Ce n’est pas spontanément le genre de véhicule auquel on pense lorsqu’il s’agit de faire rimer mobilité et écologie et pourtant, c’est un fait, cette S 500 s’annonce beaucoup plus sobre que ses aînées. Même en oubliant de la brancher ?
I. 4 modes de fonctionnement différents
Après la présentation de la version hybride diesel (lien vers MB S 300 Bluetech Hybrid?), la firme de Stuttgart vient de présenter la version définitive de sa très prestigieuse S en version hybride rechargeable. Adieu le V8 5.0L traditionnellement installé sous l’immense capot du vaisseau amiral allemand. La S 500 Plug-in Hybrid propose à la place un V6 bi-turbo de 333 ch couplé à un moteur électrique de 80 kW.
La combinaison des deux offre plus de 400 ch pour un couple maximum très supérieur à celui de n’importe quel V8 atmosphérique. Des caractéristiques très proches de celles offertes par la Porsche Panamera S E-Hybrid au point de se demander si les deux firmes de Stuttgart n’ont pas jugé plus raisonnable (prudent ?) de mettre en commun ce groupe motopropulseur inédit pour faire leur entrée sur le marché de l’hybride rechargeable haut de gamme ?
Mercedes annonce 4 modes de fonctionnement différents permettant au conducteur (chauffeur ?) d’adapter au mieux les capacités de la voiture aux besoins : Hybride, électrique, thermique seul (E-Save) et enfin thermique + générateur (E-Charge). Ce dernier mode ayant la particularité de charger la batterie pendant que le moteur thermique entraine seul les roues arrières. Là encore, la ressemblance avec ce que propose la version hybride rechargeable de la Panamera est frappante.
À ce stade, peu d’informations sont disponibles quant à la consommation moyenne réelle mesurée pour chacun des modes proposés. À l’usage, probable que le mode Hybride soit le plus pertinent mais le mode E-charge reste une option intéressante pour augmenter au besoin l’autonomie potentielle en tout électrique de l’auto étant donné le risque non nul de ne jamais voir arrêter ce genre de voiture à une borne de recharge, fût-elle « rapide »…
II. Pure création marketing ou vraie ambition commerciale ?
C’est la question qui fâche. Car jusqu’à présent, la clientèle type de la très prestigieuse classe S n’était pas franchement du genre à se soucier de l’économie des ressources planétaires, surtout lorsqu’il s’agit de pétrole. Dès lors, le doute est permis quant aux motivations réelles de Mercedes de faire de cette version hybride rechargeable une nouvelle icône au sein de sa gamme ? D’autant plus que dans le cas présent, l’ajout d’une batterie Li-ion de 8,7 kWh réduit le volume du coffre de près de 130L tout en augmentant la masse à vide de près de 200 kg par rapport à la S 500 classique. Pas sûr que ce soit le genre de détail qui plaise beaucoup aux acheteurs potentiels de ce genre de voiture ?
Officiellement en revanche, comme toutes les hybrides rechargeables actuellement disponibles, la manipulation marketing fonctionne à merveille : 3,0L/100km (69 g. CO2/km) selon le cycle d’homologation en vigueur. Ca n’atteint pas le niveau d’hypocrisie et de mensonge d’une Panamera S E-Hybrid mais ça s’en rapproche !
Si les valeurs de consommation officielle restent peu crédibles face aux prestations offertes, on notera néanmoins les efforts faits par la firme à l’étoile pour tenter d’apporter un début de réponse à l’addiction pétrolière de ses limousines de très haut standing.
III. Quelle répercussion à venir sur le reste de la gamme Mercedes ?
Dans l’histoire de l’automobile, la classe S a souvent permis d’introduire des technologies de pointe en les proposant à une clientèle très fortunée avant de les rendre accessibles au plus grand nombre quelques années plus tard. Ce fût par exemple le cas avec l’Airbag, la climatisation automatique, l’ABS, l’aide au freinage d’urgence, etc…
S’agissant de la technologie hybride rechargeable, Mercedes commercialisera cette S 500 plus d’un an après la Prius plug-in Hybrid. Sur ce coup-là difficile de dire qu’elle fait figure de pionnière donc. Néanmoins, Mercedes annonce quelques petites innovations susceptibles d’être reprises sur d’autres modèles à venir. C’est par exemple le cas des 4 modes de fonctionnement proposés particulièrement bien adaptés aux besoins très variables de certains professionnels au cours d’une seule et même journée.
Une technologie que peu de journalistes auront l’occasion de pouvoir tester grandeur nature avant sa commercialisation, dans des conditions d’usage suffisamment variables pour pouvoir juger de sa pertinence…
Bien évidemment, on touche là les limites de l’hybride !
