Après 208 jours de négociation, les 4 partis néerlandais engagés dans la formation du nouveau gouvernement ont dévoilé le 10 octobre leur accord de coalition. Celui-ci prévoit que toutes les voitures neuves commercialisées à partir de 2030 seront « zéro émission ».
Au cours de la législature précédente le parti socialiste néerlandais avait déposé un projet de loi visant à interdire, comme en Norvège, la vente de véhicules à moteur thermique dès 2025. Cette loi n’a toutefois jamais été adoptée. Depuis les dernières élections, les socialistes sont rejetés dans l’opposition mais la nouvelle coalition formée par les libéraux du premier ministre Mark Rutte, les progressistes du D66 et deux partis chrétiens poursuit des objectifs similaires. Après 208 jours de négociations (un record pour ce pays), ils viennent de conclure un pacte de gouvernement faisant du climat et du respect des accords de Paris une de leurs principales priorités. Le texte prévoit de consacrer 4 milliards d’euros à la réduction de 49 % des émissions de CO2 d’ici 2030. Dans cette optique les partenaires de la nouvelle majorité ont fixé à cette date l’interdiction de vente de nouveaux véhicules à moteur thermique. Soit 10 ans plus tôt que l’ambition affichée par la France et le Royaume-Uni.
Relevons qu’en écrivant dans l’accord «toutes les nouvelles voitures devront être à zéro émission au plus tard en 2030», nos voisins bataves semblent vouloir interdire du même coup la vente des véhicules hybrides, rechargeables ou pas.
Certaines municipalités n’ont pas attendu pour prendre les devants : ainsi plusieurs villes dont la capitale Amsterdam interdiront déjà leur centre aux véhicules thermiques dès 2025.
Si le but du gouvernement est ambitieux, l’ensemble des acteurs économiques néerlandais paraissent bien décidés à entamer une marche forcée vers l’électrification du parc de véhicules. Ainsi, la fédération des transporteurs TNL (Transport en Logistiek Nederland) s’est récemment exprimée en faveur du bannissement de tous les véhicules thermiques des centre-ville dès 2025, y compris les utilitaires : « Si nous voulons réussir la transition, il faut que tous les acteurs s’y mettent, autorités gouvernementales, communes, fédérations sectorielles, transporteurs, fabricants de véhicules et fournisseurs de carburant » a-t-elle déclaré
Le pays ne compte plus les primeurs en la matière, dont les médias nationaux et locaux se font d’ailleurs largement l’écho : le premier engin de chantier « zéro émission » est mis à l’œuvre à Amsterdam ; le premier corbillard électrique, conçu par Remetz à partir d’un châssis Tesla, fait son apparition ; les villes de Roermond, Maastricht, Amsterdam et Amersfoort expérimentent l’utilisation de petits camions électriques légers pour la livraison des commerces ; en juin dernier le premier taxi nautique électrique est inauguré à Rotterdam ; le premier camion-poubelle 100 % électrique, (livré par E-Trucks Europe) est mis en service à Breda fin août dernier et en septembre la ville d’Utrecht inaugure la première ligne de bus entièrement électrique ; quelques jours plus tard la province de Groningen annonce l’achat d’un premier bateau électrique pour l’inspection de ses canaux et cours d’eau.
Quant à Stedin, gestionnaire du réseau électrique équivalent d’Enedis en France et d’Ores ou Résa en Belqique, il vient d’annoncer ce 19 octobre la volonté d’électrifier complètement sa flotte de véhicules au plus tard fin 2019. Auparavant, Essent, un des principaux fournisseurs hollandais d’électricité, avait déjà décidé de ne plus équiper ses collaborateurs que de véhicules électriques ; la mesure est entrée en vigueur en septembre dernier. Ce ne sont là que quelques exemples parmi beaucoup d’autres.
Selon le site Nederland Elektrisch il y aurait déjà près de 120.000 voitures électriques ou hybrides aux Pays-Bas (pour moins de 5.000 en Belgique, pays voisin équivalent en termes de territoire et de population) et les études y prédisent une explosion, à court terme, de l’électromobilité : une enquête de la Rotterdam School of Management et de l’Université Erasmus prévoit un doublement d’ici 2 ans du nombre de véhicules électriques à La Haye, Dordrecht et Rotterdam et dans les 4 ans à Utrecht et Amersfoort.
