Aujourd’hui suspendu pour 2024 en raison de son succès, le leasing social permet de bénéficier d’une voiture électrique contre des mensualités modérées. Eric et sa femme font partie des heureux bénéficiaires de la première édition. Après avoir envisagé plusieurs modèles, ils ont signé tout juste à temps pour une Opel Corsa-e.
Leasing social
En mars 2022, le candidat Macron à sa propre succession aux élections présidentielles avait promis un leasing social permettant aux professions socio-médicales, aux jeunes et au grand public sous conditions de ressources de pouvoir disposer d’une voiture électrique contre un loyer mensuel maximal de 100 euros. La différence devait être prise en charge par l’État.
Pour ceux qui s’en souviennent, il était alors question d’accorder cette aide au moins à 100 000 bénéficiaires par an. Bien davantage donc que la limite de 20 000 à 25 000 ensuite produite pour fermer le guichet 2024 le 12 février au bout de 50 000 dossiers. Les modalités ont été précisées avec une certaine évolution avant le lancement de l’opération. Par exemple, cette limite de 100 euros a été repoussée jusqu’à 150 euros pour un modèle familial branché.
Une contrainte majeure supplémentaire a été ajoutée qui a limité le nombre de modèles : les véhicules éligibles ont dû satisfaire au score environnemental privilégiant les productions européennes. Dans la liste malgré tout encore bien fournie, Eric s’est intéressé à plusieurs voitures électriques avant que la roulette ne s’arrête sur la case Opel Corsa-e.
Tremplin vers l’électrique
La polyvalente de la marque allemande sous le giron de Stellantis sera la première voiture électrique du foyer. Avant de faire le saut, Eric a souhaité passer au préalable par un modèle hybride rechargeable qu’il utilise en particulier pour son activité d’entrepreneur : « J’ai reçu cette voiture en juin 2023 et l’utilise en mode EV pour 80 % de mes trajets. En été, j’arrive à obtenir jusqu’à 100 km d’autonomie électrique. C’est simple et silencieux ».
Pour le Breton de 38 ans, cette étape a été décisive : « Notre expérience avec l’hybride rechargeable est concluante et m’a permis de valider l’électrique pour notre foyer. Ma femme a trouvé cela génial, n’appréciant plus d’entendre le moteur thermique démarrer lors des longs déplacements. C’est elle qui utilisera l’Opel Corsa-e pour se rendre à son bureau à une vingtaine de kilomètres de chez nous, en remplacement de sa Volkswagen Polo essence ».
Trois raisons motivent le couple pour son adoption d’une électromobile : « Nous nous attendons d’ici à quelques années à l’ouverture d’une zone à faibles émissions à Rennes, près de chez nous. Résidant dans une maison individuelle, la recharge sera facile, surtout avec une voiture qui offre en réel une autonomie de 250-300 km. Je vais faire installer une prise renforcée, comme j’en ai déjà une à mon entreprise. Pour moi, l’électrique, c’est économique, écologique, et offrant un véritable agrément de conduite ».
Pas possible d’obtenir une Renault Megane
Au départ, Eric avait la Renault 5 E-Tech en ligne de mire : « Avec les enfants, nous nous savions déjà éligibles au bonus de 7 000 euros. Nous attendions ce modèle en espérant trouver une formule de loyer mensuel à un maximum de 200 euros, sans apport. Pour nous, les contours du leasing social apparaissaient assez flous. Il y avait déjà cette limite à 20 000 ou 25 000 bénéficiaires qui nous laissait penser que ça ne pourrait pas marcher pour nous ».
Notre lecteur a toutefois revu son projet : « La R5 était trop longue à venir. J’ai alors pensé à la Renault Megane électrique. Il y avait une offre à 150 euros par mois pour une version EV40 Iconic en blanc. Nous nous sommes rendus pour la voir à la concession vers le 20 janvier, assez décidés à commander cette voiture ».
Sur place, ce fut la déception : « Lorsque nous sommes arrivés, on nous a indiqué qu’il n’y avait eu que 90 exemplaires et que tout avait été vendu en quinze jours. Nous avons tout de même attendu un peu, mais personne n’est venu s’occuper de nous. Alors nous sommes repartis en pensant aux autres marques qui pourraient nous intéresser ».
De la Peugeot e-208 à l’Opel Corsa-e
Chez le Lion, Eric et sa femme ont retrouvé des perspectives : « Nous sommes allés découvrir les différents véhicules proposés, dont la Peugeot e-208. Le commercial nous a assurés que de leur côté, ils n’avaient pas de consignes particulières sur le nombre. Si la voiture est éligible, c’était ok pour eux. À 99 euros par mois, ça nous a ouvert des horizons ».
