Les récents épisodes de pics de pollution observés dans plusieurs grandes villes françaises ne font que confirmer ce que beaucoup répètent depuis plusieurs années déjà : au XXIème siècle, l’automobile à pétrole n’a plus vraiment sa place pour circuler en ville à moins de 30 km/h de moyenne. Une réalité d’autant plus difficile à nier que les alternatives n’ont jamais été aussi nombreuses. Passage en revue.
I. Le vieillissement du parc roulant
Avant tout chose, commençons déjà par rappeler la principale cause de pollution due à l’automobile depuis plusieurs années : l’âge moyen du parc roulant. Tant que l’automobile sera un bien possédé plutôt que partagé à l’échelle d’une communauté, d’un quartier ou d’organisations professionnelles ad hoc, il ne pourra pas en être autrement. La durée de vie moyenne d’une voiture étant en grande partie fonction du nombre d’heures et/ou de kilomètres parcourus, rares sont les véhicules qui partent aujourd’hui au recyclage au bout de 5 ans de bons et loyaux services et de plus de 250 000 km au compteur. Même dans ce cas de figure, ils finissent bien souvent sur le marché de l’occasion. Ils profitent alors à des ménages à revenu modeste qui font en sorte d’y consacrer le moins de moyens possibles ce qui conduit bien souvent à un entretien et une maintenance minimalistes. C’est bien souvent là que les problèmes commencent…
De leur coté, les constructeurs automobiles répètent inlassablement depuis 15 ans que les émissions des véhicules neufs ont été considérablement réduites. C’est vrai. Pourtant, la réalité perçue par les habitants des grandes villes est toute autre. Plusieurs explications à cela : l’âge moyen du parc roulant, le manque d’entretien et/ou la négligence de certains propriétaires (suppression vanne EGR, suppression FAP, etc…) la congestion croissante à l’intérieur des grandes agglomérations, les politiques menées par les municipalités pour diminuer l’usage de l’automobile en ville (partage de la voirie, limitation de l’offre de stationnement, etc…).
II. Les alternatives à l’automobile
Intrinsèquement limitées, les alternatives à l’automobile ont néanmoins beaucoup progressé ces 20 dernières années à l’intérieur des grandes agglomérations. Sous l’impulsion des communautés urbaines, des départements et des régions (la liste est longue…), l’offre en transports collectifs s’est considérablement améliorée. Problème : ce type de transport est, par nature même, limité aux zones urbaines denses, là où les besoins en transport sont substantiels. Partout ailleurs, ils répondent beaucoup plus difficilement aux besoins. Et pour cause : la première vertu des transports collectifs, c’est l’économie d’espace. Son intérêt se limite donc pour l’essentiel aux (grands) centres urbains, là où l’automobile est de moins en moins désirable.
L’autre alternative à l’automobile, toujours en milieu urbain, c’est le vélo, avec ou sans assistance électrique. En France, son potentiel est important pour les déplacements de courtes distances (< 3 km) notamment et/ou en complément des transports collectifs. Mais son utilisation en tant que mode de transport à part entière sous-entend d’être capable d’adapter son mode de vie, ce que peu de ménages sont encore prêts à faire.
III. Les solutions technologiques qui fonctionnent (vraiment)
Si les alternatives à l’automobile restent jusqu’à présent assez limitées, c’est aussi parce que les choix et modes de vie (habitat, loisir, famille…) de millions de ménages français se sont construits, consciemment ou non, autour de l’automobile. De fait, dans bien des situations, l’automobile est la seule alternative viable pour répondre aux besoins très divers des ménages.
Conséquence directe : pour résoudre durablement les problèmes de qualité de l’air en ville ou pour réduire la dépendance au pétrole de l’automobile, il va aussi falloir miser sur les technologies propres.
Sur ce point, il convient de distinguer deux cas de figure :
Le premier cas : celui des technologies dites de « post combustion », entendez par là, la filtration la plus fine possible des gaz d’échappement produits par les moteurs à combustion interne, qu’ils soient essence ou diesel. La solution à laquelle la totalité des constructeurs automobile ont eu jusqu’à présent recours pour répondre aux normes EURO (de plus en plus strictes). Outre son coût qui ne fait qu’augmenter au fur et à mesure du durcissement des normes EURO, les technologies de post-traitement souffrent d’une faiblesse avérée : leur efficacité à long terme et le coût de maintenance associé (variable selon les technologies choisies).
L’autre cas de figure, dite de rupture, consiste à supprimer à la source la pollution engendrée par le moteur thermique. Une solution dans laquelle Toyota a massivement investit avec sa technologie hybride. Une voie dans laquelle de nombreux constructeurs sont en train d’investir à leur tour (notamment en faveur du VE), pour apporter une solution à long terme au problème de pollution atmosphérique en milieu urbain.
