Président depuis 2 ans de Meuse nature environnement, branche départementale de France Nature Environnement, Jean-Marie Hanotel a fait entrer chez lui la voiture électrique par sensibilisation à la protection de l’environnement et parce qu’il avait déjà installé des panneaux solaires sur le toit de sa maison.
De la Citroën C-Zero…
Résidant et se déplaçant essentiellement dans un environnement rural, Jean-Marie Hanotel s’est laissé tenté en septembre 2012 par l’offre de location à 199 euros mensuels pour une Citroën C-Zero livrée en gris métallisé.
C’est principalement son épouse, travaillant dans le secteur social, qui a utilisé au départ l’engin quotidiennement, à raison d’une cinquantaine de kilomètres par jour. Une distance cumulée qui, sur cette citadine, pouvait être couverte avec la production moyenne d’électricité permise par la petite centrale solaire familiale.
Le couple a très vite apprécié de pouvoir faire le plein en énergie en branchant simplement un câble sur une prise du garage, sans avoir à passer par la case station-service.
…à la Peugeot iOn
Cinq ans plus tard, Jean-Marie Hanotel décide de se séparer de sa 607 et l’emmène chez Peugeot pour une visite préalable au contrôle technique. Il tombe alors sur une offre d’achat tout juste supérieure à 10.000 euros pour une Peugeot iOn neuve.
Après rapide discussion avec son épouse, il révise son scénario, d’autant plus que la proposition commerciale, limitée dans le temps, était échue. Le concessionnaire a dû sérieusement cogiter pour imaginer une solution acceptable.
« Nous avons fait reprendre la 607 par le concessionnaire contre 4.500 euros, puis revendu notre C-Zero à un particulier venu d’Alsace avec un outils pour contrôler l’état de la batterie. Avec 55.000 kilomètres au compteur, elle n’avait pas perdu beaucoup de capacité. L’affaire a été conclu à 8.000 euros », détaille l’automobiliste meusien.
Toujours pas de pendule à bord
Au-delà de la couleur noire, du nom de la voiture et du logo de la marque, le couple Hanotel n’a pas remarqué de différence entre la Peugeot iOn et la Citroën C-Zero. « Il manque toujours la pendule », fait juste remarquer l’épouse, l’utilisatrice principale du véhicule.
Fin décembre 2019, la nouvelle citadine électrique totalise 17.000 kilomètres. Un choc récent avec un sanglier nécessite quelques réparations, notamment le pare-choc avant à remplacer. « Rien que le petit bloc optique feu diurne/antibrouillard coûte plus de 400 euros », s’étonne notre interlocuteur.
Démarche environnementale
Pour le couple Hanotel, l’achat d’une voiture électrique s’est inscrit dans une démarche environnementale globale. « Equipée d’un chauffe-eau solaire depuis 2003 et d’une chaudière bois dont le combustible est prélevé dans un rayon de 3 kilomètres au maximum, la maison supporte 2×20 m2 de panneaux solaires, la moitié en revente et l’autre en autoproduction », souligne notre interlocuteur.
« Notre production d’électricité de 2019 a été de 2.800 kWh, soit plus que la consommation de la maison et de la voiture. L’été, des panneaux sortent 15-17 kWh par jour, contre 0,6 en hiver », précise le président de Meuse nature environnement.
Une voiture thermique est toujours utilisée par le couple pour les longues distances. « Les modèles électriques dotés d’une autonomie suffisante pour ces trajets sont trop chères aujourd’hui », déplore-t-il.
Réinventer la mobilité
« La mobilité électrique pour les longues distances, elle existe déjà avec le ferroviaire. Les voitures, c’est plus pour de petites distances aujourd’hui », plaide Jean-Marie Hanotel.
Il entrevoit un développement de la location des voitures particulières électriques pour des déplacements interurbains multimodaux, « mais pas au tarif des habituelles agences ». Lors d’un récent déplacement à Strasbourg, il a, par exemple, apprécié le principe de l’autopartage avec Citiz, pour un prix plus intéressant.
En revanche, notre interlocuteur trouve que l’augmentation du trafic et de la pollution des transports maritimes et routiers dus au fret n’est pas assez dénoncé : « Si le coût de ces acheminements était plus élevé, on ne ferait pas venir massivement autant de marchandises de tous les coins du monde ».
Recharge gratuite grâce au laboratoire de Bure
C’est avec l’ouverture de la centrale de Fessenheim (68) que Jean-Marie Hanotel est devenu antinucléaire à l’âge de 15 ans. « Je suis allé manifesté sans savoir à cette époque que les déchets risquaient d’être enfouis dans mon département de la Meuse », commente-t-il.
Si cette question vient naturellement dans la conversation, c’est parce que sur ce territoire rural les recharges sont gratuites aux bornes installées en voirie. Et ce grâce au GIP (groupement d’intérêt public) Objectif Meuse qui soutient le programme du laboratoire de Bure, en limite de la Haure-Marne.
