C’est de saison et traditionnel : à heure d’hiver, pneus hiver. Mais il ne s’agit plus que d’un simple mémo : désormais, les pneus « neige » deviennent obligatoires dans certaines régions. Même pour les voitures électriques. On fait le point !

Pour ne pas se faire surprendre par l’arrivée de la saison froide, un adage ne laisse plus planer le doute sur la date à laquelle les pneus hiver doivent être montés : à l’heure d’hiver, on monte les pneus hiver. Mais il faudra désormais garder en tête une autre date (d’autant que le changement d’heure est voué à disparaître) : à partir du 1er novembre prochain, tous les véhicules de certaines régions de France devront s’équiper de pneus adaptés à la saison.

La loi montagne, c’est quoi ?

Longtemps évoquée à travers différents projets de loi, la loi montagne approche désormais de sa première concrétisation réelle sur le territoire, et plus précisément sur la plupart des massifs montagneux de France. Soit un total de 48 départements, où ce sont les préfets qui désigneront les communes concernées par le décret n° 2020-1264.

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Lorsqu’elle entrera en vigueur, cette loi obligera tous les véhicules sans exception à s’équiper d’équipements spécifiques, qu’ils s’agissent des véhicules immatriculés dans le département ou ceux à l’extérieur. Par exemple, les conducteurs en provenance et à destination d’un département non concerné devront donc chausser des pneus hiver s’ils traversent une commune concernée par la mesure. Ne pas s’y plier sera passible d’une amende de 135 € !

Les départements concernés par la loi Montagne

Quels pneus sont concernés ?

Pour le moment, la loi montagne concerne les pneus hiver (communément appelés « pneus neige ») et les autres gommes portant un marquage 3PMSF (symbolisé par une montagne à trois pics et un flocon de neige) et M+S, pour Mud and Snow. À noter que le label de ce dernier n’est pas certifié par un laboratoire, et ne sera donc plus pris en compte par les autorités à partir de 1er novembre 2024.

Mais aux pneus hiver peuvent aussi s’ajouter les pneus 4 saisons, où les pneus été homologués hiver comme aiment le rappeler quelques manufacturiers, s’ils disposent de l’un des deux marquages précédemment évoqués. Reposant sur une technologie issue des pneus été, ils adoptent un dessin et une structure qui leur permettent d’assurer une conduite en sécurité en hiver. Mais ils présentent toutefois les défauts de leurs qualités, comme tous les produits privilégiant l’ultrapolyvalence. Plus efficaces qu’un pneu été sur la neige ou qu’un pneu hiver sur sol moins froid, ils ne peuvent égaler les performances d’un pneu hiver dans les situations pour lesquelles ce dernier a été développé.

Combien de pneus dois-je monter sur ma voiture ?

La loi montagne est claire : les quatre roues doivent être équipées de pneus hiver 3PMSF ou M+S, sinon de dispositifs amovibles (chaînes ou chaussettes) sur au moins deux roues motrices.

C’est une nécessité afin d’obtenir une performance optimale et un comportement routier plus sécurisant. Et c’est notamment le cas sur les voitures électriques, où de plus en plus de modèles sont disponibles avec des roues arrière motrices : inutile d’améliorer la motricité si le train directeur ne peut pas faire son office. À l’inverse, avoir du train avant quand les roues arrière patinent à un intérêt proche du néant. Même conclusion avec les véhicules à roues avant motrices : même si vous bénéficierez de la motricité et du pouvoir directeur nécessaire, le train arrière pourrait décrocher et vous faire perdre le contrôle de votre voiture. En tout état de cause, la loi montagne ne laisse aucune échappatoire à ce sujet.

En revanche, si le véhicule n’a pas de pneus hiver, la loi montagne réclame la présence sur au moins deux roues motrices de dispositifs amovibles comme les chaînes ou chaussettes. Bien entendu, il ne faudra pas les monter si les conditions ne l’exigent pas, mais les paires devront être présentes dans le coffre durant toute la période concernée.

