A l’occasion d’un comité stratégique organisé ce vendredi 12 juillet à Bercy, la Plateforme de la Filière Automobile (PFA) a réclamé davantage de soutien au gouvernement pour faire décoller le marché de la voiture électrique.

« Aujourd’hui, les conditions du décollage du marché du véhicule électrique ne sont pas réunies » a indiqué Luc Chatel, ancien ministre et président de la PFA, une plateforme qui rassemble la filière automobile française.

« Pour accélérer sur l’électrification il faut de la stabilité/lisibilité sur les mesures incitatives et augmenter le nombre de bornes de recharge » a-t-il résumé dans un tweet publié à l’issue d’un comité stratégique sur la filière organisé avec Bruno Le Maire et Elisabeth Borne, respectivement ministres de l’économie et du transport.  

Bornes de recharge : des retards sur les objectifs

Si les industriels sont au rendez-vous avec des investissements lourds pour développer leur offre électrique, la PFA fait part de sa “forte inquiétude” quant au déploiement des infrastructures de recharge. « Alors que l’État s’est engagé à porter à 100.000 le nombre de bornes de recharge à horizon 2022, nous n’étions qu’à 25 000 en décembre dernier, six mois plus tard nous sommes à 26 300 » dénonce Luc Chatel. “Quelle crédibilité pour la politique qui vise à encourager le consommateur à préférer l’électrique, si le territoire n’est pas doté des infrastructures indispensables pour recharger son véhicule ?” poursuit-il.

Pour les copropriétés, une évolution du « droit à la prise » est également nécessaire. Alors que le gouvernement a récemment annoncé de nouveaux dispositifs pour soutenir les déploiements dans l’habitat collectif, la PFA réclame une nouvelle mesure pour permettre aux copropriétaires de faire installer une borne de recharge « dans un délai de 3 mois maximum ». Aujourd’hui fastidieuse, la démarche est soumise à l’approbation par l’Assemblée Générale avec des délais pouvant s’étendre de 6 mois à 1 an voire plus en cas de syndic récalcitrant.

Extension du bonus aux hybrides rechargeables

Si Luc Chatel estime nécessaire de conserver le bonus de 6.000 euros pour les voitures électriques afin de donner plus de « visibilité dans le temps » aux acteurs, il réclame également son retour pour les modèles hydrides rechargeables. « Au moins 2000 euros » chiffre-t-il.

Un coup de pouce qui permettrait d’accompagner le lancement des premiers modèles « plug-in hybrid » des constructeurs tricolores, attendus entre fin 2019 et début 2020.

Obligation de résultat

Alors que l’Europe s’apprête à introduire des objectifs particulièrement contraignants en matière d’émissions de CO2, l’ancien ministre juge le développement de l’électrique comme un enjeu majeur pour la « survie » des constructeurs. S’ils ne parviennent pas à baisser leurs moyennes d’émissions grâce à la vente de modèles électriques, ces derniers s’exposent à plusieurs centaines de millions d’euros d’amendes.

«Au regard des objectifs européens et des choix politiques faits par la France, au regard des investissements sans précédent engagés en conséquence par les industriels, nous avons une obligation de résultat » a insisté Luc Chatel.