Les membres de la COP28 // Photographie : Mahmoud Khaled / COP28

Nous y sommes. Deux semaines après le début de la COP28 à Dubaï, les États se sont accordés pour sortir des énergies fossiles. C’est historique et particulièrement symbolique pour ce pays pétrolier. Un accord inédit qui marque la fin de l’ère du pétrole. Une nouvelle page s’ouvre pour l’industrie des voitures électriques.

200 États s’accordent pour une sortie progressive des énergies fossiles

Après de longues délibérations dans la nuit du 12 au 13 décembre 2023, les représentants de près de 200 pays se sont accordés pour amorcer une « transition » et ainsi abandonner les énergies fossiles. Le président de la COP28, Sultan Al Jaber, a qualifié cet accord d’historique. Il a toutefois tenu à rappeler que les faits sont plus importants que les mots : « nous sommes ce que nous faisons, pas ce que nous disons. Nous devons prendre les mesures nécessaires pour transformer cet accord en actions tangibles ». Un discours qui contraste avec ses propos à la limite du déni climatique tenus il y a quelques semaines.

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Dans le détail, l’accord prévoit la sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques, « de manière juste, ordonnée et équitable, afin de parvenir à une émission nette nulle d’ici à 2050, conformément aux données scientifiques ». Les tentatives de l’Opep pour ne pas faire aboutir cet accord sur la sortie des énergies fossiles auront été vaines. La plupart des observateurs s’accordent à dire que la décision prise cette nuit à Dubaï est une excellente nouvelle et un moment clé dans la transition vers les énergies renouvelables.

Espen Barth Eide, le ministre norvégien des Affaires Étrangères, a par exemple déclaré que « c’est la première fois que le monde s’unit autour d’un texte aussi clair sur la nécessité d’abandonner les combustibles fossiles ». Le dernier espoir pour l’humanité d’éviter une catastrophe climatique. Il aura fallu ruser pour parvenir à cet accord. En effet, les mots choisis ont leur importance. Les pays se sont accordés sur le terme anglais de « transition away from fossil fuels ». Le terme « abandon » n’ayant pas fait l’unanimité.

La COP28, une grande victoire pour l’humanité ?

Il s’agit donc d’une transition progressive et non d’un abandon total. Un tour de passe-passe diplomatique, qui ne devrait pas avoir d’incidence sur la mise en œuvre de la sortie des combustibles fossiles selon les experts. John Kerry, l’envoyé des États-Unis pour les questions climatiques, estime que « c’est un moment fort durant lequel le multi-latéralisme a primé et où les pays ont tenté d’agir pour le bien commun ». La contestation de l’Opep a toutefois obligé les participants au sommet à jouer les prolongations pendant quelques heures supplémentaires.

Les petits États insulaires, ceux les plus vulnérables sur le plan climatique, ont tout fait pour que cet accord aboutisse. Mais certains grands producteurs de pétrole et de gaz aussi, notamment les États-Unis, le Canada, la Norvège et les membres de l’Union européenne. Pour Dan Jorgensen, le ministre danois du Climat et de l’Énergie, c’est une grande victoire. Il affirme que « nous sommes ici dans un pays pétrolier, entouré de pays pétroliers, et nous avons pris la décision de nous éloigner du pétrole et du gaz ». Voilà qui devrait permettre d’accélérer l’adoption des véhicules électriques dans le monde entier.

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En effet, qui dit fin du pétrole, dit logiquement accélération des voitures électriques. Cette décision pourrait bien être un boost supplémentaire à l’adoption des modèles rechargeables. Cet accord de la COP28 pourrait donc pousser les constructeurs automobiles à effectuer leur transition vers l’électrique de manière encore plus soutenue et rapide. Une décision politique qui trace les lignes d’un nouveau futur pour l’industrie automobile. De quoi conforter les marques qui ont fait le pari du tout électrique dans leur stratégie.