Ces solutions de rupture sont intéressantes car avec le recul, elles s’avèrent être beaucoup plus efficaces dans la durée que les solutions de post-traitement. Une des raisons pour lesquelles, l’hybridation croissante des moteurs thermiques ainsi que l’électrification des véhicules à vocation urbaine constitue désormais un point de passage obligatoire pour l’avenir des grandes villes françaises.
Vive le futur sobre et intelligent! ;-)
Bonjour,
Bon panorama !
Je cherche justement une « voiture verte » et me documente sur le sujet depuis quelques mois.
D’après ce que j’ai lu, on tire à boulet rouge sur le diesel mais l’essence serait beaucoup plus problématique..
http://www.lepoint.fr/auto-addict/securite/pollution-la-bombe-a-retardement-du-moteur-a-essence-02-04-2014-1808318_657.php
Côté Diesel, les normes E5 / E6 règlent bien le problème avec les nouveaux véhicules ? Vous semblez avoir des doutes dans votre article.
Merci.
Stéphanie.
@ Jumper : nous sommes bien d’accord que ce type de solution ne peut s’envisager qu’à grande échelle ( tu écris, à juste titre, « d’un pays »).
Ces solutions nécessient d’être en réseau (grid).
Il ne s’agit donc pas d’une solution « décentralisée » à l’échelle d’une petite communauté.
Enfin, sur le plan du fonctionnement, il n’y a pas grande différence entre « vente du surplus » et « vente totale » de la production EnR individuelle.
Je fais mienne cette citation d’Elon Musk, dont certains disent qu’il est le futur Steeve Jobs de la mobilité de demain…
« UN JOUR, QUAND NOUS DIRONS A NOS PETITS ENFANTS QUE JADIS NOUS ROULIONS DANS DES ENGINS BRUYANTS QUI ÉMETTAIT DE LA FUMÉE TOXIQUE, ILS NE NOUS CROIRONS PAS… »
Et à l’occasion, on peut lire cet article…
http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/19/va-droit-vers-leffondrement-selon-etude-nasa-250800
On va droit vers l’effondrement, selon une étude de la Nasa :
La civilisation industrielle pourrait s’effondrer au cours des prochaines décennies, victime de la surexploitation des ressources et d’une répartition des richesse
Le problème des thermiques n’est pas aussi simple, notamment par rapport au parc « vieillissant ».
Effectivement, beaucoup de gens, moi compris fais avec nos maigre moyen et c’est pourquoi je roule aujourd’hui encore avec une R21 2.1l GTD.
Si je roule avec cette dernière c’est parce qu’elle ne me coute pas un bras à chaque réparation, elle n’est pas pleine d’électronique donc moins d’arrêt au garage pour ça, sa consommation en mixte est très correcte par rapport au véhicule d’aujourd’hui 6.3L /100Km et même un jolie 5l /100Km sur Nationale et Autoroute (pas de 130km/h, sa vitesse croisière pour une faible conso c’est 110km/h).
Ensuite elle ne pollue « réellement » à des niveau très comparable des véhicule d’aujourd’hui. De mémoire je suis vers 130/140 kg de CO².
Pourquoi réellement, simplement parce que les jolie véhicule neuf doter d’un filtre à particule top moumoute, pollue tout autant. Demander donc au garagiste comment il « décrasse votre « FAP »? Un bon coups de d’accélérateur et hop, gros nuage noire et FAP décrassé.
Je ne vous parle pas non plus des consommation record que nous laisse gentiment/naïvement croire les constructeurs auto, 3.5l, 4.0l, 4.5l…
En réalité il faut compter près d’ 1l voir 1,5l (ci n’est plus suivant les marques).
Ce que je veux dire c’est qu’il est trop simple de blâmer les vieilles voitures, les gens font avec leur moyens, beaucoup n’hésiterais à changer de véhicule s’ils le pouvaient, ne serait-ce que pour réduire la consommation en carburant et donc réduire les frais liés à leurs déplacement pro/perso/loisirs…
Par contre je suis d’accord sur le fait que l’état a trop poussée au tout diesel, il n’aurait pas dû faire ça.
Il aurait dû aider/encourager les constructeurs auto à développer des systèmes alternatif, comme l’électricité (qui existe depuis plusieurs dizaines d’années), l’air comprimé, l’eau….
Mais non, jouer le jeux des lobbyings à toujours été tellement plus simple, mais ça n’a jamais été une bonne idées.
Pour le coups (si je ne me trompe pas), nous devrions prendre exemple sur les USA, qui n’empêchent pas les particulier de créer tout véhicule roulant qu’ils souhaitent (en respectant le minimum types feux stop, code, croisement, anti-brouillard…), formes, motorisations…
Enfin, c’est un sujet qui est loin d’être aussi simple et évident, il y a beaucoup de paramètres à ne pas négliger.
