Acteur incontournable de la mobilité électrique, le gestionnaire du réseau public d’électricité estime que l’industrialisation de ce secteur sera l’un des principaux enjeux de l’année 2021.
Nommé Directeur développement innovation et numérique d’Enedis en octobre 2020, Sébastien Jumel revient sur le positionnement de l’entreprise et sur sa stratégie mobilité électrique 2021.
En ce début d’année, Enedis a intégré le Programme Mobilité électrique au sein d’une nouvelle direction développement innovation et numérique. Pourquoi ce choix ?
La mobilité électrique reste un sujet innovant et il y a une forme de logique à la rattacher à cette nouvelle direction. La mobilité électrique est un domaine où beaucoup de sujets restent à inventer, mais aussi, comme dans beaucoup d’autres domaines, où la data va jouer un rôle central. Comme tout secteur émergent, la mobilité électrique compte de nombreuses solutions, acteurs et possibilités. Beaucoup de choses restent à construire et surtout à co-construire, c’est là que se situe tout le défi !
Depuis environ trois ans, Enedis se positionne comme un acteur clé de la mobilité électrique. Selon vous, cette place est-elle aujourd’hui acquise ?
Rien n’est jamais acquis, mais nous sommes tout à fait à notre place dans ce secteur et entendons prouver notre utilité et notre valeur en la matière ! La plupart des acteurs de l’écosystème ont désormais compris l’intérêt de mettre Enedis très vite dans la boucle de leurs projets. En effet, la quasi-totalité des bornes de recharge seront connectées au réseau public de distribution que l’on gère. Comme ce nouvel usage va se massifier, des questions telles que la fluidité du raccordement ou la résilience du réseau dépendront en partie de cette coordination avec les porteurs de projets. C’est la raison pour laquelle nous invitons les porteurs de projets à nous impliquer très en amont. C’est au final gagnant-gagnant. Si on anticipe, c’est à la fois moins coûteux et plus rapide.
Aujourd’hui, Enedis accompagne près de 200 projets de mobilité électrique en France. Ce partenariat avec 200 écosystèmes nous a permis de nous positionner non pas comme simple « raccordeur » des bornes, mais comme un interlocuteur expert du véhicule électrique et de son écosystème.
Sur quels sujets votre action se concentrera-t-elle en 2021 ?
L’année 2021 est celle du début de la massification de la mobilité électrique. Le gros sujet, c’est l’industrialisation des solutions que nous co-construisons avec les acteurs de l’écosystème, mais bien entendu il faut commencer par les fondamentaux : le raccordement et la résilience de nos réseaux. Nous allons continuer à innover, mais nous ne serons entendus que si nous sommes irréprochables sur ces fondamentaux.
Nous allons aussi voir apparaître en 2021 des activités nouvelles. Des choses qu’on ne nous demandait pas il y a 3-4 ans. Nous allons devenir une sorte de « service public augmenté » avec un périmètre élargi. Par exemple, il y a auprès des collectivités territoriales et des syndicats d’énergie un énorme enjeu concernant les schémas directeurs des infrastructures de recharge. Des centaines de collectivités sont invitées par la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) à produire ces schémas. Nous avons envie d’être aux côtés de ces entités et d’être partie prenante même si la stratégie de déploiement reste à la main des collectivités. On connaît bien les territoires, les acteurs de terrain et les réseaux locaux, nous sommes prêts à les aider !
L’autre sujet d’importance, ce sont les copropriétés. La recharge des voitures électriques se fait majoritairement à domicile et au travail. Si cela se passe plutôt bien en maison individuelle, ce n’est pas toujours le cas en copropriété et cela pour de nombreuses raisons. Les processus de décisions restent longs et les solutions techniques variées : il faut trouver avec l’ensemble des intervenants la bonne solution adaptée à chaque immeuble. On aimerait lever ces difficultés, c’est pourquoi nous sommes aux côtés de tous les intervenants dans cette action : syndics, bailleurs sociaux, bureaux d’études, opérateurs de recharge. Nous pouvons également proposer une solution permettant d’étendre le réseau public d’électricité au sein des copropriétés permettant ainsi à cette installation collective de bénéficier d’une gestion et d’une maintenance assurée par le gestionnaire du réseau. Avec une augmentation régulière et quasi exponentielle des ventes de véhicules électriques depuis 2 ans en France, 2021 sera une année intense : on s’attend à ce que les demandes des copropriétés augmentent très fortement.