« C’est une manière d’acheter les conscience. Une enveloppe annuelle de 60 millions d’euros est consacrée, pour le Meuse, et autant pour la Haute-Marne, à ce type d’actions », se désole-t-il.
Contre l’enfouissement
« Enfouir les déchets pour les oublier, c’est impacter des dizaines et des dizaines de générations futures, sur 25.000 à 40.000 ans, qui ne profiteront même pas du confort obtenu par nos actuelles centrales nucléaires », assure Jean-Marie Hanotel.
Il milite pour un stockage en subsurface autour des sites concernés. Et ce, « à la fois pour éviter le danger d’accidents au cours du transport de ces déchets et pour que les scientifiques continuent de chercher une solution acceptable pour les traiter », justifie-t-il.
100% énergie renouvelable ?
Les sources renouvelables d’énergie permettront-elles de répondre à tous les besoins en électricité ?
A cette question, Jean-Marie Hanotel n’a pas une réponse toute faite. Il se documente beaucoup, croise les informations, interroge les différentes sensibilités, et se fait une opinion qu’il ne cherche cependant pas à imposer.
Par prudence, il estime, comme Jean-Marc Jancovici, ingénieur et conférencier, qu’il serait « nécessaire d’exploiter ce qu’il reste d’énergies fossiles pour fabriquer dès aujourd’hui les moyens de produire demain de l’énergie propre en suffisance ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Jean-Marie Hanotel d’avoir accepté à la volée, sur son lieu de vacances, de répondre à notre sollicitation.
Que de débats stériles! Pourquoi donc serait-on « obligé » de produire soi-même son électricité pour avoir une sorte de « droit au VE »? Les gens qui roulent en fumante ont-ils tous un puits de pétrole dans leur jardin?
Rouler en VE est une façon intelligente d’utiliser l’électricité (peu importe son origine) et de ne pas consommer de pétrole. Point.
Produire son électricité PV et l’injecter dans le réseau est aussi intelligent, peu importe le moyen de locomotion que l’on utilise. Point.
Ce sont deux choses indépendantes (au niveau individuel) mais qui se complètent heureusement au niveau global car les VE peuvent stocker et restituer les intermittences des EnR, dans une certaine mesure. Le V2G va venir, la techno est prête, mais pas encore les mentalités, les réglementations et les tarifs.
Il faut que chaque utilisateur de voiture électrique utilise la méthode de Tesla , les panneaux photovoltaÏques surtout pas de nucléaire. Je ne comprends un point actuellement, les hybrides Toyota consomment peu, les batteries se recyclent et Toyota est dans la recherche avec l’hydrogène existant depuis déjà deux ans,par contre ces voitures ont une crit air 1 comme des diesels. Il faut vraiment éviter le fossile.
A titre purement indicatif « enfouissement » est réversible !
Je trouve dommage de faire une pub à Jancovici en se prétendant objectif….. Les gourous ne le sont jamais
Le problème du nucléaire ce sont bien les déchets.
La voiture électrique c’est « moins de CO2 »
Recharger ses batteries avec des panneaux solaires c’est « zéro nucléaire et zéro CO2 » – donc c’est déjà la bonne direction.
Le reste demande de l’intelligence et de l’organisation pour réduire notre impact planétaire. On est 7,5 milliards sur Terre et on veut tous du confort. Pas simple tout ça.
Complètement d’accord avec vous. Il suffit de vouloir témoigner pour que certains se sentent obligés de donner des leçons de morale, de géopolitique, de géologie, d’écologie et pourquoi pas de pâtisserie…
Ce témoignage est intéressant et me conforte dans l’idée de l’autoconsommation. Cette personne fait part de son expérience, elle est à prendre comme telle avec ses points forts et faibles. C’est la trajectoire qui est plus intéressante que la finalité.
Sinon, quelques propositions aux détracteurs
– allez visiter la meuse et vous comprendrez ce que rural veut dire… alors prendre le train quand on habite Clermont en argonne par exemple…faut s’accrocher
– les déchets radioactifs de bure, si certains les veulent, ils peuvent proposer de les prendre.chez eux? Qui est volontaire?
– raconter qu’on peut réduire à 200 ans la.periode de radioactivité de dechets, c’est oublier que l’alchimie ne fonctionne pas…il serait bon de réviser ses.bases en physique
– juger de la maniere dont cette personne recharge chez elle, soit on la connait ou on spécule sur son emploi du temps ce dont il vaut mieux s’abstenir si on veut apporter des éléments au débat.
– oui produire des panneaux solaires émet des gaz à effet de serre, les détracteurs aussi: cessez de respirer pour préserver la planète !
Sauf que tout le monde s’en fout de l’électricité propre. Par contre remplacer le carburant par moins cher ça ça intéresse la Pékin moyen.
