Lucid dans la tourmente : le constructeur américain vient d’annoncer à ses employés une forte vague de licenciements pour permettre à l’entreprise de survivre.
La semaine dernière, notre Jamais Content faisait l’inventaire des start-ups qui ont débarqué avec des crocs rayant le parquet dans le monde de l’automobile électrique et qui se retrouvent quelques mois plus tard en recherche d’un orthodontiste, voire d’un dentier. Lightyear, Faraday Future, Rivian, Sion ou encore Hopium, toutes ou presque se sont présentées à leurs débuts comme des tueuses de Tesla pour finalement finir sur le tableau de chasse de la marque d’Elon Musk ou de se mettre en retrait pour panser ses blessures.
À lire aussi Le Jamais Content – Le grand cirque des start-ups de voitures électriquesEt à cette liste, on peut donc désormais ajouter Lucid Motors. Aussi extraordinaire soit sa berline Air au point de surpasser la Model S, le nouveau venu américain doit faire face à une dure réalité. Dans un rapport remis aux autorités, il a en effet révélé un nouveau plan de restructuration dont l’objectif est de réduire les dépenses de fonctionnement pour « faire face à l’évolution des besoins de l’entreprise et à l’amélioration de la productivité ». Parmi les mesures prises se trouve une diminution forte de sa masse salariale de l’ordre de 18 % : environ 1 300 employés vont être licenciés. La procédure va s’étendre jusqu’à la fin du deuxième trimestre et cela devrait coûter l’équivalent de 27,6 millions d’euros en matière d’indemnités.
À lire aussi Essai exclusif – Lucid Air Grand Touring : California Dreamin’Peter Rawlinson, le PDG, a envoyé à ses employés un mail intitulé « Des nouvelles difficiles aujourd’hui » pour l’annoncer, précisant que tous les niveaux de l’entreprise sont concernés, dont l’équipe dirigeante, et que les employés seront mis au courant de leur sort avant la fin de la semaine. « Nous avons passé en revue tout ce qu’il était possible de faire pour optimiser les coûts de notre structure, mais, malheureusement, ces mesures ne nous permettent pas d’atteindre nos objectifs. Nous avons donc du coup dû prendre la décision douloureuse mais nécessaire de laisser partir certains membres de notre talentueuse équipe » écrit-il.
Il a ensuite conclu en affirmant que ces licenciements permettront à l’entreprise d’être plus forte et plus résiliente sur le long terme, en remerciant ses employés pour leur « extraordinaire persévérance, ingéniosité et esprit d’équipe » et en rappelant que la sortie du deuxième modèle de Lucid, le SUV Gravity, est toujours maintenue pour 2024.
Commentaires
Et oui, comme d'habitude, le grand patron avait les yeux plus gros que le ventre, et qui paye à l'arrivée, ceux et celles qui ont fait le vrai boulot !!!
Lui, a dilapidé l'argent en com et marketing, a fait des promesses qu'il ne pouvait pas tenir et..... plouf... Comme beaucoup de ces start-up qui ne voient qu'une seule chose : profits, profits, profits et le plus vite possible bien sûr. Ces start-up ne jurent que par la cotation en bourse, le st Graal !!!!
Toutes ont la même vision la marketing, donc toutes sont vouées à l'échec..... Et les faits sont là..... Il faut arrêter cette hérésie des start-up.
Ces pseudos n'ont que ce qu'ils méritent. C'est dramatique pour les employés.
C'est le grand patron et ses sbires qui devraient être virés, ça ferait déjà de belles économies !!!!
Hopium est un autre exemple typique de cette aberration des start-up.
On ne devient pas constructeur du jour au lendemain. Et des Einstein, des Hawking, des Musk, il n'y en a pas tous les jours.... Ça se saurait !!!!
Cette société est en perdition constante et manque cruellement d'humilité.... C'est criant aujourd'hui avec les IA !!!!! L'homme fait encore n'importe quoi et ne comprend toujours pas....
Lucid n'est plus vraiment uns start-up mais un groupe industriel. Et je ne crois pas qu'ils aient dilapidé beaucoup d'argent en marketing, et si c'est le cas c'était sûrement nécessaire, on ne lance pas une marque aujourd'hui sans communiquer un minimum. D'autre part, ce que vous décrivez est plutôt l'antithèse d'une start-up, dont le profit immédiat n'est justement pas la priorité. Le profit n'est qu'une conséquence, le moteur d'une start-up est d'abord une très forte croissance (on dit "traction" dans le jargon) fondée sur la construction rapide d'une communauté massive. C'est pour cela que les start-up sont souvent déficitaires les premières années, et que leur pérennité repose d'abord sur des levées de fonds, en attendant les premiers profits. Bref, pas grand chose à voir avec le profil de Lucid Corporation en fait.
y'a les mauvais chasseurs, ok, et puis y'a les bons chasseurs...
Par contre des tueuses de e-Mégane, on en trouve quelques-unes qui sont bien armées!
Cela montre bien la difficulté de s'imposer sur un marché quand le créneau a déjà été pris et quand celui qui s'y installé il y a 15 ans maintenant s'est imposé parmi les meilleurs (pas le seul) des constructeurs de VE.
Une petite remarque au rédacteur:
Lorsque vous écrivez "toutes [ces marques] ou presque se sont présentées à leurs débuts comme des tueuses de Tesla", je ne suis pas certain que se soit la réalité.
En revanche vous auriez pu écrire, comme nombre de vos confrères, "toutes ces marques ou presque ont été présentées par la presse à leurs débuts comme des tueuses de Tesla".
Car ce n'est pas faute d'avoir été maintes fois souligné par vos lecteurs, dès qu'une nouveau modèle est annoncé, il quasi systématiquement présenté par la presse, dont AP, comme un Tesla Killer.
Ça en devient quelque peu ridicule.
PS: je ne roule pas en Tesla.
Tout à fait d'accord avec vous pour le terme de Tesla Killer. C'est la presse et uniquement elle qui a utilisé ces qualificatifs.
L'article ne mentionne pas le pourquoi de ces licenciements en dehors de vagues difficultés financières. Dues à quoi? Coûts de production, ventes trop faibles, produits non adaptés au marché...?
On assiste ces derniers mois à l'éclatement d'une nouvelle bulle financière, l'indice Nasdaq a perdu 30% de sa valeur, des entreorises de la taille de Google, Facebook et Microsoft licencient par milliers, plusieurs banques se sont effondrées depuis la décision de la Fed de remonter ses taux, asséchant du même coup les marchés et il a été à un moment question de la faillite de la Deutsche Bank ces derniers jours.