Après vous avoir informé tout au long de l’année, Automobile Propre fait son bilan de 2022. A tour de rôle, les membres de la rédaction partagent coups de coeur et coups de gueule… et commencent à jeter un oeil sur 2023. On termine avec Soufyane.
La voiture qui a marqué 2022 ?
A l’instar de mes collègues, il ne fait aucun doute que la MG 4 a été la bombe de l’année. Bien plus abordable que la Renault Megane e-Tech, la compacte chinoise présente une meilleure polyvalence avec un peu plus d’autonomie et des recharges DC plus rapides. Elle a la forme de l’électrique parfaite et que les conducteurs ont réellement besoin. Et il ne fait aucun doute qu’elle doit être l’une des plus googlisée cette année (oui, le verbe existe sur le dictionnaire) derrière les Tesla. Mais…
Justement, cette Mégane e-Tech aura tout même bien marqué 2022 au fer rouge. Frôlant de peu l’ultime titre de Voiture Européenne de l’Année, elle a longuement fait parler d’elle, bien avant la MG 4. En bien, avec son coup de crayon et son atmosphère qui apportent un vent de fraîcheur dont le constructeur en avait bien besoin. On peut aussi ajouter à la liste sa construction rigoureuse et sa production en France. Mais il y a un revers de la médaille, aussi, avec sa gamme complexe et ses prix très salés qui ne permettent pas à la compacte de s’exprimer librement. Pour être tout à fait transparent, j’ai longuement hésité à faire apparaître ici le Nissan Ariya, l’autre bonne surprise de l’année mais tristement passé sous silence. Peut-être se rattrapera-t-il en remportant l’élection de La voiture européenne de l’année où il est en finale ?
Mon coup de cœur 2022
Le cœur a ses raisons que la raison ignore : un coup de cœur ça ne s’explique pas. Ça se ressent. Par une sensation qui fait que l’on vibre de l’intérieur pour quelque chose, qui fait dresser les poils au point d’en faire couler une larme, et qui fait perdre toute lucidité alors même que le cerveau tente en vain de trouver d’inutiles raisons pragmatiques. Et cette sensation là, c’est celle qui m’a envahi lors de notre essai exclusif de la Lucid Air. Un modèle qui m’excitait depuis l’annonce du projet, et dont je ne pouvais pas ne pas en prendre le volant avant de quitter la Californie.
Pourquoi elle et pas une autre ? Aucune idée, et c’est à ça qu’on reconnait un coup de coeur. Mais elle a un truc à elle que les autres n’ont pas : elle séduit davantage par ce qui ne se voit pas que par ce qui se voit. Elle est le fruit d’une recherche technologique obsessionnelle, ce qui suffit à allumer la mèche de mon affect. Bien sûr, il y a des critères plus rationnels à prendre en compte : comme beaucoup de mes confrères me l’on fait remarquer, sans doute pour me remmener à la raison, elle est chère, elle n’est pas disponible chez nous, et les indicateurs industriels et financiers de la marque seraient dans le rouge. Mais qu’importe, d’une part parce que je suis autorisé à abandonner toute forme d’objectivité et de rationalité dans ce paragraphe, et d’autre part parce que cet objet dépasse de loin tout ce que j’ai pu connaître en matière d’aboutissement et de génie. Mais le génie, justement, sera-t-il suffisant ? Le marché a aussi ses raisons que la raison ignore, et l’histoire retiendra que les génies automobiles, comme le Fiat Multipla pour ne citer que lui, n’ont été compris que trop tard.
Mon coup de gueule 2022
Du maillage toujours exécrable du réseau de recharge à l’explosion des prix de la recharge chez Allego en passant par le retournement de veste chez Ionity, entre autres exemples : des coups de gueule, il y en a eu cette année ! Mais au dessus du lot, ce sont les prix des voitures électriques, les variations incessantes et les règles du bonus écologiques qui posent problème à mon sens.