Pas facile ma ptite Dame !
En France le potentiel du vélo est effectivement important, voici la part modale de quelques grandes villes :
Copenhague : 55 %
Amsterdam : 44 %
Munster : 40 %
Malmö : 30 %
Bâle : 25 %
Brême : 23 %
et en France :
Strasbourg : 15 %
Bordeaux : 8 %
Grenoble : 5 à 6 %
Nantes : 5 à 6 %
Paris : 2 à 3 %
Lyon : 2 à 3 %
Bonjour à tous, bonjour Guillaume,
ce que revient à dire ton propos sinon sur les grandes villes malades de la pollution, ce ne sont d’ailleurs pas les villes au volant sinon mais bel et bien des êtres humains, est l’exemple parfait pour moi qui bosse sur ce sujet précis depuis des années (à savoir les points communs entre les énergies fossiles, le CO2, le climat, l’économie, le social et l’environnemental soit la résultante que j’ai inventé et que je propose, l’éco2nomie qui me semble être une très bonne voie à ce jour car réaliste, co2ncréte et surtout éco2 logique), ce sont les fameuses co2ntradictions absolument intenables dans lesquelles on est tous empêtrés et parties prenantes…
Et pour cela il fait des exemples simples et hyper co2ncrets… par exemple sur une région du monde dont on parle bcp, la Chine et nos amis chinois !
Ce jour on apprend que le tourisme là-bas n’y « déco2lle pas » autant qu’espérer et en grande partie à cause de la… pollution générée par la croissance économique folle et gigantesque…
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/03/19/97002-20140319FILWWW00167-chine-les-touristes-moins-nombreux-que-prevu.php
et 2ème info co2ntradictoire de la 1ère info, la Chine signerait bientôt une grosse co2mmande d’Airbus pour équiper ses co2mpagnies aérienne sur place en Chine…
http://www.boursorama.com/actualites/la-chine-discute-d-une-grosse-commande-d-airbus-3d0b9dcaa0fa5819b4832d004382330e
bref, si acheter encore plus d’avions et donc polluer encore plus permet de faire venir plus de touristes pour les balader sur place alors que ceux-ci fuient de plus en plus la pollution dantesque qui règne là-bas en Chine, il y a comme quelque chose qui « ne tourne plus rond » et donc pas d’éco2 logique surtout !
Et donc ça revient exactement au même que pour le problème de la pollution à Paris et en Ile de France… la France 1ère destination touristique au monde, je vous laisse imaginer l’impact carbone réelle de tout ceci via notamment les 2 gigantesques aéroports parisiens… la co2ntradiction est patente entre vouloir diminuer les émissions de CO2 et la pollution issue des transports routiers et vouloir attirer de plus en plus de touristes dans la capitale qui y viennent du monde entier… en avion ou presque !?
Et on veut aussi faire un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes à Nantes encore plus gros pour attirer encore plus de touristes et donc pour accroitre la pollution… sauf qu’avec des A380 un peu plus éco2nomiques par passager transporté…
Hé bien, à un moment il va bien falloir être obligé de choisir dans quelle bonne direction soutenable on va tous ensemble… le climat le fait de plus en plus d’ailleurs le choix à notre place et c’est bien dommage… dernier exemple en date aux USA :
http://www.boursorama.com/actualites/le-froid-plombe-les-resultats-de-fedex-le-titre-recule-496e15b808301d375688fe0c45e53038
« le froid plombe les résultats de Fedex. »
sans co2mmentaire.
« Les récents épisodes de pics de pollution observés dans plusieurs grandes villes françaises ne font que confirmer ce que beaucoup répètent depuis plusieurs années déjà : au XXIème siècle, l’automobile à pétrole n’a plus vraiment sa place pour circuler en ville à moins de 30 km/h de moyenne. »
sauf erreur je n’ai pas encore vu de pics de pollution centrés sur les grandes agglomerations puisque lors des derniers pics ce sont des regions entieres et pas seulement des villes et quand ca baisse ca baisse de la meme maniere en ville et en campagne…
a noter en effet que les releves ne sont pas exclusivement faits dans les agglomerations mais egalement dans des petits villages plein de verdure et bien sympa traverses la nuit par une voiture toutes les heures environ…
je veux bien croire que le diesel soit une cause de pollution mais ca m’affole de decouvrir qu’ou j’habibe a 25 km d’une grande ville l’air que je respire est de mauvaise qualite d’autant qu’aussi dans mon secteur ou dans cette grande ville je ne suis jamais incommode par l’odeur du diesel n’ayant pas vraiment l’impression que c’est le diesel qui pollue…
j’attend des explications des specialistes concernant ces pics de pollution recents et non limites aux grandes agglomerations…
Le vieillissement du parc roulant ?
