Fin 2016, environ 5000 Superchargeurs (900 stations) étaient en service à travers le monde. D’ici la fin de l’année 2017, Tesla a pour objectif de doubler la taille de ce réseau, ce qui augmentera d’autant son avance sur ses concurrents potentiels.
Dans l’ombre des Model S, X et désormais de la Model 3, ce réseau constitue pourtant une spécificité du constructeur qui participe pleinement à améliorer la polyvalence d’usage des voitures Tesla comparativement aux autres VE du marché, au point d’en faire les seules véritables voitures électriques adaptées à des usages longues distances. Un réseau jusqu’ici fermé qui pourrait bien s’ouvrir un jour à la concurrence tant l’avance engrangée par Tesla sera difficile à combler dans les années à venir.
10 ans d’avance sur la concurrence…
A l’instar de Toyota qui, pendant plusieurs années, a fait cavalier seul ou presque en matière de voiture hybride, Tesla occupe clairement une place à part sur le marché du véhicule électrique.
Outre les caractéristiques techniques offertes par ses voitures, un des atouts des véhicules Tesla comparativement à la concurrence, c’est la possibilité d’accéder à un réseau unique en son genre : les superchargeurs.
Inutile pour certains, indispensable pour beaucoup d’autres, ce réseau permet aux propriétaires de Tesla de voyager sereinement à travers les USA, en Europe, en Asie en limitant la fréquence et le temps de rechargement de la batterie.
Un réseau qui participe donc très concrètement à lever un des freins persistants à l’adoption massive du VE : ses capacités autoroutières, y compris pour les longs voyages à caractère occasionnel. Des situations pour lesquelles la majorité des propriétaires de VE actuels (hors Tesla) préfèrent se rabattre sur l’usage d’un véhicule thermique, le fameux second véhicule du foyer.
Les bornes de recharge ultra-rapide
Considérées par beaucoup comme un passage obligé pour accélérer le passage à l’électrique vis-à-vis de certaines professions tel que les taxis / VTC / ambulanciers, les bornes de recharges ultra rapides sont à Tesla, ce que la technologie hybride est à Toyota depuis plus de 15 ans : tôt ou tard, la concurrence devra y venir mais jusqu’à présent elle fait tout pour retarder le plus possible cette échéance au prétexte que ça n’est pas une attente prioritaire des consommateurs et qu’en plus c’est une technologie qui coûte cher. Une réalité difficile à nier qui en cache pourtant une autre : la difficulté pour les vieux constructeurs d’auto à pétrole de changer de « business model » à une époque où les concessions automobiles vivent quasiment autant du SAV que de la vente de véhicules neufs et occasions.
Pour le dire plus clairement encore : à quoi bon investir des millions d’euros en infrastructures de recharge ultra-rapide dépourvues de modèle économique à court terme quand le moteur à pétrole et tout ce qui va avec constitue une rente confortable pour quelques années encore ?
Objectif : 10 min de recharge pour 100 à 150 km supplémentaire
C’est une réalité pour les propriétaires de Model S depuis quelques années déjà. Ca le sera potentiellement demain pour les futurs propriétaires de VE capables de se recharger à 100 kW et plus : pouvoir récupérer 100 à 150 kilomètres d’autonomie supplémentaire le temps d’une courte pause de 10 à 15 minutes maximum. Quitte à payer un prix comparable à celui qu’il faut payer aujourd’hui pour parcourir 100 kilomètres au volant d’une voiture thermique. Avec à la clé un triple avantage :
- 1. inciter les conducteurs de VE à n’utiliser ces bornes qu’en cas de besoin ;
- 2. garantir à taux de disponibilité maximale ;
- 3. à terme, assurer une certaine rentabilité aux opérateurs de ces équipements.
Des infrastructures qui comparativement à des pompes à essence sont à ce jour pénalisées par des coûts fixes élevés rapportés au nombre d’usagers. D’où l’objectif, pour le moins visionnaire là encore du patron de Tesla, de vouloir déconnecter à moyen terme certaines stations du réseau électrique. Pour le meilleur et pour le pire…
Une vraie vision d’avenir de l’automobile…
Quand certains en sont encore à critiquer Tesla au prétexte que ses voitures ne s’adressent qu’au « 1% », beaucoup d’autres y voient au contraire, un constructeur automobile du XXIème siècle, doté d’une vraie vision d’avenir de l’automobile, qui préfère investir massivement dans les infrastructures de recharge rapides et les moyens de produire l’énergie qui va avec pendant que le vieux monde continue à promouvoir une vision aussi ringarde que archaïque de l’automobile à base de pétrole, de ventes grises, de reprises exceptionnelles, d’entretien inclus et autres d’options toutes plus inutiles les unes que les autres.
