Carlos Tavares

Alors que Renault a confirmé, il y a quelques jours, que son usine de production de batteries lithium-ion à Flins aurait 2 ans de retard, on apprend que le gouvernement français ne prêterait plus 100 millions d’euros au projet, et que le Fonds stratégique d’investissement (FSI) de l’état se retirait également alors qu’il avait prévu d’injecter 125 millions d’euros dans le projet. Et Carlos Ghosn convoqué chez Besson pour s’expliquer. Mais que se passe-t-il donc ?

D’après le journal « Libération », le retard de l’usine proviendrait du fait que Renault n’a plus tout à fait confiance dans la technologie des batteries développées par Nissan et NEC dans leur co-entreprise AESC. Elles seraient déjà dépassées au niveau technologique, et beaucoup trop chères. Renault aurait d’ailleurs choisi de se fournir chez le coréen LG pour les batteries de la Zoé. Or l’usine de Flins, comme celles de Nissan en Espagne et en Angleterre, sont des clones de l’usine Nissan au Japon. Mais pour l’instant, seule l’usine de Renault serait en retard.

Thierry Koskas, responsable de la voiture électrique chez Renault, dément en précisant que les batteries AESC ont « un excellent niveau à la fois en coût et en durabilité ». Sans préciser pour autant quelle est la raison du retard de l’usine de batterie de Flins. La seule explication officielle de Renault mentionne « des difficultés techniques ».

Pour le journal « Le Monde », c’est le montage juridico-financier du projet qui s’est écroulé. Mais le journal ne sait pas non plus si cet écroulement est le résultat ou la cause du retard de l’usine française.

Bref, une fois de plus chez Renault, cela fait « désordre ». Si on pourrait à la limite comprendre que Renault retarde la construction de l’usine pour s’assurer de pouvoir disposer de batteries plus performantes et moins chères (si cela est vraiment le cas), il n’en reste pas moins que le manque de transparence, le manque de communications de l’entreprise nuit une nouvelle fois à la marque au losange. Et ce n’est pas en essayant de détourner l’attention par la présentation soudaine d’un nouveau concept (cf Renault Frendzy) que le constructeur va redorer son blason.

Où est le nouveau « patron » de Renault, Carlos Tavares ? Ne serait-il pas grand temps pour lui de sortir de l’ombre, assumer ses responsabilités, répondre aux questions des journalistes et confirmer la stratégie industrielle liée au développement de la voiture électrique chez Renault ?