Alexis et sa Peugeot e-208

Pilote de ligne chez Air France, Alexis est un passionné qui ne prend toutefois pas à la légère ses grandes décisions. En tout cas lorsqu’il s’agit d’effectuer le grand saut vers l’électrique. Afin de s’assurer du bien-fondé de sa démarche, il a plusieurs fois loué une Peugeot e-208 avant de passer à l’acte d’achat qui enterrerait définitivement le thermique chez lui.

Mieux consommer l’énergie

Alexis, 38 ans, est un lecteur assidu d’Automobile Propre : « Je vais sur votre site jusque 4-5 fois par jour. Automobile Propre m’a vraiment aidé dans mon achat d’une voiture électrique ». Cet enthousiasme a décidé notre lecteur à se prêter au jeu de l’interview, afin que son exemple serve aux automobilistes qui s’interrogent actuellement sur leur passage à l’électromobilité.

Aujourd’hui, le pilote sur Airbus A350 long courrier effectue des allers et retours de 70 km pour rejoindre depuis son domicile parisien sa base à Roissy : « Je me déplaçais auparavant avec une Mini Cooper de 2010 qui finissait par chauffer en surconsommant dans les bouchons. C’était contraire à mon souhait d’utiliser au mieux l’énergie. A l’inverse, la consommation d’énergie est minimale dans les ralentissements avec une voiture électrique. Et quel silence ! ».

Assumant un côté un peu geek, il avoue aussi « vouloir s’embarquer suffisamment tôt dans le train de la nouvelle mobilité, à la recherche de l’efficience ».

Entre doutes et certitudes

Des certitudes sur l’électromobilité, notre lecteur en a depuis quelques années : « Je vois un cercle vertueux se dessiner avec la voiture électrique, en particulier lors des ralentissements où le système de régénération permet de récupérer de l’énergie. Tout en utilisant au minimum les plaquettes de frein ».

Il a pourtant hésité pendant 2 ou 3 ans, avant d’abandonner le thermique : « Aujourd’hui, je me sens vraiment rassuré sur mon choix de l’électrique. Comme beaucoup d’automobilistes, j’ai toutefois connu des doutes avant d’effectuer un grand saut dans la mobilité. Je craignais de regretter ma décision. Je me posais des questions, par exemple concernant l’organisation de la recharge ».

Des inquiétudes ont vite été effacées : « Je me demandais comment j’allais faire pour les longs trajets. Je me suis rassuré en me rappelant que déjà, alors que j’avais la Mini Cooper, je prenais le train 9 fois sur 10 pour mes déplacements plus lointains ».

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Pourquoi pas une Mini électrique ?

Le coût des voitures électriques neuves a aussi constitué un frein pour Alexis : « J’avais éventuellement pensé à une LOA. Mais j’ai préféré acheter une occasion, en me disant que si ça n’allait pas, je pourrais revendre ma voiture au bout de 2 ou 3 ans sans perdre d’argent. Mais en 2020, les Peugeot e-208 étaient encore trop récentes pour entrer dans mon budget ».

Puisque toutes les planètes n’étaient pas encore bien alignées dans le ciel du pilote, pourquoi ne pas avancer de façon prudente. Comment ? En louant des voitures électriques en attendant le bon moment pour passer à l’acte d’achat. Histoire d’essayer un maximum de modèles ? Non, car l’automobiliste francilien a déjà fait son choix. Une Mini électrique peut-être, pour réussir la transition à partir d’une voiture déjà connue ?

Eh non ! une Peugeot e-208 : « La Mini est très chère et n’a pas une autonomie suffisante à mes yeux. J’ai en revanche ressenti un véritable coup de cœur pour la e-208. Je voulais une voiture de marque française, et pousser un peu Peugeot. C’est donc ce modèle que j’ai loué à plusieurs reprises ».

De plus en plus loin

La première expérience de location d’une Peugeot e-208 a été en demi-teinte pour Alexis : « Je suis passé par la plateforme Free2Move. Mais cet épisode n’a pas été à la hauteur de ce que j’espérais. En cause, la version d’entrée de gamme que l’opérateur propose à Paris, sans câble de recharge ni le i-cockpit ».

Ce qui ne l’a pas empêché de persévérer : « Je suis ensuite passé par Drivy, devenu Getaround depuis. Avec la e-208 mise ainsi à disposition par un particulier, je suis allé jusqu’à Rennes voir un ami, et ça s’est très bien passé. C’était en plein hiver. J’ai utilisé le planificateur ABRP, et j’ai rechargé en cours de route ».

Chaque nouvelle location a été pour notre lecteur l’occasion d’effectuer des trajets de plus en plus longs, histoire de se rassurer : « Je suis ensuite repassé par Free2Move, mais en province. On est alors face à des concessionnaires qui fournissent des modèles mieux équipés et plus convaincants pour passer à l’électrique ». Lors de visites familiales, il a ainsi loué une e-208 3 ou 4 fois à la concession de La Teste-de-Buch : « La première fois, c’était pour 4 jours avec un forfait de 1 000 km. Muni de mon propre câble T2-T2 car jamais fourni par le garage, et de mon badge Chargemap, je suis allé jusqu’à Biarritz et Saint-Jean-de-Luz ».