Quelles sont elles ? Le poids en premier lieu !
Avoir à déplacer deux tonnes pour emmener 50 kilos de conducteur (Jockey ou femme menue) est un non sens économique, écologique et technique !
C’est en cela que la Prius 2 (pas la 3) est un bon compromis =
Une possibilité d’emmener 5 personnes pour un poids contenu de 1350 kgs. Au delà c’est déraisonnable en étant exponentiel !
Le poids idéal d’une auto tourne autour de 600 kilos !
Seules Panhard en son temps, grâce à l’emploi de l’aluminium, et Citroên plus près de nous avec l’A.X. se sont rapprochés de cette exigence, à chaque fois avec des consommations records, dans le bon sens du terme. A l’opposé un 4 X 4 permanent pour rouler sur les Champs Elysées, reste à ce jour la plus grosse aberration.
Je ne comprends pas ta question ? Si cette bagnole peut faire 20 km en électrique, c’est toujours ça de pris, ensuite évidemment qu’il consommera du carburant fossile.
L’acheteur éventuel a une démarche positive, sinon il prendrait la même en full thermique.
Excellente idée cette Mercedes rechargeable, comme la Panamera d’ailleurs !
Ca ne peut que vulgariser l’idée du VE, si Mercedes et Porsche en fabriquent c’est qu’il y a de l’avenir ?
Et en plus, même avec 20/30 km d’autonomie ça peut permettre à son utilisateur de se rendre à son bureau sans consommer de pétrole, c’est bien, très bien même !
Là est l’essentiel.
Mastodonte lourd, moche, sans élégance, qui reste à dominante thermique, avec une autonomie électrique d’à peine 30 km, à un tarif sûrement exorbitant, le tout en se moquant du monde avec ces soi-disants 3L/100.
Tout-à-fait d’accord avec Guillaume.
Eh oui, comment « truander » les perfs … en toute légalité !
On ne devrait plus parler de conso NEDC, avec ces hybrides.
Vive la mise en place du WLTC, là, cela va faire mal !
§
Merci Guillaume pour ce très bon article…
Deux remarques:
Quand tu dis: « Car jusqu’à présent, la clientèle type de la très prestigieuse classe S n’était pas franchement du genre à se soucier de l’économie des ressources planétaires, surtout lorsqu’il s’agit de pétrole »
-> Je pense que c’est un peu réducteur d’affirmer cela.. car on en sait rien.. il est possible pour moi de rouler en S500 du fait de son statut et d’avoir tout de même une conscience « écologique »..
Autre chose: Quand tu dis: « Officiellement en revanche, comme toutes les hybrides rechargeables actuellement disponibles, la manipulation marketing fonctionne à merveille : 3,0L/100km (69 g. CO2/km) selon le cycle d’homologation en vigueur. Ca n’atteint pas le niveau d’hypocrisie et de mensonge d’une Panamera S E-Hybrid mais ça s’en rapproche ! »
-> Je pense que c’est le cas de TOUTES les voitures actuelles…. Cite moi une seule marque qui ne communique pas sur la conso de ses hybrides en mettant en avant des chiffres complètement ridicules que personne ne pourra atteindre dans des conditions normales d’utilisation…
Heureusement que tout le monde ne partage pas cet avis…
Que le paysage automobile francais serait triste si il n’y avait que des petites et moyennes voitures de chez psa et renault…encore un petit effort et on se croirait revenu a l’epoque des Trabant en ex RDA…
Il est bien de voir chacun bénéficier d’une voiture correcte, mais pas la luxure ostentatoire malsaine, de mandarin sans esprit, qui transpire dans la quasi-totalité des modèles Mercédès. Avec des courbes qui vont en ampleur m’a tu vu sans être vraiment aérodynamique ou jolies et des cuirs et préciosités que même un Maharadja trouverait sur fait.
C’est « voiture » ne fait pas exception, avec un air bulbeux de citrouille et un système hybride, plus champs du cygne de la propulsion essentiellement thermique qu’une véritable conversion à la propulsion essentiellement électrique.
A coté la Volt fait plus d’autonomie EV pour nettement moins cher, idem pour la Cadillac ELR qui fait dans le luxe sans au moins faire dans la citrouille.
Sinon la Phantom 102 EX de Rolls-Royce a encore plus de luxe et est au moins électrique pour de vrai.
Mais comme les mandarins sont nombreux, on risque malheureusement de devoir endurer la vue d’un certain nombre de ces boudins sur nos routes.