Quel avenir pour le bateau électrique ? Organisée fin septembre, la seconde édition de PlugBoat rassemblait à Amsterdam les différents acteurs de la filière pour faire un état des lieux sur le développement du marché et ses perspectives.
Je vous rassure… parler de bateaux électriques sur Automobile-Propre revêt un caractère exceptionnel ! En même temps, difficile de faire l’impasse sur le sujet tant les échanges étaient riches lors de la deuxième édition de PlugBoat, conférence internationale dédiée aux bateaux zéro émission organisée du 30 septembre au 2 octobre entre Amsterdam et la province de Frise.
De nombreux projets européens
Intervenant lors de l’événement, la Commission Européenne a été assez claire sur le sujet : le bateau électrique n’est pas une priorité stratégique car jugé trop limité pour une adoption « mass market ». Plus orientée vers le transport de passagers et de marchandises, l’Europe préfère se concentrer sur le développement du GNL maritime, le gaz naturel liquéfié, présenté comme LA solution d’avenir pour le transport maritime.
Pour autant, la Commission ne tourne pas totalement le dos à la technologie électrique et apporte des financements spécifiques à certains projets. Parmi eux figurent le projet e-Ferry qui vise au développement d’un navire 100 % électrique capable d’embarquer 150 passagers et 50 voitures à son bord. Financé par le programme européen Horizon 2020 à hauteur de 16 millions d’euros, le projet s’étale sur quatre ans et vise à étudier les contraintes liées à la construction et à l’utilisation d’un tel navire pour envisager une commercialisation future à plus grande échelle.

E-Ferry fait partie des projets financés par la Commission Européenne dans le cadre du programme Horizon 2020.
Les Pays-Bas pionniers
Ce n’est pas par hasard que PlugBoat a choisi la Hollande et Amsterdam comme terre d’accueil de sa 2ème édition. Aux Pays-Bas, l’utilisation des bateaux électriques est désormais très courante dans certains territoires.
A Amsterdam, les premières mesures contraignantes ont été mises en place dès 2006. Aujourd’hui, l’objectif est de parvenir à une flotte 100% zéro émission d’ici à 2020 pour les bateaux de moins de 14 mètres (2025 pour les autres).
En Frise, une province située dans le nord du pays, les autorités locales se sont également organisé pour soutenir la filière avec la mis en place d’un mécanisme de subventions pour les particuliers et la définition de zones entièrement dédiées à navigation « zéro émission ».

En Frise, des aides sont allouées pour l’acquisition de bateaux électriques et certains canaux excluent les motorisations thermiques.
Et en France ?
Si on n’en parle que très rarement, le bateau électrique est bel et bien présent en France. Selon les chiffres de l’Association Française du Bateau Electrique (AFBE), l’hexagone compterait quelque 2000 bateaux de location électriques en activité tandis que le transport de passagers compterait une cinquantaine de bateaux de 20 à 150 places.
Et si le 100 % électrique est parfois difficile à utiliser en haute mer, les bateaux hybrides tendent également à se développer. En Corse, c’est un système hybride parallèle composé d’un moteur thermique de 400 chevaux et de deux moteurs électriques de 75 kW alimentés par un pack batteries de 70 kWh qui est utilisé pour les navettes touristiques. Si le bateau rejoint et quitte le port en utilisation thermique, il passe en mode électrique dès qu’il atteint la réserve naturelle avec une autonomie de l’ordre d’une trentaine de kilomètres.

En Corse, des bateaux hybrides assurent le transport des touristes pour la visite de la réserve naturelle.
Une filière industrielle qui s’organise
Moi qui pensais avant mon arrivée à PlugBoat que l’industrie du bateau électrique était encore entre les mains de Géo Trouvetou en tous genres… Ce n’est pas le cas ! Le processus industriel est d’ores et déjà en ordre de marche et Torqeedo en est sans doute la plus belle illustration.
Fondée à Munich en 2005, la société revendique aujourd’hui le titre de leader de l’industrie électro-mobile marine avec quelques 50.000 systèmes de propulsion industrialisés. Spécialiste des moteurs, Torqeedo a su développer une gamme complète allant de 1 à 80 chevaux de puissance, le tout associé à des services innovants comme un calculateur d’autonomie matérialisé sur une carte sur votre smartphone.
Côté concepts, de beaux projets s’apprêtent également à voir le jour. Présente lors de l’événement, la société lituanienne DriveEO, qui a remporté Pikes Peak il y a quelques mois, a pour projet de créer un bateau électrique à haute performance qui pourrait la future « Model S » du milieu nautique…
Un réel avantage à l’usage !
Qui n’a jamais navigué à bord d’un bateau thermique… entre la fumée, le bruit, les vibrations et les odeurs… on est parfois à la limite de l’intoxication ! Le bateau électrique résout ces problèmes et permet de profiter d’une navigation silencieuse où seuls les clapotis de l’eau se laissent entendre. En Frise, j’ai pu tester la navigation électrique et je vous garantis que les sensations sont exceptionnelles !
Malheureusement, on retrouve dans le bateau électrique les mêmes problématiques que pour les voitures avec un surcoût initial élevé lié notamment à l’acquisition des batteries. A cela s’ajoute le fait que la filière n’est pas subventionnée dans la plupart des pays européens.