Il suffit à ce sujet de comparer la gamme des spécialistes allemands du premium et celle du (petit) constructeur californien pour prendre la mesure des bouleversements à venir dans le petit monde de l’industrie auto premium. Panneau solaire & PowerWall pour les uns, gros moteurs à pétrole & raffinement extrême pour les autres.
Quel avenir pour le réseau de Superchargeurs ?
En se projetant de quelques années dans le futur, considérant que même les propriétaires de Tesla devront s’affranchir d’un paiement au-delà d’un certain volume de kWh consommé sur le réseau de SuperChargeurs, se pose alors la question suivante : quel usage possible par des propriétaires autres que les propriétaires de Tesla de ces SuperChargeurs ?
Compte tenu des coûts fixes relativement importants que représentent ces équipements, il serait dans l’intérêt de tous ou presque que les futurs propriétaires de VE capables de se charger à 100 kW minimum puisse aussi accéder à ce réseau.
Autre scénario possible : que les futurs concurrents de Tesla se décident finalement à investir dans leur propre réseau de recharge ultra-rapide en s’inspirant du pragmatisme dont a fait preuve jusqu’à maintenant la firme californienne.
Quoi qu’il en soit, pour les fabricants de bornes de recharge rapide et ultra-rapide, l’avenir s’annonce très porteur.
Vive le futur !
je trouve que vous oubliez un peu vite que Nissan à investi massivement, avec un modele certes different de tesla, dans le developpement de l’infrastructure. on peut dire que cela aurait pu etre fait differement ou mieux, mais reconnaissons leur le mérite d’etre le seul généraliste qui s’y collent depuis 2011
Personne n’évoque l’avance de Tesla en terme de positionnement géographique. Premier arrivé, premier servi ! Tesla prend tout simplement les meilleures places, les moins chères, les plus accessible, près des transfo. Les suivants devront payer 3x le prix par station + devoir se trouver des coins avec relais de puissance encore dispo ou investir en infra elec … Bonne chance aux suivants !
pour les comparaisons thermique -VE , prenons les tarifs sodretel sur les bornes autoroutes: 8.4 euros par heure de charge, prenons du chademo a 50 kW. la station donne en heure 50 kWh la voiture en emmagasine que 45 kWh –> 10 % de pertes. en prenant une conso de 15 kWh aux 100 km, le vehicule a consommé de 2.8 euros d electricite. a cela faut rajouter l abonnement mensuelle de 3 euros. qui dit mieux ?
En quoi une voiture électrique ne pouvait pas faire preuve d’un raffinement extrême.
À mon avis c’est sur ce terrain que les Premiums doivent jouer sur l’électrique.
Tesla n’a pour l’instant que La technologie, ce qui en fait un puissant différenciateur qui fait accepter de faire des compromis sur l’aspect premium.
Une fois que les Allemands maîtriseront la techno, ils peuvent reprendre légitimement leur Place en tant que vrai premium.
Super discussion.
Mais personne n’a mentionné que Tesla n’installait pas ses SC le long des autoroutes françaises. Pourquoi à votre avis?
Une borne de recharges ultra-rapide coute cher et l’abonnement électrique doit aussi coûter cher.
Il faut rentabiliser tout cela en plus de la maintenance. Je l’ai toujours dit il faudra facturer le coût aux clients. Les recharges gratuites c’est pas rentable et c’est contre productif à moyen terme.
Maintenant il faudra quantifier tout ça. Et je ne serais pas surpris que le prix au kWh dépasse les 25 centimes pour les recharges ultra-rapides.
Même à 35 centimes le kWh, 50 kWh ne coûtent que 17€50. Et avec 50kWh on peut faire 300km, c’est à dire ~6€ pour 100km. Et 100km avec l’essence c’est ~10€. Cela reste quand même inférieur aux thermiques.
Mais d’un autre coté on ne fait pas des voyages de plus de 600km tous les jours, c’est même plutôt l’exeption.
Il faut déterminer le nombre de recharges par jour pour que ça soit rentable.
Imaginons qu’une borne ultra-rapide délivre ~200kWh par jour (4 recharges de 50kWh). Si on rentabilise la borne en 5 ans, ça donne 200x365x5=365.000kWh. Si l’opérateur achète 7 centimes le kWh, 365.000×0,28=102.200€. Il faut donc que le coût de la borne et son frais de fonctionnement pour 5 ans soit sous les 100.000€.
