Ce titre volontairement provocateur m’est venu immédiatement à l’esprit en découvrant qu’une maison a pu être sauvée d’un incendie de voiture électrique alors que j’ai assisté en direct à la ruine d’une autre où la VMC avait surchauffé. Dans les deux cas, des précautions, une rapidité d’intervention, et des outils adaptés peuvent véritablement faire la différence.
Souvenir d’un incendie causé par une VMC
Il y a cinq ans environ, j’étais en visite d’une exposition avec des amis et mes enfants dans une commune bretonne. C’était l’été, un dimanche, vers midi. Une fumée blanche commençait à s’élever du toit d’une maison à proximité. De suite prévenus, les pompiers, dont la caserne délocalisée était située à une vingtaine de kilomètres de là, sont arrivés approximativement vingt minutes plus tard.
Devant la petite fille, en larmes, des propriétaires, les soldats du feu ont fait par sécurité le choix raisonné de laisser la toiture s’embraser avant de faire fonctionner les lances à incendie. Tout l’étage a finalement disparu dans les flammes, le reste étant lourdement endommagé par l’eau. L’enquête qui a suivi a pointé un échauffement du système de ventilation mécanique contrôlée (VMC).
La même année, mon assureur mettait en garde ses sociétaires contre ces dispositifs qui constitueraient une des principales sources de départ d’incendie dans une maison, si ce n’est la première. Souvent installés dans les combles, à des endroits peu accessibles, avec un feu couvant pouvant s’embraser à tout moment, les pompiers préfèrent sécuriser les vies, y compris de leurs troupes, quand la maison est vide. Il ne reste alors généralement plus grand-chose à la fin.
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Le 11 janvier 2024, les pompiers du Colorado ont publié sur leur chaîne Youtube une vidéo d’une intervention. Un Jaguar I-Pace de 2019 a pris feu alors qu’il était en charge à côté d’une autre voiture dans le garage d’une maison individuelle. On imagine tout de suite que le logement y est passé aussi. Pas du tout. L’équipe de la South Metro Fire Rescue Centennial a d’abord cherché à éteindre les flammes, leur permettant ainsi d’accéder à la voiture électrique.
Avec des batteries lithium-ion, c’est en général insuffisant, car de la chaleur continue à se diffuser, annonçant un retour imminent des flammes. Dans le cas présent, l’accalmie a permis de tirer hors du garage le véhicule toujours fumant, arrière déjà méconnaissable. Une couverture anti-incendie a été appliquée dessus, privant d’oxygène les environs du pack.
L’engin a ensuite été conduit dans une casse avec comme instruction de le laisser ainsi emmailloté jusqu’à la disparition estimée de tout risque de nouvel embrasement. Plusieurs éléments expliquent la sauvegarde de la maison : une arrivée à temps sur les lieux, un accès simple au point d’incendie, un équipement performant, une bonne connaissance du problème, de bonnes décisions prises. Chaque sinistre par le feu est unique : son déroulé peut être très différent avec seulement quelques secondes de différence.
Couverture anti-incendie
En plus de permettre de maîtriser potentiellement bien plus rapidement les flammes, l’usage d’une couverture anti-incendie peut limiter de beaucoup les quantités d’eau utilisées, la pollution aux produits chimiques de la batterie par le ruissellement qui va en découler, et le volume des gaz nocifs envoyés dans l’atmosphère.
Je ne suis pas du tout étonné des résultats obtenus par les pompiers du Colorado. Il y a quelques années, la batterie lithium-ion d’un vélo électrique de notre foyer a connu une avarie que nous n’avons découverte que plusieurs jours après. Pour le protéger des déjections d’hirondelle, il était recouvert d’un vieux drap très épais et replié plusieurs fois. Nous avions bien senti une odeur forte et désagréable de produits chimiques, mais le local était partagé avec une personne qui utilisait à ce moment-là un désherbant puissant dont il réalisait lui-même le mélange sur place.
Ce n’est qu’en retirant la protection du VAE que nous avons compris ce qu’il s’était passé. Toujours bien blanc dessus, le drap était noir au niveau de la batterie et légèrement marron ailleurs. Le boîtier plastique était alors redevenu froid, complètement déformé et soudé au cadre métallique du cycle. L’odeur qui s’en dégageait piquait terriblement le nez. Sans doute vieille de plus de soixante ans, l’étoffe de coton a par chance joué parfaitement le rôle de couverture anti-incendie.
Un équipement qui devient incontournable
Toutes les casernes de pompiers sont-elles équipées d’une couverture anti-incendie ? Je ne le sais pas, mais ce serait bien que ce soit le cas, avec plusieurs exemplaires. Le prix est cependant élevé, comme j’ai pu le constater sur le site Internet de Denios. La grille tarifaire débute à plus de 1 600 euros pour une protection en tissu de silicate résistant durablement à une chaleur de 1 150° C, et sur un temps plus court à 1 300° C.
