En balayant le classement des 25 voitures les plus puissantes (de 887 à 2.110 chevaux) proposées actuellement ou (sans doute) prochainement sur le marché, on s’aperçoit que les habituelles solutions de mobilité durable gagnent du terrain. Faut-il s’en réjouir ou pas ?

100% électrique en 2e et 9e positions

Sur les 25 voitures les plus puissantes recensées par Auto Moto, 2 disposent d’un groupe motopropulseur 100% électrique.

Au 2e rang du classement, la Pininfarina Battista présentée il y a 1 mois à Genève, dans le cadre du salon de l’Automobile. Ses 4 moteurs électriques lui permettent de développer une puissance de 1.400 kW (1.900 chevaux). Le bolide, qui peut dépasser les 300 km/h en 12 secondes, a été conçu en collaboration avec Rimac.

Et c’est ce même constructeur croate que l’on retrouve à la 9e place avec sa Concept S. Dévoilé en 2016, cet engin dispose d’une puissance maximum de 1.018 kW (1.384 chevaux).

E85

Egalement présentée cette année au salon de Genève, la Koenigsegg Jesko vient tout juste d’effectuer sa première sortie publique sur circuit à Lucerne, également en Suisse. Dans les entrailles, un V8 bi-turbo de 5 litres de cylindrée. A l’essence, le bloc développe une puissance de 1.280 chevaux. Il se révèle pleinement lorsqu’il est alimenté au superéthanol E85, où elle grimpe à 1.600 chevaux. C’est le seul des 25 bolides du classement à avoir été conçu pour accepter ce carburant.

Avec une production prévue de 150 exemplaires, il embarque également quelques nouveautés techniques qui contribuent tout aussi largement à ses performances et touchent le vilebrequin, l’admission, et les volumineux turbos qu’un système d’injection d’air permet de gaver plus rapidement.

Une hybride en tête…

Les groupes motopropulseurs hybrides ne sont plus une rareté dans les entrailles des plus puissantes sportives. Cette architecture ne constitue pas encore la norme pour ces engins, mais y on vient. On en compte ainsi 6 dans les 25 voitures retenues par Auto Moto.

C’est le cas du bolide qui s’échappe à la tête du classement, la Arash AF10 présentée en 2016. Son groupe motopropulseur est composé d’un bloc essence V8 6,2 litres à compresseur (913 ch) et de 4 moteurs électriques (1.197 ch), pour une puissance cumulée de 2.110 chevaux.

A noter que, bien qu’il soit plus légitime d’indiquer en kilowatts la puissance des moteurs électriques, elle est ici donnée en chevaux afin de faciliter les comparaisons et la lecture du classement.

…et 5 autres à sa suite

Derrière la puissante championne, suivent : Koenigsegg Regera (8e place) avec une puissance totale de 1.500 chevaux disponibles obtenus d’un bloc essence V8 5 litres bi-turbo (1.100 ch) et de 3 moteurs électriques (un peu plus de 700 chevaux cumulés) ; Puritalia Berlinetta (21e place) avec une puissance totale de 965 chevaux (V8 5 litres bi-turbo de 750 ch + 1 moteur électrique de 215 ch) ; Ferrari LaFerrari (22e place) et sa puissance cumulée de 963 chevaux (V12 6,3 litres bi-turbo de 800 ch + Hy-Kers de 163 ch) ; McLaren P1 (24e place) de 916 chevaux de puissance totale (V8 3,8 litres bi-turbo de 737 ch + 1 moteur électrique de 179 ch) ; Porsche 918 Spyder (25e place) et ses 887 chevaux de puissance cumulée (V8 4,6 litres bi-turbo de 608 ch + 2 moteurs électriques de 285 ch).

A noter que 4 Bugatti figurent dans ce classement : aucune n’embarque à ce jour une solution d’hybridation.

Pour la puissance

L’hybridation, et même les groupes motopropulseurs 100% électriques, n’ont pas ici pour rôle premier de faire baisser les émissions à l’échappement. Avec des véhicules produits à peu d’exemplaires, rarement utilisés, et acquis par des propriétaires qui ont les moyens de débourser éventuellement de forts malus, la question de l’impact sur l’environnement est de suite éludée.

En revanche, et c’est intéressant de le noter, ces architectures visent à obtenir un gain de puissance sans avoir à implanter des blocs thermiques plus lourds et volumineux.

Se réjouir ou pas de cette situation ?

Motorisation hybride, 100% électrique, alimentation au superéthanol E85 : Ces solutions, entres autres, font parties des pistes à exploiter et à développer pour la mobilité durable. On les attend donc pour une réduction de l’impact des transports sur l’environnement et la santé publique, et non pour booster les performances de quelques bolides.

Toutefois, ces derniers servent à la fois de démonstrateurs et de laboratoires de recherche pour améliorer, entre autres, les voitures particulières, afin qu’elles deviennent toujours plus sûres et plus efficientes. La compétition automobile a apporté le turbo, les boîtes de vitesses avec palettes au volant pour changer les rapports, l’anti-patinage, différents systèmes de récupération d’énergie, etc.

Plus d’efficience

Au niveau des groupes motopropulseurs électrifiés, rechargeables ou non, les sportives contribuent au développement des recherches pour des accumulateurs (batteries et condensateurs) dotés de plus grandes capacités énergétiques et plus efficaces à exploiter, des dispositifs électroniques améliorant l’efficience globale, de meilleurs systèmes de récupération de l’énergie, des scénarios de recharge qui prolongent la durée de vie des cellules, etc.

Nombre des progrès réalisés ne profitent pas qu’aux seules voitures. certains peuvent aussi trouver des applications avec les motos, scooters, vélos et trottinettes électriques, par exemple.