Le couple n’a toutefois pas signé ici : « Nous voulions ajouter quelques options, mais ce n’était pas possible. La seule que nous pouvions prendre était le volant chauffant. Nous voulions tout de même nous faire un peu plaisir. Et là, pas même moyen d’obtenir ne serait-ce que la caméra de recul ».
Cette nouvelle mésaventure a décidé notre lecteur et son épouse à contacter la concession Opel la plus proche : « J’avais vu la proposition à 119 euros par mois pour un Opel Mokka-e. Un samedi matin, j’ai envoyé ma demande par Internet à 11 h 00. Un quart d’heure plus tard, j’ai déjà été rappelé et un rendez-vous a été fixé pour le samedi suivant. Ma femme n’ayant pas envie d’un SUV, nous nous sommes recadrés sur une Corsa-e. Il n’y en avait cependant pas à la concession ce samedi 10 février 2024. Afin d’essayer tout de même cette voiture, nous avons donc repris un autre rendez-vous, pour le week-end suivant ».
Les choses s’accélèrent
Eric et sa femme étaient déjà satisfaits du contact avec la concession : « Avec le leasing social, Opel nous permettait d’accéder au haut de gamme GS de la Corsa-e pour 130 euros par mois. En équipements, nous avions par exemple le toit panoramique, la caméra de recul, des radars avant et arrière, des phares Led, le régulateur de vitesse, etc. Le gris avec toit noir était possible sans surcoût. Ça nous convenait mieux que la e-208 bas de gamme qui nous était imposée chez Peugeot ».
L’engagement va finalement être signé de façon précipitée : « Le nouveau rendez-vous était fixé au samedi 17 février. Le lundi 12, la concession nous a appelé pour nous prévenir que le leasing social allait être arrêté le soir même et qu’il fallait que le dossier soit bouclé rapidement si nous voulions la voiture. On a tout fait par échange d’e-mails. Ils ont vraiment été au top chez Opel ».
Avec cette précipitation, notre lecteur n’a pas pu essayer un autre modèle : « Il s’agit de la Cupra Born. À 109 euros par mois avec le leasing social, c’était peut-être la meilleure affaire. Qu’importe : nous devrions recevoir notre Opel Corsa-e en septembre, après une confirmation dans le courant de l’été. Nous l’aurons pour 36 mois et 45 000 km, mais nous ne pensons pas parcourir plus de 10 000 km par an ».
Faut-il craindre les locations ?
Dans les commentaires à la suite de nos articles, quelques lecteurs rejettent les LLD et LOA en raison de lourds frais de réparation à prévoir lors de la restitution des véhicules. Il a même été avancé un pourcentage de 15 % de la valeur du véhicule en fin de contrat pour les pénalités. Quelle est l’expérience de notre lecteur à ce sujet ? « Ça fait déjà longtemps que je ne prends plus mes voitures qu’en location. Déjà pour mes besoins professionnels, c’est la seule solution pour financer mes véhicules neufs ».
C’est aussi le cas pour la Volkswagen Polo de sa femme : « C’était en septembre 2020, juste avant l’inflation exceptionnelle due à la pénurie de composants. Sans apport et en passant par Arval, le loyer a été fixé à 177 euros par mois sur 4 ans pour 40 000 km, comprenant l’entretien et l’extension de garantie. Sur une voiture qui valait neuve 23 000 euros en 2020, je ne laisserai au final que 8 600 euros. Si je l’avais achetée neuve pour la revendre au bout de 4 ans, je pense que je ne perdrais pas moins. Pour moi, la location, c’est la totale tranquillité ».
Au sujet des pénalités, il est confiant : « Je n’ai eu qu’une seule fois à payer 150 euros en raison d’une petite bosse sur le toit, sans doute due à la grêle. Rien ensuite avec la Honda Civic malgré les rayures ici et là. Je l’avais utilisée 4 ans et 100 000 km en LLD. Idem avec le Peugeot 3008 essence. Il y avait des micro-rayures et les jantes été un peu abîmées, mais pas de pénalités. Arval était réputé pour faire payer cher la remise en état, mais l’organisme s’est assoupli. Nous faisons attention aux véhicules que nous louons et les rendons propres ».
Une baisse des tarifs dans trois ans ?
Dans trois ans, Eric et sa femme devront rendre l’Opel Corsa-e : « Peut-être qu’on restera sur une électrique, mais ce n’est pas sûr. Il faudrait que le loyer ne soit pas à plus de 200 euros sans apport ».
S’il apprécie la ligne extérieure de cette polyvalente électrique, notre lecteur se montre juste quelques secondes plus critique pour l’habitable : « Il y a un vrai manque de modernité. Le tableau de bord, par exemple, n’est pas hyper design. Ce n’est pas bien grave, quand on met en perspective tous les avantages que l’on a grâce à elle ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Eric pour sa disponibilité et son témoignage que nous avons sollicité.
