De plus en plus lourd, de plus en plus « sale », de plus en plus coûteux à extraire : voilà ce qui caractérise une part croissante du pétrole consommé dans le monde.
Les conséquences économiques et environnementales du pétrole à 100 $ le baril ont beau être désastreuses pour les pays importateurs et pour la planète, la dépendance au précieux fluide est telle que seule la pénurie semble être à même de mettre un terme à son hégémonie actuelle dans les transports.
I. Un désastre écologique
Décrire en quelques lignes les conditions environnementales lamentables dans lesquelles les pétroles lourds et extra-lourds sont aujourd’hui exploités n’est malheureusement pas de nature à changer quoi que ce soit au problème. Tout au plus, on peut espérer intéresser une poignée d’aficionados du sujet – j’en fais partie – tant le sujet peut très vite virer à l’exposé technique complètement indigeste.
Non, ce qu’il faut de toute urgence sur un sujet aussi grave que celui-là, c’est un vrai beau reportage de journaliste1 à même d’illustrer et d’expliquer dans des termes simples, les conséquences environnementales dramatiques engendrées par l’exploitation des pétroles les plus lourds de la planète. Des pétroles capables d’absorber plus d’énergie à la production (extraction + transport + raffinage + distribution) qu’ils n’en fournissent pour faire tourner les roues d’une voiture !
Comment est-ce possible ? C’est très simple : avant d’être mise sur le marché sous une forme moléculaire conforme aux exigences du marché mondial du pétrole, la ressource brute puisée à même l’écosystème n’a pas de valeur marchande. Aussi précieuse soit-elle, l’industrie pétrolière s’est toujours refusée à lui donner un prix. La plupart des experts pétroliers jugeant sans doute superflu le fait de constituer une cagnotte qui servirait aux générations futures pour réparer les atrocités commises et/ou soutenir l’investissement dans des sources d’énergie plus durables.
De fait, le pillage des ressources n’est soumis à aucune sanction sinon celle de renchérir un peu plus le coût de production final du baril. Or, à plus de 100$ le baril, il est très rentable d’engloutir de grande quantité d’énergie sans valeur marchande pour produire le précieux fluide.
II. Un désastre économique
Pour les pays importateurs, à plus de 100$ le baril, le pétrole est évidemment l’ennemi public n°1 que tous les dirigeants politiques non corrompus devraient combattre avec la plus grande détermination.
Prenons le cas de la France : l’an dernier, l’importation du seul pétrole – énergie finale la plus consommée dans le pays – a plombé la balance commerciale française de près de 50 Mds€ (CINQUANTE MILLIARD D’EUROS!!!). Une partie de ce pétrole est heureusement très bien valorisée à travers les activités de transformation à forte valeur ajoutée : industrie manufacturière, industrie chimique, matériaux, etc… . Mais à coté de cela, une part non négligeable continue d’être lamentablement gaspillée dans des moteurs à 30 % rendement pour rouler en ville ou parcourir des petits trajets, moteur froid. Cherchez l’erreur…
L’automobile n’est évidemment pas la seule responsable. Mais elle compte indiscutablement parmi les usages prioritaires auxquels il va bien falloir s’attaquer pour réduire l’extrême dépendance au pétrole des transports. Surtout lorsqu’il s’agit de déplacements de type urbain, effectués à une vitesse moyenne qui dépasse rarement 50 km/h avec une seule personne à bord…
III. Des conséquences sociales de plus en plus négatives
Que le moteur à pétrole va continuer à vivre dans ce siècle, c’est une certitude hélas. Ce qu’il faut espérer en revanche, c’est que les millions de travailleurs pauvres qui alimentent le cercle vicieux de l’économie pétrolière comprennent l’urgence à sortir de cette impasse. Même sans voiture électrique, des solutions existent : transports collectifs, vélo, vélo à assistance électrique, covoiturage, etc…
Au siècle dernier, à moins de 40$ le baril en moyenne, le pétrole a permis à quelques centaines de millions de privilégiés de se déplacer seul au volant de voiture à pétrole à moindre coût. Travail, loisirs, découverte, promenade, vacances : autant d’activités que l’automobile a facilité avec une très grande liberté.
Mais les temps changent. À plus de 2 milliards de consommateurs acharnés (bientôt 3…), il est totalement illusoire d’imaginer poursuivre dans la voie du toujours plus de pétrole ! Et ça, il est urgent que le monde entier en prenne conscience! À commencer bien sûr par les vieux pays consommateurs qui ont un devoir : montrer le chemin à suivre plutôt que s’entêter dans les vieux schémas du siècle dernier. L’époque du « toujours plus de » est définitivement dernière nous. L’avenir : Faire mieux avec moins! Beaucoup moins…
Il est URGENT de changer d’époque !
