Photographie : Renault

Fin de carrière en septembre 2023 pour la Renault Twizy. C’est l’aboutissement d’une épopée de douze ans pour le petit concept électrique. Elle aura marqué de son empreinte le début d’une nouvelle ère, celle de la mobilité urbaine. Rétrospective :

Au moment de son lancement, la Twizy avait quelque chose de révolutionnaire. Aussi maniable qu’un deux roues, 100 % électrique, silencieuse et avec toutes les qualités d’une petite voiture pensée pour la ville, la Twizy a soufflé un vent nouveau sur l’industrie automobile. C’est un peu l’histoire de Renault qui se répète : celle qui consiste à lancer des concepts innovants, pour finalement se faire dépasser par la concurrence (on pense évidemment à la Citroën Ami qui fait fureur sur ce segment).

Un lancement en fanfare

Présentée pour la première fois en 2011, la Twizy était la première citadine à réunir les avantages de l’automobile et du scooter. Un concept révolutionnaire dans lequel les deux passagers devaient s’asseoir l’un derrière l’autre. Avec ses 2,3 mètres de long, 1,2 mètre de large et un rayon de braquage de 6,8 mètres, la Twizy a été conçue sur-mesure pour les places de stationnement les plus étroites. Le concept de Renault a aussi permis de démocratiser l’usage de l’automobile dès l’âge de 14 ans.

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En effet, avec le permis de conduire AM (anciennement le BSR) en poche, les jeunes adolescents âgés de 14 ans peuvent piloter la Twizy. Le véhicule offre une petite autonomie, mais c’est suffisant pour son utilisation urbaine : en cycle urbain ECE-151, la batterie lithium-ion située dans le plancher du véhicule fournit l’énergie nécessaire pour parcourir 90 kilomètres. La Twizy 45 à puissance réduite peut parcourir jusqu’à 100 kilomètres.

Le lancement commercial de la citadine branchée en Allemagne a eu lieu le 21 avril 2012. Le concept reçoit le prestigieux prix « Red Dot : best of the best » pour son design précurseur. En juin 2013, Renault lance Twizy Cargo, une variante de Twizy qui fait office de micro-fourgonnette, idéale pour les petites livraisons, les services de messagerie ou les entreprises d’entretien en milieu urbain.

Une carrière avec de nombreux rôles

L’année suivante, la Twizy s’offre également une nouvelle carrière comme « véhicule d’urgence ». En effet, les pompiers de la ville de Wuppertal prennent possession de deux petits véhicules électriques. Ces deux Twizy permettent aux pompiers de se faufiler dans certaines rues étroites. Les modèles d’intervention sont équipés d’une sirène, d’un coffre à l’arrière, d’un extincteur, d’un détecteur de gaz, d’appareils pour ouvrir les portes et de radios portables. Même chose à Paris quelques années plus tard :

Photographie : Renault

Après les pompiers, la police. À partir de septembre 2016, quelques Twizy sont adoptées par les services de police de Bonn, toujours en Allemagne. Il s’agit de quatre véhicules électriques, dont deux Twizy Cargo. La petite citadine a aussi eu le droit à une version sportive : la Twizy Renault Sport F1 avec un look de Formule 1. En 2013, un concept avec aileron à l’avant et à l’arrière est présenté.

À la place du siège arrière, un système KERS des voitures de course de Formule 1 de l’époque est installé. Il confère à la Twizy 60 kW/82 ch supplémentaires en plus du moteur électrique de série. La Twizy Renault Sport F1 dispose d’une force motrice six fois supérieure à celle de la version routière et accélère de 0 à 100 km/h en 6 secondes. La vitesse maximale du concept-car est de 110 km/h.

Photographie : Renault

En 2014, Twizy endosse un nouveau rôle : star hollywoodienne. Aux côtés de Christoph Waltz et Matt Damon, la petite citadine tourne dans un film de science-fiction de Terry Gilliam : Zero Theorem. Depuis son lancement en 2011, Renault a vendu 33 340 Twizy dans 55 pays différents. Les marchés les plus importants sont la France, l’Allemagne, la Corée du Sud et l’Italie.

Quel remplaçant pour la Twizy ?

Pour faire face à une concurrence féroce, la Twizy va être remplacée par la Mobilize Duo. Un nouvel engin électrique proposé par la marque Mobilize, probablement disponible d’ici la fin de l’année. C’est le concept qui doit permettre à Renault de « se relancer sur le marché du quadricycle électrique, actuellement en plein boom ». Cette nouvelle citadine conserve la silhouette et l’architecture de la Twizy, mais va beaucoup plus loin en termes de technologies.

La Duo se veut moins basique que l’Ami. Équipée de deux portes latérales vitrées, la petite citadine propose donc un habitacle fermé et étanche. Une avancée de taille par rapport à la Twizy. Avec 140 kilomètres d’autonomie, la Mobilize Duo frappe fort. Comme sa remplaçante, la Duo sera proposée en deux versions : la première sera limitée à 45 km/h et la seconde à 80 km/h. Voilà donc un petit quadricycle capable de sortir de la ville.

Avis de l'auteur

Force est de constater qu’il n’est pas toujours bon d’avoir raison trop tôt. Ce n’est pas la marque au losange qui me contredira. La Twizy n’a pas rencontré le succès escompté. Souvent précurseur, Renault doit désormais se réinventer sur le segment des quadricycles électriques. Depuis le lancement de sa concurrente en 2020, la petite citadine de Renault se fait manger par la Citroën Ami. On ne peut pas enlever à Renault cette capacité à proposer des modèles innovants, mais la Twizy était trop en avance sur son temps. Je suis pressé de voir comment le marché va réagir avec l’arrivée de la Mobilize Duo.