Si les gens rechargent 6 fois par an en moyenne, 250.000 voitures ne pourront rentabiliser que ~1.000 bornes ultra-rapides.
J’ai un chiffre mais il semble un peu haut d’après un de mes collègues ingénieur. Une armoire pouvant déliver 350kW avec 4 bornes satélites coute ~250.000$ sans les travaux de voirie.
Les Supercharger de Tesla vont être retable assez vite, on voie même des stations avec 40 stèles.
En France la SeuNeuCeuFeu possède plein de gare, et toutes ont l’électricité, c’est un réseau possible.
je vais jouer la provocation mais peut-être que Tesla va un jour vendre ses services comme un « pompiste ».
Il gagnerait de l’argent, pourrait réaliser des économies d’échelle avec des superchargeurs géants et fiables. Et il pourrait ainsi inciter des conducteurs a basculer pour Tesla.
Vu qu’aucun constructeur n’offre un tel servicee pourquoi pas après tout. Si en plus l’énergie est verte, c’est parfait…
Le fait que les Tesla soient des voitures aussi polyvalentes que des thermiques, voire davantage avec le développement de zones interdites aux thermiques, ne vient pas *que* du réseau, mais aussi de la batterie, ce qui augmente encore la difficulté pour la concurrence. Même avec une station tous les 100 km un trajet autoroutier avec une batterie de 30 kWh ne peut être que très exceptionnel, avec au moins 30 minutes de charge tous les 100 km. Sans compter l’impact sur la durée de vie de la batterie.
D’ailleurs il faut bien noter que si le modèle 3 à 35 000 USD peut faire n’importe quel trajet aux USA et demain en Europe, les gros rouleurs auront tout intérêt à prendre l’option « long range ».
En conclusion, la force de Tesla c’est sa vision globale. L’objectif est clair et dès lors la stratégie est « simple » et propre ;-).
Comparaison loin d’être pertinente, la solution hybride n’apportant rien en terme de pollution.
On peut du coup se poser la question si la solution portée aux nues apporte bien quelque chose et donc apporte une réponse pertinente et suffisante aux enjeux.
Musk à toujours dit que son réseau était ouvert aux concurrents et que si un autre constructeur voulait participer il était le bienvenu. Quant à ouvrir aux usagers sans participation financière de l’industrie automobile je pense qu’au vu des investissements réalisés un juste prix serait d’au moins 50 € pour charger à 80% une Ioniq (par exemple) ce qui provoquerait du mécontentement de la part des conducteurs, alors se faire critiquer voire devoir gérer des crises sur les sites tout ça pour rendre service à des usagers de voitures concurrentes, quel intérêt ? Tesla n’est pas masochiste…
Tesla ne vend pas de VE, mais une « service de mobilité »: Voitures ET réseau de Superchargers à recharge » hyper » rapide. L’implantation des stations se fait aux meilleurs endroits, là où le frais travaux d’infrastructures sont les moins lourds. Dix de retard pour les autres.
La comparaison avec l’hybride de Toyota ne me parait pas celle qui soit la plus pertinente.
La solution d’hybridation des voitures, qui restent, quoi qu’on veuille, des thermiques, ne sera que TRANSITOIRE, dès lors que les performances et le coût des batteries, associés à une réglementation urbaine beaucoup plus draconienne, signera, à terme, la fin des thermiques, qu’elles soient ou non hybridées.
Les réseaux de recharge électriques, qu’ils soient « propriétaires » ou non, seront appelés à se développer, en corrélation, avec le développement du parc de VE, et de façon simultanée la poursuite de la réduction du nombre de stations services uniquement dédiées aux carburants fossiles .
La seule inconnue reste le temps qui va être nécessaire à cette mutation profonde, les aléas techniques, économiques et « politiques » pouvant accélérer ou retarder le processus, pour autant inéluctable.
je n’ai jamais de détails sur le fonctionnement des superchargers, mais il semble qu’après branchement de la prise (type 2 en europe), il y a un dialogue avec la voiture. Si c’est une tesla, la voiture commute sur courant continu, et le supercharger envoi le courant. De plus la facturation automatique a été prévue avec reconnaissance de la voiture. C’est très innovateur par rapport à la galère que je vis à chaque recharge occasionnelle sur des bornes payantes ou simplement de supermarché.
Pendant ce temps là Mazda refuse de croire à la VE…