Utilisez les bons arguments au lieu de faire les Bisounours, ce sera plus efficace
Merci de bousculer un peu les consciences ! La convergence véhicule électrique + photovoltaïque est en cours…
Pour ma part, en 2019:
– production : 10196 kWh (centrale auto-conso en toiture de 7 kWc)
– besoins : 9448 kWh (maison + 2 voitures électriques, soit 38000 km parcourus)
– taux d’auto-conso moyen = 60%
– taux d’auto-production : 85% en été, 45% en hiver
Donc, je produits autant que mes besoins sur un an (famille de 5 personnes), en incluant la mobilité.
J’achète moins d’électricité qu’avant de passer au VE et je n’achète plus de carburant.
L’économie à l’année est de l’ordre de 3500 euros, donc la centrale PV sera vite amortie.
Mais j’ai forcément un déséquilibre de production été/hiver qui ne peut pas être facilement géré par un particulier seul avec les technos actuelles (il faudrait beaucoup trop de batteries !). Le réseau doit donc se moderniser pour gérer cette transition.
Pour la plupart des gens, c’est un mode de fonctionnement acceptable : petite batterie, petite empreinte carbone, pas de rejet atmosphérique à l’utilisation. Dix fois dans l’année, on utilise un autre moyen pour de plus grands déplacements. Cela fait réfléchir à l’utilité des déplacements à moyenne distance… On peut les éviter assez souvent. Si l’obligation reste, il faut planifier, se mettre les ceintures et les bretelles, mais c’est une façon de réfléchir sur ce que la Terre a à nous offrir, et les efforts que nous devons faire pour le mériter et en être digne.
Il est certain que nombre d’entre nous ont pour l’instant un mode de vie qui les retient à un véhicule longue distance. Mais le monde futur se construira autrement, c’est certain…
« L’été, des panneaux sortent 15-17 kWh par jour, contre 0,6 en hiver », précise le président de Meuse nature environnement. » Mise a part ca, les ecolos dans son genre veulent fermer les centrales nucleaires.. Il la rechergera au charbon (comme ne Allemagne) sa voiture elec ?
Pour ceux intéressés par le laboratoire de Bure, voici une vidéo faite par le youtuber Astronogeek lorsqu’il a visité le site :
https://www.youtube.com/watch?v=YuvihdHSUb4
Étudions les solutions plausibles au lieu de constamment critiquer !!!
L’enfouissement des déchets nucléaires à longue durée de vie… est une question mondiale, pas que locale !
Il m’est apparu que la France n’avait pas assez étudié la question d’enfouissement en zone de subduction sous continentale (avant de la rejeter), telle que possible sur la côte est de la presqu’ile de Kamchatka en Russie, où la progression naturelle d’enfouissement est… de 80 cm par an !
Comme pour des puits de mine, il serait facile d’enfoncer en ces plis de glissements sous-continentaux des « suppositoires » remplis de déchets démarrant par une poussée à travers de gros tubes, la subduction opérant l’aspiration en bout de ces tubes inclinés suivant le plis ! La dilution future des déchets dans le magma se ferait sans problème au bout de quelques siècles. On a le savoir faire sous-marinier pour ! Reste la volonté politique de s’entendre au niveau mondial !!!
Tant que la fusion nucléaire ne devient pas opérationnelle, il est préférable que les maisons s’équipent en capteurs solaires, mais il y en an de différentes sortes, dont ceux souples et moins polluants qui sont dits ‘organiques’ :
– https://www.revolution-energetique.com/les-films-photovoltaiques-organiques-ouvrent-de-nouvelles-perspectives-aux-energies-renouvelables/
Reste à voir leur résistance durable sur films plastiques minces, leur tenue au gel, au vent, au soleil à long terme. Je verrais plutôt ces films sur des façades suffisamment bien orientées…
« Enfouir les déchets pour les oublier, c’est impacter des dizaines et des dizaines de générations futures, sur 25.000 à 40.000 ans »
JUSTEMENT NON ! Enfouir les déchets, c’est résoudre le problème afin que les générations futures n’aient pas à le faire. En revanche, maintenir le stockage en surface en attente d’une solution miracle rentre parfaitement dans la définition de « laisser le sale boulot à nos enfants ».
Il est temps que les anti-nucléaires dogmatiques réalisent que les déchets sont là, qu’ils le veulent ou non, et que les enfouir maintenant dans des conditions sûres est la chose responsable à faire.
L’écologiste dans toute sa splendeur ,on en fait quoi Monsieur des déchets si vous n’en voulez pas?et vos panneaux solaires ils viennent d’où ?vous le revendez combien votre kWh à la Nation?vous chargez le jour votre Ve avec vos panneaux….ou la nuit?
Grâce à vous Fessheineim va fermer car Elle était en bon état ,pendant ce temps la centrale la plus vieille est Suisse …et vous ne dites rien.
Louable et paradoxal en même temps :
– conserver un thermique (un vieux diesel?) pour les longues distances, tout en disant qu’il y a le train pour çà (quand il y en a et qu’ils arrivent à l’heure)
– rouler en voiture tout en disant qu’il y a trop de traffic
– être contre le commerce mondial, mais C Zero et IOn sont des VE Mitsubishi fabriquées au Japon