L’enjeu de la charge
Pour alimenter toutes ces voitures, il importe évidemment de déployer un réseau de points de charge à la hauteur du défi. Mais on ne s’étonnera pas qu’au pays où se sont développés 4 des plus importants opérateurs européens de solutions de recharge, NewMotion, EV-Box, Allego et Fastned, le réseau de bornes soit le plus dense d’Europe.
Selon certaines sources il y aurait environ 12.000 points de charge pour 17 millions d’habitant, et même plus de 30.000 selon le site Nederland Elektrisch (mais ce chiffre semble quand même quelque peu surestimé). Quoi qu’il en soit, c’est bien plus qu’en Norvège, leader mondial du taux de pénétration de la voiture électrique et même plus qu’en France où, selon les statistiques publiées par ChargeMap, un peu moins de 12.000 zones de charge seraient disponibles pour un territoire 16 fois plus grand.
Et ce n’est pas terminé : aux quatre coins du pays, les pouvoirs locaux (qui disposent de subsides alloués par le gouvernement) lancent des appels d’offre pour l’implantation de nouveaux points de charge. Il y a quelques mois, la ville d’Amsterdam a confié au consortium Nuon-Hijmans une commande pour porter à 4.000 le nombre de bornes disponibles dans la capitale d’ici 2018, et en septembre les provinces d’Overijssel et de Gelderland ont publié leur cahier des charges pour le placement de 2.400 bornes supplémentaires.
Les Pays-Bas seraient-ils en passe de devenir le nouvel Eldorado de l’électromobilité ?
Pays-Bas, Norvège…
Dans les pays où il n’y a pas de lobby de constructeurs thermiques nationaux, ça va plus vite.
La remarque vaut aussi les énergies renouvelables quand la France continue de s’accrocher au nucléaire.
Tous à vélo là-bas !
C’est un plat pays, disait Jacques …
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En Grande Bretagne un projet de loi, prévoit que l’état IMPOSE à toutes les stations services d’autoroute, la mise en place de bornes de recharge électrique .
C’est pour quand en France, Mr Hulot plutôt que des belles paroles ???
Un exemple à prendre par nos politiciens belge,si non Aux élections cela va faire Mal !
17 millions pour les Pays-Bas contre 11 millions pour la Belgique.
Je n’appelle pas cela des nombres comparables. Pour le reste, les autorités belges ne font pas grand chose pour la mobilité propre. Seule la Flandre agit au niveau aides et fiscalement, pas tellement Bxl ni la Wallonne. Et ne parlons pas des bornes, peu nombreuses.
Un site pour plus de statistique électric http://www.eafo.eu/content/netherlands
On peut calculer à la main la surface 41543 km2 et 30493 points de charge soit une borne tous les 1.4km2
En France 551500km2 et 16800 points de charge soit une borne pour 32.8 km2
En Allemagne 357121 km2 et 20295 points de charges soit une borne pour 17.6km2
Je pense qu’il y a un gros malentendu, passer de n millions de VT à m millions de véhicules ZE n’implique pas que m=n. Pour moi on aura plutôt m << n. On aura des moyens de transport en commun plus développés, notamment des VE autonomes en autopartage, on aura donc moins de voitures stationnées sur l'espace public et donc plus de place pour de larges trottoirs et des pistes cyclables en site propre, on télétravaillera probablement bien davantage, etc.
Superbe photo d’une nissan leaf…
Je fais partie des personnes qui pensent qu’il faut effectivement changé son mode d’énergie pour les déplacements mais, bon comment va-t-on à un horizon très très court pouvoir alimenter le réseau électrique pour qu’il ne plante pas ? Imaginons que l’Europe adopte les mêmes mesures que les Hollandais, comment va-t-on y arriver ???? Sans le nucléaire juste impossible, hors 2030 c’est dans 13 années. Combien de temps pour construire une centrale nucléaire ? Si c’est pour produire de l’électricité à moitié verte, je ne vois pas l’intérêt !