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« Je recommande la e-208 »

Ce passage par la location, préalable à l’achat, notre lecteur le recommande vivement. Il s’agit d’apprivoiser l’électromobilité avant de s’y lancer sans regarder dans le rétro : « C’est bien, à mon avis, de procéder ainsi et de ne pas y aller la fleur au fusil. Depuis, j’ai acheté une Peugeot e-208 de juin 2020 en finition GT Line. Elle était arrivée en fin de LOA. Je suis allé la chercher en juillet 2022 à Saint-Dizier. Elle totalisait 30 000 km. Son compteur indique aujourd’hui 36 000 km environ ».

Après un premier hiver, Alexis est satisfait de sa voiture électrique : « Je ne regrette pas mon achat. La Peugeot e-208 est une voiture que je recommande vraiment. Lorsqu’il a fait froid il y a quelques semaines, la perte d’autonomie n’a jamais dépassé les 20 %. La consommation s’est approchée au maximum des 18 kWh/100 km. Je roule tout le temps en mode Eco et de façon très zen, presque à la manière d’un papy. J’obtiens ainsi des valeurs relativement correctes, mais je m’attendais à mieux, à une meilleure efficience ».

Le pilote apprécie la présentation de ce modèle pour une raison en particulier : « La e-208 se fond dans la masse, on ne la distingue pas trop des versions thermiques. Cette voiture est très plaisante à conduire et son entretien est minimaliste ».

Borne personnelle

Aujourd’hui, Alexis dispose d’un moyen personnel pour recharger sa voiture : « J’ai pu acheter une place de parking dans une autre copropriété que celle où je réside. Il y avait déjà un partenariat avec Zeplug, mais aucune des 52 places n’avait encore été équipée. J’ai dû attendre longtemps, de l’ordre de 5 mois. Ce n’est que depuis novembre dernier que je peux utiliser ma borne 3,7 kW ».

Pourquoi une telle attente ? « La longueur du délai dépend beaucoup d’Enedis. De son côté, Zeplug a rapidement effectué le boulot derrière. C’est un jeune stagiaire, en école d’ingénieur, qui s’est occupé de la pose. Il était absolument génial ».

Notre lecteur est satisfait de la tarification : « J’ai pris l’abonnement à 21,90 euros par mois pour environ 80 kWh, lissés sur l’année. C’est pratique, car si un mois je consomme au-dessus des 80 kWh, il me suffit de rouler moins les suivants pour rester dans les clous du mégawattheure annuel ». En prenant notre calculatrice, on arrive à un coût du kilowattheure à 0,26 euro : « Je pourrais bénéficier d’une réduction unitaire de 5 centimes si nous étions au moins 5 abonnés dans le parking ».

Recharge publique et en itinérance

Avant de disposer de sa propre borne, Alexis rechargeait sa Peugeot e-208 sur le réseau Belib’ : « J’ai profité de la borne qui est à la sortie de mon parking. Je rechargeais alors aux heures creuses à 7 kW. En 4 heures, le niveau passait dans la batterie de 30 à 80 %. Je branchais à 20 h 00 et descendais à minuit pour arrêter l’opération et garer la voiture au parking ».

A cette époque, notre lecteur a constaté de petits manques dans l’application smartphone Peugeot : « Elle permet de piloter la recharge à distance, mais pas d’en programmer l’arrêt à une certaine heure on en fonction du niveau dans la batterie. J’ai dû parfois utiliser un réveil ».

Sa Peugeot électrique a déjà connu l’autoroute : « J’ai pu ainsi recharger sur des bornes à haute puissance, y compris sur des superchargeurs Tesla. Au préalable, j’utilise Chargemap et active l’onglet ‘Communauté’ pour m’assurer de la disponibilité des chargeurs et faire un tri ». En employant un planificateur, le pilote de ligne se sent à l’aise : « Je prévois souvent un plan B par sécurité, comme lorsque je suis aux commandes d’un avion. Bien sûr, il faut un minimum s’intéresser à cette pratique. Passer du thermique à l’électrique, ce n’est pas faire un Copier/Coller ».

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Ambassadeur du VE

De plus en plus les utilisateurs de véhicules électriques embarquent dans leur sillage famille, amis et connaissances : « Mon père roule toujours en thermique. Il m’a vu me débrouiller avec un planificateur d’itinéraires et les badges de recharge. Je le sens désormais sensibilisé de façon plus positive à l’électrique ». Ca bouge autour de lui : « La transition commence à s’opérer. Ma copine se fait très bien à ma voiture électrique. Des amis sont en réflexion concernant l’électromobilité ».

Et pour les avions ? « L’aéronautique est un des derniers secteurs de la mobilité à décarboner. Et ça risque d’être très difficile. Airbus s’est lancé sur le sujet. Le poids est l’ennemi de l’efficience. On grille donc du carburant qui sert à transporter du carburant. Ca représente des tonnes à l’année rien que pour ça. Nous avons des instructions pour piloter de la façon la plus économique possible. Par exemple, à l’amorce des descentes, on va laisser l’avion planer un peu ».

Est-ce que l’hydrogène pourrait être une solution ? « C’est le stockage qui risque de poser un problème, et pas seulement concernant la sécurité. Il devrait occuper le tiers ou la moitié arrière de l’avion. Aujourd’hui, le carburant est contenu dans les ailes et en partie centrale. Il faudrait aussi adapter les moteurs. L’aéroport de Lyon est pilote pour le développement de l’hydrogène dans l’aviation ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Alexis pour sa réactivité, son excellent accueil, sa confiance et le temps pris à répondre à nos questions. Ces rencontres sont le plus souvent des moments très sympathiques d’échanges.