Nous sommes aussi interrogés sur l’électrification des flottes. Enedis dispose aujourd’hui de la 2e flotte de véhicules électriques en France après La Poste. Cela nous permet d’avoir nous-mêmes des retours d’expérience que nous pouvons partager avec les collectivités et les entreprises qui souhaitent passer à la mobilité électrique.
Enfin, il nous reste encore des modèles à explorer. Sur le smart-charging et les notions de V2x, il y a beaucoup de choses à tester. Enedis est associée à plusieurs expérimentations et notamment dans le sud de la France avec le projet AVEnir dans lequel nous sommes partie prenante. Sur le V2x, il y a encore de nombreuses questions techniques et les véhicules capables de restituer l’énergie au réseau sont peu nombreux. Il y a aussi un modèle d’affaires à définir.
Comment est structuré Enedis pour répondre aux questions des collectivités ?
L’organisation d’Enedis est répartie en 25 directions régionales. Au sein de chacune d’elle, nous avons des interlocuteurs territoriaux dont le métier est de discuter et de rencontrer les collectivités. Si la discussion porte sur la mobilité électrique, chaque unité régionale a un « référent mobilité électrique » qui est capable de répondre à tous ces sujets avec les collectivités.
Enedis est partenaire du Tour de France. C’est aussi un moyen de promouvoir le véhicule électrique ?
Nous sommes partenaire de longue date du Tour de France et très enthousiastes d’être porte-drapeau de la mobilité électrique à leurs côtés. L’ambition est d’accompagner l’électrification progressive des véhicules du Tour de France. C’est un challenge très stimulant qui, au-delà de cette électrification, renvoie à la question de l’infrastructure de charge nécessaire pour le Tour un jour, et pour les conducteurs de voitures électriques tous les jours !
La volonté d’Enedis est de continuer à promouvoir cette mobilité électrique au sein des grands événements. Le véhicule électrique est un levier de la transition écologique dont le réseau public de distribution d’électricité sera la colonne vertébrale.
Inclut une communication commerciale pour Enedis En savoir plus
les syndics de copros ne veullent surtout pas s’occuper des problémes de prises éléctrique car ce n’est pas dans leurs logiciels et ça leurs donneraient un travail supplémentaire, qui n’est pas prévu dans leurs rémunérations.
On apprend rien dans cet article c’est complètement stérile
Enédis n’étant QUE gestionnaire du réseau de distribution d’électricité., hormis pour son parc de véhicules, on n’attend de ce service public qu’une seule chose: un engagement de délai pour un devis de raccordement/renforcement au réseau sous 15 jours ET un délai maxi d’un mois de réalisation des travaux !
Le reste est du bla-bla…
Quant à Izivia, filiale D’EDF Commerce , l’état a imposé sa création à EDF à l’époque (Sodetrel), contre l’avis de son pdg, qui n’y voyait aucune rentabilité avant longtemps, le but pour le gouvernement étant d’avoir l’air de faire quelque chose pour les VE..
Je rappelle pour mémoire qu’aucun appel d’offre à été fait par l’état, et qu’aucune obligation d’installation de superchargeurs, n’a été imposée au pétroliers gestionnaires des stations d’autoroute…
Le responsable est bien l’état et pas le gestionnaire de réseau d’électricité, dont on n’attend seulement une rapidité d’éxécution des travaux de raccordements…quand on le lui demandera !
« Beaucoup de sujets restent à inventer » ça commence mal, ils vont encore nous inventer quelque chose. En réalité, il n’y a rien à inventer, il faut simplement faire des tranchées et dérouler du cuivre pour amener les KW nécessaires. C’est simple.
Ca ressemble un peu au discours qui nous a conduit au désastre d’autolib.
