Une étude montre que les principales sociétés de leasing ont un taux dʼélectrification inférieur à celui du marché.

Dans sa dernière étude, Transport & Environment pointe du doigt les grandes sociétés de leasing automobile en France. T&E estime qu’elles “ne sont pas les leaders de la transition vers le véhicule électrique quʼelles prétendent être”.

Pour avancer cela, l’association a analysé les ventes de véhicules sur les cinq premiers mois de l’année. Et elle constate que les cinq plus gros acteurs de ce marché, à savoir les filiales de Renault, Stellantis, Volkswagen, BNP Paribas et Société Générale, ont une part d’électriques inférieure à la moyenne nationale, qui est de 15 %. L’écart est même plus important avec l’achat des particuliers, qui est de 18 %. Il faut tout de même noter que Renault et Stellantis frôlent la moyenne générale, avec respectivement 14 et 14,9 %. En revanche, Volkswagen n’est qu’à 11 %.

Si T&E s’en prend à ces sociétés, c’est parce qu’il qualifie le secteur du leasing de “géant méconnu du monde automobile”. Les contrats de leasing ont représenté 52 % des ventes de voitures neuves de janvier à mai. L’association estime qu’elles jouent donc un rôle crucial dans la transition vers le véhicule électrique. En clair, qu’elles doivent davantage favoriser leurs ventes pour décarboner le marché auto français.

Pour Léo Larivière, “les sociétés de leasing ont un pouvoir et une influence considérable sur les voitures neuves qui circulent en France. Ce grand pouvoir implique de grandes responsabilités en matière de transition automobile. Malheureusement, force est de constater que ces responsabilités ne sont pas assumées aujourdʼhui”.

Le retard est surtout pris du côté des entreprises. Alors que la moyenne nationale est de 15 %, la part de l’électrique dans le leasing professionnel sur la période analysée est de seulement 8,5 %. D’ailleurs, le taux le plus faible se trouve chez Arval, filiale de BNP, qui s’adresse beaucoup aux sociétés.

On rappelle que la loi d’orientation des mobilités a fixé des quotas à respecter en matière d’achat de véhicules électrifiés lors du renouvellement des flottes (dès 100 véhicules). Depuis 2022, c’est 10 % du renouvellement, en 2024 ce sera 20 %. Mais les entreprises peuvent opter pour des hybrides rechargeables, une motorisation qu’elles favorisent pour les véhicules amenés à faire de grands parcours. T&E a d’ailleurs déjà pu dénoncer le fait que les PHEV dans les sociétés roulent peu en mode électrique.

Dans le cadre de sa dernière étude, l’association pointe un manque de transparence des sociétés de leasing, qui ne donnent pas le chiffre précis de voitures électriques vendues, mais un chiffre global électriques et hybrides. Pour Leo Larivière, cela reste encore du greenwashing.

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