Durant l’année 2019, plus de 40 000 véhicules 100 % électriques furent immatriculés en France représentant près de 2 % du total des véhicules particuliers. Avec les chiffres communiqués par le Ministère de l’environnement, Automobile Propre fait le point sur les immatriculations par département.

Depuis maintenant 11 ans, le nombre de véhicules particuliers 100 % électriques est en constante augmentation. En 2019, il a progressé de 36,8 %  par rapport à l’année 2018. Parallèlement, le marché toutes catégories confondues a augmenté de 1,6 % à plus de 2,17 millions de véhicules ce qui représente la seconde plus haute valeur de la décennie. Nous allons présenter la répartition des immatriculations des véhicules électriques par département.

L’augmentation entre 2018 et 2019 a été quantitativement la plus importante : 11.572 véhicules électriques en plus. En une dizaine d’année, l’offre électrique est passée de quelques modèles à autonomie restreinte à des dizaines de modèles couvrant la quasi-totalité des catégories. Actuellement, la majorité des constructeurs intègre une offre électrique dans sa gamme de produits. L’époque du marché de niche s’éloigne peu à peu.

Paris et les Bouches-du-Rhône en tête

En 2019, le nombre moyen de véhicules électriques immatriculés par département est de 430 (contre 311 en 2018 et 250 en 2017). La barre des 1000 véhicules immatriculés a été dépassée dans 9 départements (contre quatre l’année précédente). On retrouve ainsi en première position Paris (75) avec 2564 véhicules ; les Bouches-du-Rhône en seconde position (2313 unités, valeur plus que doublée par rapport à 2018) et les Yvelines en queue de podium (1944 unités).

L’apparition du département phocéen dans le podium de tête est à mettre en lien avec l’aide complémentaire de 5000 € proposée par le Conseil Général 13 et la Métropole Aix-Marseille-Provence depuis la fin 2018. Preuve de la réussite de cette mesure, les Bouches-du-Rhône est le seul département a avoir doublé les ventes entre 2018 et 2019. L’Île-de-France, reste la première région en terme de véhicules électriques immatriculés : plus de 10 000 unités.

La hausse du nombre de véhicules immatriculés a concerné la majorité des départements français. Cependant, une baisse est survenue dans 8 départements : la Vienne, les Deux-Sèvres, la Sarthe, l’Orne, la Seine-et-Marne, l’Ardèche et la Guyane, où la baisse fut faible. Cependant, une baisse prononcée est survenue dans les Hauts-de-Seine (- 13 % et ce, alors que le total national du marché 100 % électrique a augmenté de presque 37 %). Cette baisse est certainement corrélée avec la hausse du nombre de véhicules hybrides rechargeables observée dans ce département.

Un taux de pénétration variable d’un département à l’autre

En France, pour l’année 2019, les véhicules 100% électriques ont représenté 1,92 % de parts de marché (contre 1,45 % en métropole pour 2018 et 1,20 % en 2017). Comme les années précédentes, nous voyons de grandes disparités d’un département à un autre.

Le taux de pénétration des véhicules électriques est le plus important dans les départements suivants : Paris (4,60 %) ; les Bouches-du-Rhône (3,75 %) et les Alpes Maritimes (3,26 %). Il s’agit de la première année où l’on voit deux départements de la région PACA dans le top 3 de cet indicateur. Nous notons que la métropole de Nice offre également une subvention complémentaire lors de l’achat d’une voiture électrique. Il est ainsi intéressant de noter que parmi les trois départements où le taux de pénétration des véhicules électrique est le plus élevé, on retrouve des aides complémentaires dans deux d’entre eux. Pour la Métropole du Grand Paris, le mécanisme de subvention est moins restrictif depuis octobre 2019. Les effets de cette subvention couvrant environ Paris et les trois départements limitrophes devraient être visibles en 2020. Inversement, on ne pourrait pas imaginer comment serait le marché des véhicules électriques s’il n’y avait pas eu le système de bonus/malus.

Un marché dépendant des aides de l’Etat

Si 2020 devrait être une nouvelle année record pour l’électrique, deux ombres planent toujours : le maintien de bonus qui n’a pas vocation à être éternel et la concurrence accrue des modèles hybrides rechargeables. Hormis la catégorie des routières et autres modèles luxueux, le marché de l’électrique en 2019 ne tient que grâce aux subventions. Et c’est justement pour cela que les hybrides rechargeables représentent une forte concurrence, leur développement s’accélérant quasiment sans aide de l’État. De plus, l’hybride rechargeable devient également disponible pour les moteurs diesel et permet d’attirer les nombreux conducteurs qui n’aiment pas les motorisations essence.