Les systèmes Torqeedo peuvent équiper tous types de bateaux.

Animée par un moteur électrique de 80 chevaux et alimenté par une batterie lithium de 13 kwh, le Deep Blue peut aller jusqu’à 50 km/h, le tout en silence évidemment !
Une dynamique européenne à créer
Si le bateau électrique présente un véritable intérêt, notamment dans le secteur du loisir, la filière a encore du mal à s’imposer en Europe faute de cohérence entre les acteurs mais aussi de soutien politique et financier des états membres.
Une problématique largement débattue lors de cette seconde édition de PlugBoat et qui pourrait aboutir à la création d’une association européenne pour donner plus de poids à la filière…
Et pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet du bateau électrique, n’hésitez pas à faire un tour sur le site de l’Association Française du Bateau Electrique pour découvrir les différents modèles et les initiatives en cours…
Après avoir vérifié le bien fondé de la voiture électrique (depuis 6 ans)…
J’ai sorti le moteur thermique (Mercedes OM352 6 cylindres) pour le remplacer par un moteur électrique brushless sur une vedette hollandaise de 11 m qui a 40 ans. Tout fonctionne parfaitement après plusieurs navigations tant en canal ou rivière qu’en eaux fluvio-maritime.
Et cela pour le prix d’un échange standard d’un moteur thermique.
Le bateau est maintenant quasi autonome avec son taud photovoltaïque et ses batteries Lithium.
Comme je l’ai vu écrit à juste titre plus haut, les importateurs et distributeurs européens se gavent et la seule solution viable économiquement est de se fournir directement en Chine.
Petit tour sur ce lien pour mieux comprendre : http://seme.cer.free.fr/plaisance/propulsion-electrique.php
Initiative personnelle de M. Bruno Causse via sa société ADS Technologie : Catamaran électro solaire Ecolostation
http://www.ecolostation.com/catamaran-solaire/
Il est même passé dans Télématin la semaine dernière :
http://www.france2.fr/emissions/telematin/vie-pratique/un-catamaran-ecologique-educatif-et-ludique_430802
Je ne voudrais pas être le défaitiste de service, mais en matière de motorisation électrique pour la plaisance, il y a encore beaucoup de chemin à faire…
Devant changer le moteur hors-bord de mon voilier (7,6m), j’ai du renoncer à une motorisation électrique, pour l’unique raison du surcoût.
L’autonomie ne me posait pas de problème, vu l’utilisation intermittente sur un voilier ( entrée et sortie de port +retour au port en d’absence de vent , ou en cas d’avarie) .
Le seul fabricant fiable du marché, me proposait pour un équivalent 8 cv thermique, un surcoût sur le seul moteur de 50%.
Sauf qu’il fallait rajouter 2 batteries de 24v (nécessaires pour cette puissance) multipliant le coût de l’investissement par 3 !!!
Pourtant, outre le beaucoup plus plus faible impact écologique, je n’avais par ailleurs que des avantages sur la solution élec, à savoir:
-Peu d’entretien
-Recharge au port à quai
-Silence de fonctionnement (très appréciable sur un voilier !)
-Fiabilité, (avec cette marque teutonne)
-Aucun risque incendie.
-Meilleur centrage du poids (les batteries au fond du bateau, et le moteur moins lourd sur le tableau arrière)
Le faible volume de carburant consommé par an 20 l, car je coupe le moteur dès que je le peux, ne permet aucun amortissement même sur le long terme.
De mon point de vue, seuls les professionnels (loueurs) risquent d’être intéressés.
Il y a aussi les habitables de chez Greenline, notamment le 10 mètres :
http://greenlinehybrid.com/Greenline-33-about
http://greenlinehybrid.com/Upload/Catalogues/Greenline-catalogue-ANG.pdf
Si je suis encore aux antilles lorsque mes enfants auront quitté le nid, je prendrais bien ce modèle pour y vivre en couple. A la marina en semaine (pas facile d’aller au travail en annexe) avec tout le confort et le branchement électrique (complété par le solaire), en promenade le WE en mode tout électrique (batterie et solaire), en voyage durant les vacances en mode hybride (batterie, solaire et diesel).
Hélas les modèles au dessus de 10 mètres sont plus diesel qu’électrique, mais comme ils sont complètement hors de mon budget je me console. Et puis 10 mètres à deux c’est pas mal.
A La Rochelle cet été j’ai bien apprécié la navette électrique pour aller du port aux Minimes.
Et beaucoup moins le retour, effectué avec le ferry thermique: pouah!
un autre problème et le peu de moyen mis en place pour accueillir les bateaux électriques dans les ports de plaisance dans les eaux intérieurs ou encore les dérogations données pour naviguer avec des bateaux « thermiques » quand les lieux sont interdit aux moteurs thermiques…..
Malgré cela, il y a de plus en plus de personnes qui naviguent avec des motorisation électriques.
Quelques illustrations de personnes naviguant à électrique et/ou adaptant leur bateau à la motorisation électrique : http://www.hors-bord-electrique.com
Il existe aussi des initiatives locales, tels des ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon
http://m.youtube.com/watch?v=SNt6uIkqZ7o