Evidemment, on nous fera remarquer que le post-Covid, la crise des composants, la guerre en Ukraine et l’inflation y sont pour quelque chose. Ce qui est vrai, en partie. Mais, sans doute dans un mauvais alignement des planètes, certains modèles ont vu leur prix grimper en même temps que la hausse du seuil du bonus écologique et le maintien de la prime de 1 000 € pour les hybrides rechargeables. Preuve en est avec le Kia Niro, dont la version EV a gonflé ses tarifs, alors que la déclinaison PHEV s’est affichée du jour au lendemain à… 1 000 € de plus. Nous ne disons pas que Kia a augmenté ses tarifs pour profiter du bonus, mais que Kia a augmenté ses tarifs au même moment. Mais la marque coréenne n’est pas la seule.
Par extension, et on ne s’étendra pas sur le débat tant il est dense, certaines règles du bonus écologique devraient être revues. Car comme pour le secteur médical en France, vu que c’est remboursé, certains en profitent plus que nécessaire. Cela pourrait empêcher les constructeurs de s’amuser avec leurs grilles tarifaires, mais aussi quelques conducteurs qui se font un plaisir de spéculer grâce aux aides de l’Etat.
PS : on me dit dans l’oreillette que les règles ont changé entre la rédaction de ce billet et sa publication.
La nouveauté de 2023 que j’attends le plus
La Lucid Air en Europe ? N’en rajoutons pas une couche, je vais me faire virer. Plus sérieusement, il y en a une qui me rend impatient. D’une part en matière de style, puisque la marque aura fort à faire pour conserver les traits du concept-car sur une voiture de série si la volonté est bien au centre du cahier des charges. Mais d’autre part au chapitre technique pour connaître les choix retenus sur cette voiture, qui succèdera à un mythe de la voiture électrique. Vous pensez à la Renault 5 e-Tech ? Raté.
Je pense plutôt à la version de série du Nissan Chill-Out Concept, qui succèdera à la Leaf, ce qui n’est pas une mince affaire. En tout cas sur le volet commercial, puisqu’au chapitre technique, il sera assez difficile de faire moins adapté. Le SUV urbain qui en découlerait reprendra donc la même plateforme CMF-EV bien née de ses cousines Renault et des caractéristiques assez proches. Espérons cependant que la construction de la gamme soit davantage calquée sur la simplicité de celle de l’Ariya, plutôt que sur le complexe catalogue de la Mégane e-Tech.
Au rayon des coups de génie ou à tout le moins des voitures d’ingénieurs qui pèsent plus par leurs créativité technique que leur conception issues des exigences du marketing, il y a la mercedes classe A monocorps, et notamment la dernière génération W169 (5portes )et C169 (3portes) .
J’en avais acheté une en 2010, trois portes, modèle 4 cylindre essence turbo (à l’époque du tout diesel, même sur les twingo, une hérésie !). Un double plancher, une position de voiture de sport , un moteur qui se glisse sous les pieds des passagers avant, et un coffre immense pour une monospace de 3m85 et 190ch, c’était quelque chose.Pas de place sous le capot pour des bouts de plastique cache misère.
Un vrai bout de bois cela dit avec des sieges dures comme de la pierre histoire de s’accorder avec le tarage des suspensions !
que dire…. ? j’attends le bilan de MR Philippe SCHWOERER ou MR DUPIN :)
Le coup de génie pour la Fiat Multipla, j’avoue je n’aurais pas osé aller jusque là…
Sinon pour les nouveautés 2023, va falloir s’armer de patience pour voir le Nissan Chill-Out…ce véhicule (code PZ1D en interne) n’arrivera pas avant fin 2024 voire début 2025 en Europe. Idem pour la R5, Renault ne tient jamais ces plannings projet, donc dans la rue à l’été 2024 dans le meilleur des cas.
« oui, le verbe existe sur le dictionnaire »
En post-it collé dessus ?