Alors qu’à Paris, la hausse des prix du stationnement des SUV a été votée de justesse, à 54,55%, c’est désormais du côté de Bordeaux que ces mesures sont en cours de réflexion.

La réforme de la tarification du stationnement à Paris devrait voir le jour au 1er septembre 2024. L’heure de stationnement payante pour les véhicules les plus lourds passera de 6 à 18 euros du premier au onzième arrondissement, et de 4 à 12 euros de l’heure dans les autres arrondissement.

La mesure, qui vise avant tout la mode des SUV, pourrait entraîner des frais de stationnement significatifs, jusqu’à 96 euros par jour dans certains arrondissements et jusqu’à 144 euros dans d’autres, pour une journée de travail type de 9h à 17h. Elle a été mise en place pour motiver un maximum de citadins à abandonner leur SUV, au profit de mobilités plus douces, ou de véhicules moins envahissants.

Bordeaux pourrait faire de même. Le 18 janvier 2024, lors de ses voeux à la presse, le maire Pierre Hurmic a confirmé la volonté de mise en place d’une tarification pour les SUV. “Nous n’avons pas encore arrêté notre position, nous travaillons à une tarification différenciée en fonction du poids des véhicules à l’instar de ce que font d’autres villes”.

Cette idée s’inscrit dans le contexte ou Bordeaux envisage la mise en place d’une Zone à Faibles Émissions (ZFE), pour le 1er janvier 2025. Pour le moment, l’année 2024 est consacrée à de l’information, et aux modalités concernant cette future mise en place.

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La réduction des SUV aux profits des piétons et cyclistes

L’écologiste Pierre Hurmic a été élu maire de Bordeaux en 2020. Il souhaite réduire l’impact de la pollution des voitures en ville. Son adjoint, Didier Jeanjean, a déclaré : « 70 % de l’espace est actuellement occupé par les automobiles à Bordeaux, alors qu’elles ne représentent que 30 % des usagers ».

Le maire de Bordeaux veut favoriser les modes de déplacement doux par exemple avec la création et le développement de quartiers piétons bornés, des zones où les piétons sont prioritaires et où les automobilistes ne sont autorisés à rouler qu’à une vitesse maximale de 6 km/h. L’objectif est donc de donner plus de place aux piétons, aux cyclistes, ainsi qu’aux transports en commun.

Les SUV étant jugés polluants et plus dangereux, l’élu écologiste Sebastiens Barles a donc déclaré auprès de nos confrères du Figaro : “Comme nos homologues élu.e.s écologistes de Lyon et Paris, nous défendons une surtaxe pour le stationnement des SUV qui polluent plus, émettent plus de CO2, prennent plus de place, sont dangereux”.

Avec la mise en place de restrictions sur le stationnement et la circulation des SUV dans les grandes villes, ne risque-t-il pas d’y avoir un impact économique pour les constructeurs automobiles ? De plus, cette mesure ne risque-t-elle pas d’être trop punitive pour les familles nombreuses, qui n’ont, pour certaines, que la possibilité de se déplacer en SUV ?