Concernant la location, j’en suis moi-même à ma troisième, avec une LLD puis deux LOA. Je n’ai pas eu non plus de pénalités à la fin des deux premiers contrats. Je fais très attention également aux véhicules, bien davantage que si j’en étais propriétaire.
Pour la dernière restitution, en décembre dernier, nous avons passé deux ou trois heures à trois pour que la voiture soit le plus proche possible de l’état du neuf. La concession a particulièrement apprécié.
Comme beaucoup, je suis passé à la location parce que je ne pouvais pas acheter les modèles électriques particulièrement coûteux dont j’avais besoin. Si ce n’était pas une question d’environnement, je serais repassé à une ancienne ou une youngtimer.
Dans son interview, Eric évoque une voiture électrique pour pas plus de 200 euros de loyer mensuel dans trois ans. Ca devrait être possible, comme le laisse entrevoir l’évolution des usages. Plusieurs marques proposent maintenant à travers leurs réseaux de concessionnaires des LOA et LLD sur des VE d’occasion en parfait état. C’est le cas pour mon actuelle voiture.
Du fait des précédentes locations sur des modèles neufs, plusieurs constructeurs se retrouvent avec sur les bras de nombreux exemplaires qui leur reviennent en même temps. Ils doivent donc les placer. Il y a parfois d’excellentes affaires à faire.
(Suite à mon commentaire précédent)
J’ai lu que le modèle de la Megane en leasing social le 130CH autonomie standard 40kWh ne permettait pas de se charger sur des prises rapides et donc que ce véhicule était condamné à être chargé lentement (genre 7h minimum)
Est-ce que l’on peut me confirmer cela ?
Et si c’est vrai sachant que tous les autres véhicules acceptent la charge rapide, est-ce peut-être cela qui fait tiquer Renault pour livrer des véhicules dont les propriétaires se rendront compte du problème et leur fasse une mauvaise publicité ?
Sachant que pour 2000 € il y a la version Boost et qu’il n’était pas possible de payer un supplément pour partir sur ce modèle.. je trouve cela une hérésie !
J’ai validé le leasing social pour une Megane Etech justement genre le 7 janvier.
J’ai fourni tous les papiers aussitôt.
Et ça fait 3 mois que j’attends d’être livré.
Renault me dit que le véhicule attend à Marseille, prêt depuis plusieurs semaines.
Et qu’ils attendent le décret pour les immatriculations et livrer les clients.
D’autre part j’entends que l’ASP a débloqué les problèmes d’intranet pour les concessionnaires pour toucher les primes écologiques et que les concession jouent avec la trésorerie.
Sachant que des clients leasing social sont déjà livrés depuis janvier….
Donc on poireaute sans savoir quel est le vrai du faux et si on va être livré un jour.
Sur mon bon de commande y a pas de date de livraison donc je ne peux pas râler, ni demander un geste commercial en dédommagement, ni me rétracter (apparemment c’était les 15 premiers jours de la signature), donc si je veux partir sur un autre projet genre acheter un diesel d’occasion, je risque apres qu’on m’oblige à payer les 36 mensualités.
Est-ce que d’autres personnes rencontrent des problèmes de livraison ?
Désolé de ne pas me réjouir comme d’autres dans les commentaires. Comme d’habitude je fais partie de la population qui paye tout plein pot et n’a droit à rien. Sauf à payer des impôts pour permettre à Mr Macron de paraître généreux. Je me demande si les efforts que j’ai fourni pour m’elever un peu servent à quelque chose.
L’article est intéressant et, bizarrement, je suis plutôt d’accord avec l’ensemble des commentaires, positifs ou négatifs. D’une part, c’est tant mieux si ce couple a pu remplacer à vil prix le véhicule de Madame qui était peut-être en fin de vie, mais d’autre part, on peut s’interroger sur ce dispositif qui, à l’origine, devait permettre aux plus modestes de nos concitoyens “actifs”, de pouvoir remplacer leur vieille 205D pour aller bosser…
Une fois de plus nos élites ont très mal fléché l’opération qui n’aurait du être réservée qu’à des bénéficiaires disposant d’un revenu minimal et maximal (il faut pouvoir rembourser quand même) et limité strictement à 100 €/mois.
Juste en passant, la définition du mot social.
Étymologie : ce mot vient du latin socius, ce qui veut dire compagnon, associé.
Faire société, c’est vivre en compagnie, en groupe.
Ça commence peut-être par se réjouir quand des concitoyens accèdent à une améliorer de leurs commodités.
Je suis content que l’ensemble de la société puisse participer à ça.