Ce qui est assez intéressant est que l’histoire se répète : dans le cadre de la préparation des jeux olympiques de paris 2012 (!!!) soit dès 2008, la plupart des problématiques de transport intra urbain étaient, abordés de la même façon, sous l’égide du Club du Véhicule électrique (ville de Paris et Edf, la Poste, les Ministères, etc)
Placer des chargeurs dans les locaux accueillant des artisans et les entreprises, multiplier les prises dans les copropriétés, inciter les constructeurs à proposer des véhicules petits et pratiques, basculer les flottes de livraison en électrique, supprimer les thermiques de l’hypercentre, faire de paris la vitrine de la mobilité du futur.
Hélas, peut être, les jeux furent attribués à Londres. Pour nous consoler nous avons eu autolib !
La bonne nouvelle est que l’on apprend des échecs et des difficultés, à condition de s’en souvenir ?
J’aurais mis le problème des copropriétés en premier. L’accès à un point de recharge personnel, permettant la recharge des véhicules citadins (une majorité) à moindre coût, est certainement le frein principal à la décision de basculer vers le VE. Tant que la copropriété n’est pas équipée, il n’y a pas de bascule, et tant que la copropriété n’est pas saisie, il n’y a pas d’infrastructure envisagée, ce qui reporte d’emblée le problème à l’échelle de la fréquence des assemblées générales.
La frilosité est bien entendu sous-tendue par la crainte financière. Il faut donc que les opérateurs aient des outils pour établir rapidement des devis, en intégrant d’emblée un facteur de masse afin que les tarifs soient attractifs et réalistes, pour répondre dans des délais visibles aux demandes des usagers.
Intéressant comme projet. Maintenant il est vrai que la réalisation aurait un plus grand impact sur les électro-mobilistes.
Mais il ne faut pas tout mettre sur le dos d’une seule structure. Pourquoi n’y a t’il pas encore de points de recharge sur les parkings des zones commerciales. Electrifier les places pour handicapé et d’autres places en même temps. Afin que les electromobilistes respectent ces places réservées.
Il y a aussi les copropriétés, celles-ci en général freinent l’installation de points de charge. Dans ce cas l’institution public pourrait agir et faire entrer gratuitement l’électrification des garages avec installation de bornes à la demande. Ils savent récupérer le coût d’infrastructure sur le prix. Ce pré-cablage coûterait un max pour la première borne et serait présent pour les autres.
Mais si l’on attend que le tour de France passe partout ou il y a un besoin de bornes, on va attendre longtemps dans certaines régions.
Je pense que la présence de bornes dans une région permet un choix plus rapide pour l’achat d’un véhicule électrique envers ceux qui sont indécis.
Mais dans ce projet (finalement très flou) rien sur une quantité de bornes par département et par nombres d’habitants, rien sur le bornage des villes.
Cet article est somme toute très intéressant, mais pas très rassurant. Il dresse un constat, une certaine volonté, mais peu de solutions pour parvenir à la situation idéale telle que décrite. « Il y a encore beaucoup de choses à inventer ». A mon avis il y aurait mieux fallu les inventer avant de développer le VE, sinon gare au retour de bâton.
Qu’Enedis commence à rouler en électrique, ils comprendront mieux les besoins! Se comparer à la poste français qui a fait sa mutation complette au moins depuis 5 anspour ne pas dire 10 me fait bien rigoler…
Quelles est la proportion de VE chez Enedis? c’est vrais que l’électricité coûte cher. Même Orange fait nettement mieux!
on attend encore l’engagement d’Enedis d’acheter 100% de Véhicules électrique?
ils ont peur de quoi? d’un blackout total en France!
En France, on continue de faire semblant de se bouger les fesses, mais les condanations continuent de tomber pour innactions…
Un publireportage où on ne parle surtout pas du fiasco/scandale IZIVIA…
Beaucoup de bonnes intentions, mais on ne sent rien de concret dans son discours. Electrifier le TdF? Cela me semble indispensable depuis longtemps. Mais avec Skoda comme « partenaire majeur », il ne pourra y avoir que des Eniaq. Pas forcément le meilleur exemple de VE grand public. Mais ce serait un bon commencement. Pour montrer qu’on peut traverser la France en VE. A 45km/h!
il serait bon de marquer publireportage dans le titre…