Entre discours politique, conférences, exposition et essais, retour sur la 8ème édition des Rencontres Internationales des Véhicules écologiques organisée au Pôle mécanique d’Ales les 11 et 12 juillet derniers.
Réunissant un millier de décideurs publics et privés, les conférences ont été l’occasion de faire le point sur les problématiques de mobilité, de transport durable et de présenter en essais libres des véhicules à énergies alternatives déjà commercialisés : GPL, GNV, électriques à batteries ou équipés de pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène …
Cette année, outre la présence de Mme Brune Poirson, Secrétaire d’État auprès du Ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, revêtait un caractère particulier puisque cette édition 2017 des RIVE intervenait seulement quelques jours après que gouvernement ait annoncé son plan climat et la fin de la commercialisation des véhicules à énergie fossile (essence et Diesel) à l’horizon 2040 et une série de questions posée en « off » par Geneviève Blanc, Vice-présidente du département du Gard : pourquoi les solutions écologiques avancent peu alors qu’on les connaît ? Puissance des lobbies de l’énergie ? Inégalités économiques ne permettant pas de choisir ? etc…
Côté international, à noter la participation de responsables de la COP 22, la présence de délégations marocaines, congolaises et kényanes ou encore le message vidéo de Bill Péduto, maire de Pittsburgh – USA – s’engageant à respecter les accords de Paris malgré l’avis du nouveau président Trump .« Mon ami Max Roustan (Maire d’Alès ndlr), il y a un futur pour nos villes, nos régions, pour le monde, en investissant dans les énergies renouvelables » a-t-il déclaré.
Nous avons particulièrement apprécié le grand témoin Bertrand Piccard, patron de Solar Impulse, qui fort de son tour du monde en avion solaire a incité l’assistance à agir « ici et maintenant » et à convaincre « ceux qui ne pense pas comme nous ». « J’ai conscience d’avoir expérimenté le vol perpétuel, j’étais déjà dans le futur en volant sans bruit, sans carburant, sans pollution : En fait j’étais dans le présent et c’est le reste du monde qui est dans le passé » a-t-il déclaré en soulignant le fait que nous avions les technologies alternatives aujourd’hui pour réaliser une transition écologique effective. Isolation les logements, développement des modes de transports entièrement propres avec des couts cachés positifs (création d’emplois en recherche développement, production de nouveaux véhicules etc) etc… c’est aux pays a stabilité politique de montrer l’exemple en s’engageant dans des programmes sur le long terme …
Coté exposants et essais ?
Nous avons été quelque peu déçus par le peu de véhicules exposés… notamment français …. sans doute que la salon de Val d’Isère et d’autres manifestations organisées un peu partout dans l’Hexagone ont amenés les constructeurs à faire d’autres choix ? dommage ….
Parmi les véhicules exposés, quelques modèles GPL et GNV (sur base FIAT et VW Golf), un poids-lourds Iveco équipé au gaz naturel et donné pour 1500 kms d’autonomie, BMW avec son I3 ou sa fabuleuse I8 ou encore des Renault ZOE d’Alès Agglo.
Sur la partie pile à combustible, nous avons été convaincus par la Toyota Mirai. Fonctionnant avec de l’hydrogène et ravitaillée à l’aide d’une station mobile Air liquide, cette berline commercialisée depuis 2014 dans certains pays fonctionne dans un silence total, en zéro émission, ne rejetant qu’un peu de vapeur d’eau avec une autonomie de 500 kms , le « plein » s’effectuant en moins de 3 minutes ! Pour Toyota, Honda et Hyundai, l’hydrogène représente l’avenir. Souvenons-nous qu’en 2010, Honda était venu présenter aux RIVE sa Clarity, une grande berline fonctionnant avec une pile à combustible qui avait bluffé son monde !
2, 3 ou 4 roues… de drôles d’engins électriques étaient également présents aux RIVE comme ce quadricycle étonnant vendu 3900 €, la Bee Bee, sorte de méhari des temps modernes commercialisée à 23 000 € ou encore l’utilitaire électrique Colibus, idéal pour la ville et fabriqué à Auch, en Occitanie.
Comment la « fabuleuse I8 » peut-elle être présente dans une rencontre « écologique »? Ce jouet pour gens très riche constitue un gouffre à essence, une inutilité absolue comme « moyen de transport », en dépit de la présence d’une petite batterie.
Est-ce que tout ce beau monde, qui s’est renseigné sur le GNV, le GPL et toutes ces énergies « nouvelles », s’est aussi posé la question toute simple du « consommer moins d’énergie »? Par exemple avec une vraie incitation à la pratique du vélo, à la promotion de vélomobiles avec assistance électrique?
C’est sûr que « consommer moins », c’est pas très commercial, ça n’inspire pas beaucoup les « acteurs économiques » qui ont toujours intérêt à vendre « plus » d’énergie, de véhicules, y compris électriques, et à pomper autant de subventions que possible. Avec en filigrane la croyance toujours vive en cette « éternelle croissance » qui se retrouve dans l’antithèse à la mode du « développement durable ». Trump se cache partout!
Eh oui la pile à combustible est l’avenir de l’automobile, au moins en ce qui concerne les grandes routières (pour les citadines les VE sont clairement plus adaptés). Les recherches menées en ce moment déboucheront à court/moyen terme, et comme c’est l’intérêt des lobbies pétroliers aussi… Bon ce n’est pas très glorieux mais ça va certainement se passer ainsi: il va falloir être très vigilant pour que la production d’H2 soit le plus vite possible le plus propre possible!
Et les réponses aux ? « off » posées par la VP du Département 30 ont été ?
Je vais être un peu sévère mais :
Cet événement n’a eu aucune portée médiatique aucun écho
dans les journaux télévisés ou dans les quotidiens. Les grands constructeurs français n’étaient pas suffisamment représentés. Le véhicule électrique était dilué au milieu des autres moyens de
locomotion. Quid des facilités pour acquérir un véhicule électrique pour le charger?
On a l’impression que le véhicule électrique est toujours un gadget accessoire…