Déjà revus à la hausse cette année, les montants des malus appliqués au secteur automobile devraient encore augmenter l’an prochain avec l’introduction d’une nouvelle taxe liée au poids des véhicules. Une mesure susceptible d’impacter le marché de la voiture électrique.

Évoquée à plusieurs reprises dans nos colonnes, l’idée d’un nouveau malus appliqué en fonction du poids du véhicule semble faire son chemin au sein de l’exécutif.

« Le gouvernement travaille actuellement sur une proposition de nouvelle taxe pour le malus, liée à la masse des véhicules. Ce qui impliquerait une augmentation incroyable du malus dont les recettes passeraient ainsi de 500 millions d’euros au titre de 2019 à plus de 4 milliards d’euros après la mise en œuvre de ce nouveau malus”, rapporte Marc Mortureux, directeur général de la PFA (Plateforme de l’automobile).

Figurant parmi les propositions de la Convention citoyenne sur le climat, cette nouvelle mesure devrait être intégrée dans le projet de loi de finances pour 2021 dont les discussions s’ouvriront à l’automne. En revanche, la mise en place effective du dispositif n’interviendrait pas avant 2022 afin de laisser le temps au gouvernement de faire évoluer le système d’immatriculation des véhicules (SIV).

En parallèle, le seuil d’application du malus serait de nouveau modifié. Citant l’une de ses sources, le Journal de l’Automobile évoque un abaissement de 5 grammes « à minima » voire de 15 grammes si le gouvernement reprend les propositions de la convention citoyenne pour le climat.

La voiture électrique impactée

Inscrit dans une logique visant à enrayer l’arrivée massive de véhicules toujours plus lourds et plus puissants, le dispositif impactera probablement le marché de la voiture électrique.

Indépendamment des émissions de CO2, les véhicules électriques les plus lourds, Tesla Model X et Audi e-tron Sportback en tête, seraient également dans le viseur. Pire, le surpoids lié aux batteries pourrait pénaliser les véhicules électriques par rapport à leurs équivalents thermiques. A moins que le gouvernement ne décide de retirer le poids des batteries pour calculer le montant de cette taxe particulièrement redoutée par les constructeurs…