Pneus hiver ou 4 saisons ?

La question revient chaque hiver. Mais pour y répondre, il convient de bien prendre en compte son budget, ses besoins et la météo locale. Nous ne conseillons pas de faire des économies au détriment de la sécurité lorsque vous habitez dans une zone fortement enneigée en hiver : si les pneus 4 saisons peuvent faire preuve de bonnes performances, ils n’égaleront jamais celles des pneus hiver développés pour ces conditions.

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Mais ils réclament certes une rallonge supplémentaire lors du premier achat, notamment pour des jantes supplémentaires et, selon les cas, un budget pour le stockage et pour les opérations de monte/démonte entre les deux saisons. À l’inverse, ils laissent leur place à des pneus plus performants en été et permettent d’allonger la durée de vie des deux jeux de gomme, à condition de bien respecter les périodes de rotation (rouler avec un pneu hiver en été dégradera le comportement du véhicule et fera fondre la gomme… comme neige au soleil). Et avec des roues dédiées et moins grosses (attention aux contraintes techniques), il est possible de monter des pneus à flancs plus épais, moins chers et plus robustes face aux déformations de la route cachées sous un manteau blanc.

Les pneus toutes saisons ont en revanche l’avantage de s’affranchir d’un passage en centre à l’approche de l’hiver, souvent surchargés lors des chutes de neige. Ils permettent aussi de se débarrasser de l’épineuse (et quelquefois coûteuse) question du stockage, puisque les pneus sont montés sur les roues de la voiture tout au long de l’année. À peine plus onéreux que les gommes été, ils se montrent plus abordables que les pneus hiver. Permettant une économie à l’achat, ainsi que sur le stockage et sur les opérations de monte démonte, ils affichent un rapport prix/prestation imbattable pour rouler en hiver.

Quels pneus choisir pour ma voiture électrique ?

Cette présentation faite, vient le moment de faire un choix. Là encore, tout est question d’usage et de budget principalement. Mais inutile d’envisager de fouiller dans un quelconque catalogue dédié aux voitures électriques : il n’existe aucune offre. Car si les manufacturiers recommencent à développer des gammes de pneus été adaptées à la motricité électrique, les pneus hivers ne peuvent pas en bénéficier pour le moment : leur recette spécifique et les besoins en performances, notamment en adhérence, annihilent toute recherche d’efficience, de silence et de durabilité.

Il sera notamment question de budget et d’usage pour choisir l’une des références du marché. Et comme d’habitude, nous vous conseillons de lire les conclusions de l’organisme TCS en Suisse, qui livre chaque année son test de pneus hiver selon plusieurs tailles de jantes, ou celles du site TiresVote.com.

Avant de prendre la route

Nous vous rappelons qu’il est inutile de surgonfler exagérément vos pneus pour espérer fendre la neige en réduisant virtuellement la bande de roulement. En revanche, la pression des pneus suivant la chute des températures extérieures, il est conseillé d’augmenter la pression de 0,2 bar par rapport à la pression recommandée. Rappelons aussi qu’il est possible d’opter pour des références affichant un indice de vitesse inférieur, en raison des vitesses moins élevées enregistrées en hiver.

Si vous envisagez d’effectuer une virée en montagne pour les sports d’hiver, pensez à mettre dans le coffre des chaînes à neige ou des systèmes similaires adaptés aux véhicules non chaînables : dès la présence du panneau B26 sur le bord de la route, les chaînes seront obligatoires pour pouvoir rouler. Prévoyez aussi un kit anti-galère avec un tapis, une lampe frontale, une petite pelle et une bonne paire de gants. Terminez le chargement du coffre avant de partir au ski par ce kit pour ne pas avoir à tout décharger sur le bord de la route. Quant aux pneus cloutés, s’ils ne sont pas interdits en France, leur utilisation est strictement encadrée par l’arrêté du 18 juillet 1985.