Je crois qu’il ne faut pas tomber dans la facilité à ce propos car c’est justement l’un des arguments qui peuvent conduire à tout et surtout à n’importe quoi.
Une voiture aux dernières normes pollue nettement moins que celle de la norme d’avant, et surtout que celle d’il y a 8 ou 10 ans. Bon, il faut donc accélérer le changement de véhicules anciens, cela semble logique.
Le truc c’est qu’une automobile est conçue sur une durabilité de 10 à 20 ans, selon l’usage, le soin apporté et le hasard. Une partie importante de l’énergie utilisée pour et par une voiture l’est à sa fabrication. Jeter avant l’heure des voitures, condamner toute une voiture pour une réparation mineure, c’est gaspiller et donc polluer, même si c’est ailleurs, autrement.
La différence de pollution locale justifie-t-elle ce gaspillage ? Peut-être si l’on se base sur les chiffres de pollution issu des modèles. Mais si l’on compare dans la réalité, avec le cycle quotidien de la voiture, démarrage à froid, circulation plus ou moins chargée, distinction de tous les polluants… l’écart entre la voiture très récente et la plus ancienne est-il si important ? On sait bien que pour la consommation le gain est nettement moins spectaculaire en vrai que sur le papier. Qu’en est-il de la pollution ? N’avez-vous jamais vu de la fumée bien noire sortir du pot d’une voiture pourtant récente ? Une bonne partie des voitures diesel en circulation aujourd’hui sont équipées de FAP, il devient un peu abusif de rendre responsable les quelques voitures vraiment anciennes qui circulent.
Le contrôle en situation des émissions des voitures et une action contre l’encombrement excessif des routes (voitures avec une seule personne à bord et grands véhicules) sont deux moyens d’action.
Relancer une prime à la casse sur les voitures de plus de 10 ans ou chasser la 205 diesel ne changera guère les choses.
les vehicules electriques imposent aux pays des infrastructures lourdes (site de production nucleaire /charban/gaz/hydrolyque avec des pertes, des lignes de transport avec des pertes, des sous stations transformateurs avec des pertes, des cables encores et des prises ou bornes de recharges) l’ideal mondial serait donc des vehicules classiques hybrides sous le capot sans pollution avec une combustion sans pollution : le gas , cela pourrait etre de l’hydrogene (olivine + eau avec un electrolyseur par exemple) donc l’ideal pour la chine l’inde serait un vehicule comme le e-mobile russe à l’heure actuelle d’un point de vue écologique.
Un moteur à combustion interne, ça s’appelle un diésel ; pour l’essence, mieux vaut utiliser un moteur à explosion, lequel pollue nettement moins avec du méthane (GNV) fossile et quasiment plus s’il est renouvelable (biogas).
A noter que ces 2 moteurs ne sont efficaces qu’à régime et charge constants, ce qui est loin d’être le cas, surtout en ville.
décrire l’article comme insultant me semble grandement excessif, et m’a incité à répondre.
je peux comprendre au cas par cas certaines difficultés, et de fait le recours à la solution de la voiture thermique.
Mais je partage l’avis du rédacteur, concernant le manque de volonté du grand public : cf les reportages durant la circulation alternée. Autre exemple, plus concret, sur la centaine de personne que compte mon entreprise, nous sommes 5 à venir quotidiennement en transport en commun. Si j’y arrive, pourquoi pas les autres ? Il suffit d’en parler autour de soi pour comprendre le manque de volonté. Dans tous les échanges que je peux avoir, mes interlocuteurs ne me parlent que de contraintes des transports en commun, et pas des avantages. Ben oui, ce n’est pas une solution miracle, elle demande des efforts (choix des horaires, flexibilité…), mais en présente bien d’autres (1 mois de transport en commun coûte autant que 3 jours de voiture… et après on parle de pouvoir d’achat…). On peut pas tout avoir, mais me dire que je n’ai pas dépensé de pétrole dans mon déplacement est plus important à mes yeux que 10min de retard.
Article insultant, les gens qui roulent, surtout en région parisienne, le font rarement par choix.
Quand vous êtes chomeur, allez dire à l’anpe que vous refusez un job parce que injoignable en TEC dans des délais corrects par exemple.
Allez dire à votre patron que vous ne pouvez pas aller voir ce client à 100km ou aller bosser dans une filiale parce que votre voiture ne supporterait pas l’aller / retour.
Tout les citoyens n’ont pas une visibilité à 5 ans de leur vie, le moteur thermique est le meilleur allié des changements impromtus.