Crédit photo : www.connaissancedesenergies.org
Graphique présentant les coûts du pétrole vs sa provenance réalisé par Benoît Thévard, ingénieur indépendant spécialisé sur la question du pic pétrolier – avenir-sans-petrole.org
Faire de l’automobile propre, c’est pas sorcier.
Il suffit de changer complètement l’industrie nucléaire, pour introduire une nouvelle génération de systèmes d’énergie nucléaires fonctionnant à base de combustibles nucléaires LIQUIDES.
Cette technologie permettrait la génération d’énergie fiable, pas cher, propre, durable et sûre.
Avec un fonctionnement à haute température on peut produire de l’hydrogène au lieu de l’électricité. Et en combinant cet hydrogène avec du CO2 de l’atmosphère on peut fabriquer du méthanol ou d’autres carburants synthétiques.
Ces carburants auraient un bilan carbone zéro, et on pourrait les utiliser pour faire fonctionner TOUS les moyens de transports, pas uniquement les voitures.
http://energieduthorium.fr/2012/11/08/voiture-nucleaire/
Est ce que certain d’entre vous connaissent le nucléaire « basse température » >> http://energieduthorium.fr/
Est ce que certain d’entre vous suivent les évolutions des supercondensateurs >> http://www.supercondensateur.com/
Ces 2 évolutions permettraient de belles années énergétiques et un accroissement de l’indépendance énergétique de la France.
Bien sur il faut tout de même consommer moins dans notre quotidiens.
L’homme a toujours exploité son environnement, avec des conséquences généralement limitées à de « petites » catastrophes localisées comme le déboisement définitif de l’île de Pâques ou des plateaux karstiques de Croatie.
Depuis que l’homme pullule et dispose d’armes de destruction massive de l’environnement, il a la possibilité de s’autodétruire définitivement et c’est bien parti pour!
Seule une remise en cause du système économique mondial et donc politique, avec une redistribution des richesses et des ressources, permettrait d’éviter l’anéantissement de l’espèce humaine à la fin de ce siècle.
Les USA donnent le pire du pire exemple en raison de leur code minier. Je suis propriétaire du sol ET du sous-sol.
Ailleurs, ce sont les nations qui sont propriétaires du sous-sol, et qui en font ce qu’elles veulent.
Le jours où tous les sous-sols (et fonds océaniques) seront la propriété d’une autorité supranationale (et démocratiquement élue par tous les humains…) qui décidera de leur usage équitable pour tous les Terriens, l’espoir renaîtra. Le principe de l’intelligence collective contre la loi du plus fort?
Utopie oui, comme les anciennes utopies. Mais c’est la der des der (comme on disait le 11/11/1918), si on rate cette utopie-là, on est foutus!
Bonne journée!
GP, il ne faut pas rêver !
Le pétrole continuera d’alimenter notre industrie. On va faire ici-et-là, des EnR, on va fermer quelques vieux réacteurs pour en construire de nouveaux, mais pour le transport en général, là il y a problème. Restera celui de la limite du « fond de réservoir » vers 2050, qui aboutira vers la fusion « propre », il faut l’espérer sinon, bonjour les tensions voire les guerres énergétiques !
Tant que l’Homme n’aura pas trouvé une énergie massive de substitution au pétrole, il continuera d’aller le chercher là où il se trouve. Et plus le baril sera cher et plus les pétroles, dits non conventionnels, seront recherchés. Le « peak-oil » est prévu aux alentours de 2030 (le physique et non le boursier). D’ici-là, le baril ne va pas vraiment « exploser », il continuera sa progression gentiment, au gré du marché et de l’économie mondiale. Depuis 2006 (hormis le pic de mi-2008), le prix du baril suit en gros, une loi de type : 60$+7.12$ x (an – 2006). En 2025, le baril atteindrait donc les 195$ et 231$ en 2030. Bien-sûr sous réserve d’une certaine stabilité internationale, sinon un 3ième choc pétrolier est toujours possible. A ce prix là, on aura malheureusement plein de plateformes offshores en eau profonde, on aura des derricks « flottants » sur ce qui reste des glaces du pôle nord. Quant-au gaz, celui de schiste sera déjà bien exploité, voire même les « clathrates » ou hydrates de méthane au fond des plateaux océaniques, car les réserves y sont très abondantes.