Les dimensions de 4 x 3 mètres sont cependant insuffisantes pour envelopper un véhicule jusqu’au niveau de son soubassement, comme l’a fait la brigade du Colorado pour transporter par camion le véhicule incendié. En 8 x 6 m, on passe à 5 000 euros. C’est cher dans l’absolu, mais en attribuant aux pompiers ne serait-ce que 2 à 5 euros par voiture électrique vendue, le financement serait quasiment transparent.
Il serait également profitable que les électromobilistes puissent aussi avoir personnellement accès à une telle protection. Là, en revanche, les tarifs sont franchement dissuasifs. Peut-être les compagnies d’assurance pourraient-elles travailler sur ce problème afin d’aboutir à des solutions plus abordables.
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J’ai eu l’occasion de faire plusieurs formations incendie à mon taf avec des pompiers, et ils ont pratiquement à chaque fois rappelé l’importance de nettoyer sa VMC chaque année à cause du risque d’incendie qui est très important…
Il y a aussi la solution de laisser les constructions fermées avec 4 murs et un toit aux êtres vivants : humains et animaux de compagnie, et de laisser les objets conçus pour résister aux intempéries à l’extérieur.
Si mon VE connaît un début d’incendie lors d’une charge, il ne risque pas de mettre le feu au garage, il n’y en a pas, il dort dehors.
sinon, je suis d’accord avec la problématique des départs de feux dans les combles, certaines installations électriques et isolations sont réalisées en dépit du bon sens avec des repiquages sur des repiquages et des boites de dérivations cachées sous des isolants. Même si je trouve certaines normes et DTU sérieusement casse bonbons, l’obligation de lignes dédiées pour la VMC et l’interdiction de noyer les boites de dérivations sous l’isolant n’ont pas été édictées pour augmenter le coût des travaux, mais réellement pour diminuer les risques de départs d’incendies dans les habitations.
Je me disais tient je vais lire de bonne nouvelles et des choses positives. Raté, incendies du aux VMC et aux VE.
Juste avant l’Europe qui pourrait annuler la fin des moteurs thermiques en 2035 (bizarrement vous n’en parlez pas) sous la pression des allemands et autres lobbys pétroliers et des milliers de vidéos/articles qui descendent les VE sur internet ou dans la presse. Votre article va apporter du bois à bruler pour tous les détracteurs des VE.
Je vais vous aider un peu plus pour enterrer les VE avec des sujets tabou qu’on ne vois jamais ici. Lest’go !
Un marché Européen de l’énergie qui finance des “entreprises” qui achète du MW a EDF avec la loi NOME/AREN pour le refiler 10 fois plus chère personnes n’en parlent. Et on se prends 10% de plus avec cette blague du bouclier tarifaire.
Un démantèlement du nucléaire du parc Français par qui vous savez et qui aujourd’hui rétro pédale mais c’est déjà trop tard et c’est pas avec des ventilateurs sur le territoire que l’on pourra y subvenir.
Je commence vraiment à me poser des questions si on va garder notre VE et revenir à une fumante, de toutes manières tout le monde s’en fout, je pense que c’est perdu d’avance, les allemands font tout pour y revenir avec leurs carburant de synthèses.
On est sur la réserve mondiale de pétrole, tant pis !
Les gens veulent faire 1000 kms d’une traite quand d’autres veulent continuer a rouler avec leurs v6.
Patrice Drevet (le fils, quel faux c… celui la) qui milite pour le prix de l’l’essence comme aux states a 0,70 centimes en Europe pour remplir sa Mustang … .
Dans la continuité de votre article, je pense aussi qu’il faudrait des extincteurs a chaque étage, une pièce safety en cas de home jacking comme aux states.
Des cendriers à l’entre de chaque forêt aussi pourquoi pas.
Des éoliennes à chaque km² mais pas devant chez moi (se dit l’écolo de la ville avec son vélo).
Je pense qu’on plus très loin de la fiction Mad Max avec la mentalité majoritaire, j’arrête la.
Je me penche sur quelle thermique prendre. Merci AP
bonjour, je n’ai pas de compétences particulières concernant les incendies de batterie des VE, en revanche je confirme le nb étonnant d’incendies causés par les VMC, faussement attribués à un “court-circuit”, alors qu’il s’agit généralement de surchauffe du bloc moteur. Vérifiez donc chez vous de quelle manière est raccordée électriquement au tableau votre VMC : elle doit être sur un circuit indépendant protégé par un dispositif de coupure limité à 2A. Sur les installations récentes c’est respecté (puisqu’obligatoire), en revanche lorsque la VMC a été rajoutée sur une installation un peu plus ancienne, il est rare que l’on prenne la peine de lui créer son propre circuit avec une protection à très faible intensité. Là où est installée la VMC, on a généralement beaucoup de mal à la surveiller, donc il faut prendre un maximum de précautions en amont. (Un peu hors sujet vs les VE, mais ça me parait utile quand même)