Renault a longuement travaillé à la cohabitation de ses trois Master différents. Le thermique, l’électrique et l’hydrogène offrent une offre “complémentaire” selon la marque. Et surtout, l’électrique pourrait faire une belle percée dans les années à venir.

À l’occasion de la présentation du nouveau Renault Master électrique, Automobile Propre a pu interviewer Hans-Jurgen Low, le PDG de Renault LCV, la division utilitaires de Renault.

Cette nouvelle génération de Master, la première en 14 ans, fait entrer le modèle dans une nouvelle ère. Avec trois motorisations au programme, Renault s’attend évidemment à vendre une majorité de thermique. Cependant, l’électrique et l’hydrogène devraient se faire une belle place.

Et l’évolution pourrait être importante au fil de la commercialisation de cette génération. Possiblement au point de s’équilibrer entre ventes du thermique et de l’électrique, selon les marchés et selon les taxes qui s’appliqueront à terme.

“On verra comment ça va se développer, certainement différemment selon le type de véhicule, mais aussi selon des pays”, a déclaré Hans-Jurgen Low. “Je prends toujours mon exemple de Pays-Bas, qui va annoncer de nouvelles taxes.”

“Ça va énormément augmenter les prix des véhicules thermiques. Et avec ça, on sera presque à égalité, donc automatiquement ça va changer. Il y a les villes qui se ferment aussi, donc il y a beaucoup de facteurs qui vont impacter cela.”

Difficile de “prédire” le mix de ventes

Pour le mix entre électrique et hydrogène, Renault met l’accent sur l’électricité. Cependant, le constructeur veut offrir à ses clients qui le désirent un choix à l’hydrogène.

“L’offre électrique est la plus importante, mais on croit quand même qu’il y a une place pour l’hydrogène. Mais ce ne sera pas pour remplacer, c’est vraiment pour être complémentaire.”

“Un moment donné, il y aura des peut-être des pénuries d’électricité. J’ai aussi des retours de quelques grands comptes qui ont installé des véhicules électriques. Ils ont du mal à trouver suffisamment d’énergie, d’électricité. Donc, on croit vraiment à la complémentarité de l’hydrogène.”

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Nous l’avons interrogé sur les prévisions de parts de marché entre les trois énergies. Low nous révèle que la marque n’en a pas estimé, sur un marché beaucoup trop évolutif.

“C’est très compliqué à suivre. Si on nous avait demandé de prédire le marché de l’hydrogène il y a deux ans, je ne pense pas qu’on aurait pu. Maintenant, on voit les opportunités pour l’hydrogène, mais personnellement, je suis vraiment incapable de le dire.”

Malgré l’évolution rapide des ventes de voitures électriques et la durée de vie des modèles utilitaires, Renault ne s’inquiète pas d’une tarification qui pourrait tomber en désuétude à l’avenir. “Franchement, non. On a quand même l’habitude. Donc, on travaille très proche avec les pays.”

Un modèle développé en pensant au “coût au kilomètre”

Renault a pensé avant tout aux professionnels pour établir son cahier des charges. Le design a été secondaire, mais les ingénieurs ont bel et bien travaillé sur le profil du Master. C’est grâce à cela, et à d’autres outils, que l’utilitaire doit attirer davantage de professionnels.

“C’est pour les deux. Ce qui paie pour le thermique paie pour l’électrique. Donc bien sûr, au début, on s’est focalisés pour trouver les meilleures valeurs. Et la chose dont je suis vraiment fier et pour laquelle j’ai félicité l’équipe, c’est d’être passés sous les 200 g de CO2 [rejetés par kilomètre].”

“Automatiquement, grâce à ça, on a aussi des gains pour la version électrique. Les clients achètent un véhicule peut gagner leur vie, donc c’est un outil et ce n’est pas que du design.”

“Le design, c’est chouette, si ce qui compte au final, c’est le coût par kilomètre. Et maintenant, on a des véhicules connectés, avec la dernière architecture électronique et de plus hautes prestations. Donc les clients vont découvrir l’architecture avec le Google built-in, et c’est très sympa.”

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Ce qui marque aussi dans ce Master, c’est l’évolution de la planche de bord. On y trouve des écrans d’instrumentation et d’affichage dignes d’un véhicule moderne. Nous avons demandé à Hans-Jurgen Low si ce choix était fait pour offrir plus d’outils aux clients, ou si Renault cherchait surtout à offrir un standing plus moderne aux propriétaires d’utilitaires.

“Là aussi, c’est pour les deux. Je crois vraiment que les clients veulent avoir ce qu’on a dans toutes les voitures aujourd’hui. Les clients ont des besoins plus modernes.”

“Mais on intègre un système qui est plus facile à utiliser avec un écran plus grand. C’était trop petit dans les premiers TomTom, les machins comme ça il y a 15 ans. On ne peut pas l’utiliser avec ça, mais avec un écran de 10 pouces, ça commence à aller.”