Maintenant, et comme nos politiciens ne sont pas des buses (quoique …) ne sont-ils pas tout simplement en train de plancher sur un mode collectif de transport en tapant dans nos libertés de déplacement ?
La géopolitique et les difficultés annoncées de s’approvisionner en pétrole , ajoutez a cela la fibre écologique avec les accords de paris , et cela fait bouger les lignes !!!!
Je ne comprends absolument pas ce genre de décision « mono-technologique » = 100% électrique. Les Pays-Bas peuvent prendre, au nom de leur population, une telle décision locale et mettre tous les moyens de recharges locales nécessaires dans les 12 ans à venir, sachant qu’au départ les volumes additionnels à prendre en compte seront ceux des ventes annuelles 100% électriques réduisant d’autant les parcs thermiques roulants dont l’extinction serait alors à l’horizon 2045. En France, des hollandais, il y en plein en période estivale sur nos axes nordsud surchargés. Comment les responsables politiques EUROPEENS peuvent-ils cautionner un basculement local rapide vers la voiture électrique, même en multipliant « intelligemment » la mise en oeuvre et la répartition des bornes de recharges, quand un véhicule thermique (propre cette fois !) aura seulement besoin de 3 pleins en carburant (3x 10 minutes) pour aller d’Amsterdam à Avignon ?
Les hollandais (+ tous les autres européens vacanciers du même profil, français inclus) roulant souvent avec une caravane vont encombrer/sursaturer les parkings autoroutiers si le véhicule-tracteur est 100% électrique (durée de recharge + attente disponibilité de bornes !). De plus, la charge/surcharge pondérale va réduire d’autant l’autonomie de ce véhicule-tracteur : combien de très longs « arrêts-recharges » seront alors nécessaires d’Amsterdam à Avignon ? Au moins 6 ! C’est beaucoup trop simpliste de laisser croire aux populations européennes que leur prochain véhicule sera (nécessairement/légalement) électrique sans prévoir, gérer = solutionner les plus lourdes contraintes d’usages qui vont en résulter !
La mono-culture pré-engagée vers le véhicule électrique sera une erreur stratégique majeure d’ici 12 ans, sauf à repenser complètement, et dès à présent, les modes de transports « individuels routiers » sur les moyennes et longues distances, dont la mise sur trains (électriques)… obligatoire et strictement programmée (façon billets de trains/avions) ! Et vive la liberté connectée et autonome !
Oui, ils sont ambitieux les politiques dans mon pays, je suis étonné. Surtout que les particuliers n’y achètent jusqu’ici que très peu de VE, malgré ce qui suggère cet article. Les immatriculations de voitures purement électriques cumulées jusqu’à septembre 2017 dans les Pays-Bas ne sont que 18,000, à part cela il y a presque 100,000 hybrides rechargeables (essentiellement des Mitsubishi Outlander PHEV). En plus, ces voitures sont pour la très grande majorité ne pas des achats des particuliers, mais du leasing de la part du patron au bénéfice de ses salariés (un système très répandu aux Pays-Bas). Ce qui a énormément boosté ce marché pour les PHEV est une fiscalité très avantageuse pour ce type de leasing, récemment abandonnée pour les PHEV, ce qui a fait totalement chuter le marché. Quand je visite mon pays, je vois que les VE y sont nettement plus rare sur la route qu’ici à Poitiers.
où est la liberté si on nous force?
Nature-Source de l’électricité pour les alimenter maintenant et à terme ?
Allez les Pays-Bas montrez nous la voie.
des bornes 7 kW à travers la ville et çà répond à un grand nombre de besoins. Pour les plus gros besoins, il y a les stations de recharge.
Projet ambitieux mais les constructeurs seront-ils prêts et capable de fournir?
En voilà une nation qui en veut ! Et quand on veut… Et chez nous de dire oui, mais c pas possible d’avancer trop vite, les gens ne sont pas prêt, ne veulent pas du VE, les ondes c pe dangereux aussi et nos emplois, ah, nos emplois, attention hein, avec Total et les rois du diesel va falloir bien prendre son temps pour ne surtout pas trop bousculer ce petit monde de rentiers !!