Tout-ça pour dire qu’on n’a pas finit d’entendre parler d’hydrocarbure, qu’il soit léger, lourd ou extra lourd. Sans compter sur le charbon. C’est bien dommage pour la planète, mais on ne pourra pas les supprimer comme cela ! Ce qu’il faut faire est, comment ne pas augmenter le CO² dans l’atmosphère. Cela s’appelle des pièges à carbone. Des projets sont en cours, ils sont même déjà opérationnels … en labo, mais cela rajoute environ 30 à 40€/MWh. Alors tant qu’il n’y aura pas de taxe carbone mondiale à ce niveau de prix, les investissements ne se feront pas. Il ne faut pas rêver, l’Homme a toujours exploité son environnement depuis les sapiens-sapiens, mais avec son gros cerveau actuel, à lui de minimiser son impact sur cette terre. Voilà tout !
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Bonjour à tous,
en effet des news du front pétrolier sinon, et co2ntradictoires s’il en est !?
http://petrole.blog.lemonde.fr/2010/09/15/entretien-avec-robert-l-hirsch-12/
http://www.boursorama.com/actualites/la-soif-d-or-noir-sera-etanchee-par-les-nouvelles-ressources-ddba01adc16fbb8de7f1b77aa13463a3
n’oublions pas surtout que la valeur boursière de bcp de co2mpagnies dans les énergies fossiles n’est basé sur leurs réserves prouvées par… elles-mêmes ! récemment la plus grosse fortune du Brésil qui avait menti sur sa filiale pépite énergie fossile pétrole en tête a perdue en quelques semaines 99% de sa valeur ! à méditer… j’ai un sentiment mitigé ce matin sinon… j’entendai Mr Ghosn patron de Renault Nissan fêter les 2 millions d’exemplaires produits ou presque du 4X Nissan Qashqai thermique à Londres la capitale financière du pétrole et du gaz apatride (appellée big oil pour les initiés…) et en même temps commencer à dire que pour son programme global VE patati patata nos objectifs ne seront pas atteints, etc… http://www.boursorama.com/actualites/renault-nissan-l-objectif-de-1-5-million-de-voitures-electriques-repousse-de-4-a-5-ans-ef149a6cf0fe71d7c6d61798eec915d5
Je pense que quand ils vont enfin sortir des vrais VE à 1000% du niveau de la BMW I3 ou des Tesla, ils atteindront leurs objectifs, qui sont déjà mieux que rien… Rome ne s’étant pas faite en un jour non plus ! la ZOE est déjà super bien, c’est le top technologique au niveau de la recharge, elle n’est pas encore parfaite… la suite aux prochains épisodes.
Pendant ce temps la co2mpteur climatique tourne lui inlassablement et les récent évènements effarants aux Philippines nous intime d’accélérer le pas dans cette voie là « co2ûte que co2ûte »… hier ont débuté en Pologne les dernières négociations climatiques internationales en vue du sommet de Paris en 2015 et ici en France, on démonte on brûle on casse on détruit les portiques de l’eco2 taxe ! il vaut bien mieux acheter des VE qui sont de très loin la meilleure mesure anti carbone à ce jour ! et sont eux bien plus utiles pour accompagner la transition énergétique…
Pour amorcer la transition, existe t’il des pétroliers plus vertueux comme enercoop pour l’electricité?
c-a-d distribuant toujours du pétrole, mais avec plus de biopetrole,ou investisant dans la biomasse, ou avec des méthodes d’extraction et de raffinage moins douloureuses pour la planète, et surtout pas de torchers (les torchers sont je pense une des principale cause de la pollution mondiale, supérieur encore au cout environemental du rafinage ou de l’utilisation du petrole dans nos industries, chauffage et transport!)
un petit film d’animation, à voir absolument, qui n’apprend rien, mais résume tout ds un temps relativement court … no comment !!
http://www.youtube.com/watch?v=a0J2gj80EVI#t=0
Et le pire dans tout ça c’est qu’on ne voit rien se profiler comme modèle de remplacement. A croire que les économistes n’ont toujours pas intégré les limites de notre monde.
Le seul modèle proposé reste le modèle à croissance continue tiré par la consommation à tout prix avec une production toujours plus loin et à bas coût.
On assiste même à des positionnements stratégiques et militaires en anticipation de la pénurie de ressources (Iran, Irak), avec de bons conflits en préparation dans un monde où seul le plus fort emportera la mise.
Quelle politique peut encore nous sauver du désastre ?