé en bourse en n’ayant jamais produit le moindre véhicule se retrouve aujourd’hui en pleine tempête. Un rapport de la société d’investissement Hindenburg Research publié le 10 septembre 2020 accuse en effet la start-up de reposer sur une « fraude complexe ». Nikola aurait ainsi « induit ses partenaires en erreur (…) en prétendant faussement disposer d’importantes technologies ».
Une vidéo trompeuse ?
La critique porte notamment sur la mise en scène d’un prototype de poids-lourd dans une vidéo publiée en 2017. Selon le rapport d’Hindenburg, l’engin aurait été tracté au sommet d’une colline pour être filmé lors d’une descente. Une accusation qui n’a pas été rejetée par Nikola en rétorquant maladroitement « n’avoir jamais dit que la camion fonctionnait avec son propre système de propulsion » mais qu’il était simplement en « mouvement ». L’entreprise avait d’ailleurs saisi la SEC, l’autorité américaine des marchés financiers, afin de dénoncer un rapport qu’elle juge destiné à manipuler le prix de son action en bourse. La SEC et le ministère de la Justice ont finalement ouvert des enquêtes, mais à l’encontre de Nikola.
Quel avenir pour Nikola ?
Dans ce contexte, Trevor Milton, le patron historique de Nikola a annoncé sa démission immédiate. Sur son compte Twitter, qu’il a verrouillé depuis, il affirme que « la compagnie est entre des mains fantastiques ». « L’équipe de direction est bien armée pour la conduire à l’avenir » a t-il tenté de rassurer. Trevor Milton est relayé par Stephen Girsky, membre du conseil d’administration, ex vice-président de General Motors et titulaire de 11 % du capital de la start-up.
Un revers surprenant, alors que la petite entreprise avait noué des partenariats avec des géants de l’automobile comme General Motors et Bosch. Si les soupçons sont avérés, l’histoire de Nikola pourrait brusquement s’arrêter avant même le lancement commercial de son premier modèle. Tesla n’aurait alors plus aucun concurrent potentiel face à ses Semi et Cybertruck.
Pour le Cybertruck, Nikola était loin d’être le seul concurrent. Quant à l’hydrogène, ça n’a pas d’avenir pour le transport terrestre et maritime, il suffit de s’intéresser au rendement pour le comprendre, et aussi se rappeler que laisser le pétrole (et le charbon) dans le sol implique que le rendement va devenir LE facteur principal car on va manquer d’énergie. Le seul avenir de l’hydrogène dans les transports c’est pour l’aviation, mais soit en réservant l’aviation à l’urgence (vue le rendement) soit si on développe massivement le nucléaire, la fission tout de suite et la fusion dès que possible (50 ans ? 100 ans ?). Pour les trains il faut des caténaires, et pour les navires il faut des voiliers ou du nucléaire. Si vous n’êtes pas d’accord, c’est juste que vous avez raté un épisode (genre la crise climatique) ou que vous avez loupé un ordre de grandeur (genre la production de renouvelable vs les besoins en énergie surtout avec un rendement aussi mauvais que la filière hydrogène).
Si c’est averé, ca ne serra pas le premier cas du genre mais ca serra bien domage.
Que la video soit un fake ca n’a rien de choquant.
Elon Musk a donc trouvé son maître en matière de pipeau.
Pourtant il n’avait pas ménagé ses efforts :
– le faux rachat de Tesla (qui lui avait valu une amende de la SEC)
– la TM3 à 35 000 € mais seulement en rêve
– les 400 000 réservations, sauf que 150 000 TM3 plus tard, le délai était retombé à 3 semaines
– l’autopilot FSD vendu avec le HW2.0 mais qui marchera quand les poules auront des dents
Je dois certainement en oublier (et sans parler des délais bien sûr, ça ne compte pas).
Le patron démissionne, mais probablement en ayant touché le pactole entre temps xD
Donc là, logiquement tous les gens « initiés » ont déjà vendu leurs actions puisque le cours de bourse risque de s’effondrer sous peu.
Cela fait penser à certaines périodes de l’industrie du logiciel et des réseaux, les présentations ronflantes, les levées de fonds et en fin de compte des réalisations pour le moins incertaines.
On parlait alors de « paperware » et « vaporware », ce que nous traduisions par « pipogiciel »
« jamais dit que la camion fonctionnait avec son propre système de propulsion » mais qu’il était simplement en « mouvement »
Franchement quelle idiotie! Pourquoi n’avoir pas été transparent plutôt? Les gens bien informés savent qu’il n’y a pas encore de prototype fonctionnel et ce n’est pas un souci tant que tout est clairement indiqué. Au lieu de faire dans la com’ inutile ils auraient mieux fait d’indiquer une vraie roadmap. Se tirer une balle dans le pied comme ça c’est débile.