Bonne route à Eric et sa famille, super choix cette petite VE polyvalente européenne!
Mr Philippe SCHWOERER, je vous remercie pour votre article
Cela illustre la façon de pensée actuelle des Français
Comment peut on proposer un véhicule de ce type pour le leasing social?
pouvoir rajouter des options, caméra et compagnie est impensable
Offrir des subventions à un groupe Français qui a un bénéfice de 20 milliards d’€, et dont la construction du véhicule est faite à l’étranger. Cela prouve bien que le prix de vente est aberrant
le leasing social doit être réservé à des personnes actives à faible revenu, qui ont besoin d’un véhicule pour se déplacer, et pour des véhicules de base à prix contenu.
La location est tout sauf une bonne idée: comment feront ils à la fin de la location?
Recommencer, mais les aides ne risquent plus d’exister, acheter, mais comment avec les coûts du résiduel
Votre exemple est tout le contraire
On voit bien que vous n’ êtes pas au SMIG horaire, ou même en dessous_ oui cela existe_ ou comme dans certaines professions, à 3/4 temps, et pas le choix
votre réponse à “Exeo 35” me choque franchement :
“Il n’y a pas bien sûr aucun mal à y venir avec un petit plus d’équipements que vous financez vous-mêmes. C’est aussi cela qui va décider de nombreux automobilistes à abandonner les modèles thermiques.”
Sans doute, ne faisons pas partie du même monde!
Je suis évidemment très heureux pour ce couple dont le témoignage est par ailleurs intéressant, mais… En tant que citoyen, je ne peux m’empêcher de penser qu’une fois de plus, ce ‘leasing social’ a été complètement dénaturé, a largement raté sa cible initiale et va contribuer à creuser un peu plus la colossale gabegie d’argent public.
Bonjour.
Ce leasing social est un mode camouflage pour aider surtout nos constructeurs nationaux face à la concurrence à vendre leurs ve.
Un genre de protectionnisme local en quelque sorte.
Je suis choqué que le leasing sociale permet d’avoir accès au haut de gamme surtout pour se le faire offrir par la société le toit panoramique où les phares led et le gris avec toit noir.
« Avec le leasing social, Opel nous permettait d’accéder au haut de gamme GS de la Corsa-e pour 130 euros par mois. En équipements, nous avions par exemple le toit panoramique, la caméra de recul, des radars avant et arrière, des phares Led, le régulateur de vitesse, etc. Le gris avec toit noir était possible sans surcoût.”
Il y a quand même un problème de cible avec ce leasing social. Pourquoi l’état dépense 13000 euros pour ce foyer qui semble avoir les moyens de financer ses véhicules ?
Les aides devraient être calculées en fonction du revenu par unité de consommation et non en fonction du revenu par part fiscale.
Une famille de 4 enfants avec 7000€/mensuel peut se faire financer à hauteur de 75% son véhicule électrique. Ça a coûté quand même la bagatelle de 650 millions d’euros à la collectivité, et à part engraisser les constructeurs automobiles ça ne règle aucun problème.
Le plus dur, ça sera de rendre cette fabuleuse voiture qu’est la Corsa-e !
Beaucoup de choses interessantes dans ce temoignage. Deja la limite à un certain nombre de vehicules chez Renault, etonnant. Ensuite la confirmation que ce genre de modele est surtout acheté en voiture secondaire et que l’electrique peine encore à convaincre en vehicule principal. Le leasing social a donc une portée très limitée et l’electrique rentre souvent dans le foyer par la petite porte mais n’est pas encore prêt à passer par la grande.
Autre chose interessante bien qu’assez etonnante : la volonté de profiter du leasing social tout en ayant des options de luxe sur le vehicule. En general les gens ne pouvant pas vraiment se payer une voiture ou peinant pour ça ne cherchent pas ce genre d’options. Serait-il possible alors que le leasing social rate un peu sa cible et que ce soit des familles pas totalement aisées mais quand meme d’un certain niveau social qui en profitent reellement ? Vu le temoignage j’ai l’impression que le leasing social concerne surtout la classe moyenne supérieure. Le foyer avait deja 2 voitures et cherche à avoir des equipements de luxe….j’ai l’impression qu’au final le leasing social n’est pas si social que ça.
Enfin pour la formule de location ce serait l’ideal car il suffirait juste de prendre soin de sa voiture pour pas avoir de frais. Moui mais quand vous allez dans une grande ville (ou pas forcement d’ailleurs) et qu’on vous raye toute la carrosserie laterale du pare choc arriere jusqu’à l’aile avant….comment vous dire…..
Bref le temoignage est pas mal meme si on peut regretter qu’au final le leasing social ne s’adresse pas forcement à ceux ayant le moins de moyens.