Alors que le lithium et le cobalt sont aujourd’hui de plus en plus demandés dans le secteur automobile, leur approvisionnement pourrait devenir critique à l’horizon 2050.
Ordinateurs, tablettes, smartphone…, les batteries sont partout et avec l’avènement annoncé de la voiture électrique, tout s’accélère ! Selon une récente analyse des chercheurs de l’Institut Helmholtz Ulm (HIU), l’approvisionnement en cobalt pourrait devenir critique à l’horizon 2050. Certes, la quantité de Cobalt et de lithium dans une batterie est infime et leur utilisation va dépendre de la chimie utilisée. Dans la batterie d’une Chevrolet Bolt par exemple, le premier représente environ 6 % des matériaux utilisés et le second 2 %. C’est finalement assez peu. Mais multiplié par les millions de voitures électriques attendues et par l’utilisation de packs aux capacités toujours plus importantes, les quantités vont rapidement devenir astronomiques.
Les analyses réalisées par les chercheurs de l’HIU s’étendent jusqu’en 2050 et intègrent des applications aussi variées que la téléphonie mobile ou les voitures électriques. Outre l’augmentation conséquente du coût des matières premières, c’est bien de pénurie dont il est question. « La demande de cobalt par les batteries pourrait être deux fois plus élevée que les réserves identifiées aujourd’hui » notent les auteurs du rapport. D’ores et déjà l’industrie de la batterie consomme 50 % de la production mondiale de cobalt, aujourd’hui estimée à 62.000 tonnes par an.
Pour le lithium, les chercheurs estiment que réserves sont « moins tendues » mais que la production devra être fortement augmentée, probablement plus de dix fois par rapport aux valeurs actuelles, pour parvenir à répondre à la demande croissante des différents marchés.
A cela s’ajoute la problématique de concentration de ses réserves, dont certaines sont localisées dans des zones jugées politiquement instables et parfois peu regardantes quant aux processus d’extraction et à la main d’œuvre utilisée. En novembre dernier, Amnesty International rappelait que certaines chaînes d’approvisionnement en cobalt située au Congo, premier producteur mondial du minerai, étaient susceptibles d’être liées au travail des enfants. Parmi les constructeurs épinglés figuraient notamment Renault et le géant chinois BYD.
La course à l’approvisionnement
Pour les fabricants, la priorité est désormais de parvenir à sécuriser les approvisionnements pour parvenir à fournir les millions de véhicules électriques attendus. Cette semaine, c’est le chinois GEM, fournisseur du géant CATL, qui a signé un accord pour l’achat de près d’un tiers de la production de cobalt de Glencore, considéré comme le premier producteur mondial.
Au total, le groupe minier va céder 13.800 tonnes d’hydroxyde de cobalt à GEM en 2018 puis 18.000 tonnes en 2019 et 21.000 tonnes en 2020, soit plus de 50.000 tonnes sur trois ans. Une commande qui permettra à CATL de couvrir les besoins des constructeurs chinois mais aussi ceux des européens, le groupe chinois fournissant à Volkswagen une partie d’une commande de 20 milliards récemment annoncée par le groupe allemand.
Une hausse de la demande qui fait naturellement exploser la valeur du précieux minerai. Depuis 2016, son prix a été multiplié par trois. Aujourd’hui, il se négocie 85.000 dollars la tonne sur les marchés boursiers, soit près de 70.000 euros. Assurant aujourd’hui près de 65 % de la production et détenant 60-70 % des réserves mondiale, la République Démocratique du Congo entend bien toucher sa part du butin. Cette semaine, elle a annoncé une réforme de son code minier qui viendra taxer le cobalt à 10 % contre moins de 2 % actuellement.
Pour le lithium, la situation est plus ou moins similaire. Une nouvelle fois, la Chine a la plus grande appétence, n’hésitant pas à aller chercher les ressources jusqu’au Québec. Au cours des dernières semaines, CATL a acquis 90 % des parts de North American Lithium, société qui exploite une mine de lithium à La Corne, en Abitibi, Témiscamingue.
« La Chine commence à s’éveiller aux véhicules électriques. Et là, ils se réveillent et se rendent compte que l’approvisionnement est difficile et limité », explique au quotidien québécois La Presse une autre société spécialisée dans l’extraction du minerai, Nemaska Lithium. « Ils ne veulent plus être à la merci d’autres groupes chinois. Ils veulent aller à la source. C’est ce qui explique que des Chinois sont en Australie et au Québec en train de regarder pour des ententes intéressantes. »
Des alternatives à développer
Ces difficultés annoncées signifient-elles la fin de la voiture électrique ? Non, car les réserves de Cobalt restent aujourd’hui conséquentes . Avec près de 5 millions de tonnes à l’échelle mondiale, cela devrait laisser 20 à 30 ans de réserves. De quoi laisser le temps aux industriels d’envisager la suite.
Au même titre que certains moteurs électriques sont aujourd’hui fabriqués sans terres rares, les batteries vont également devoir évoluer vers des technologies dépourvues de cobalt ou de lithium ou en limitant fortement l’usage. « Il est essentiel d’augmenter les activités de recherche dans les technologies de batteries alternatives » note ainsi l’un des auteurs du rapport.
A cela s’ajoute l’urgence de mettre en place une économie circulaire autour de la batterie pour optimiser la seconde de vie et favoriser un taux de recyclage élevé permettant de limiter la pression sur ces matériaux devenus critiques. A l’échelle européenne des travaux sont en cours sur le sujet et la Commission a signé le 12 mars dernier un accord d’innovation avec plusieurs industriels, dont Renault et Nissan, pour étudier et lever les éventuels obstacles réglementaires et législatifs liés à cette filière.
il y a l’azote liquide
Pas d’inquiétude il y a le graphène, à base de carbone C, qui sera là à temps pour prendre la relève. Dormez tranquille ce soir.
La concurrent des solutions alternative à la batterie est forte. Il peut y avoir les piles à combustibles dès que l’on a résolu le problème de la production d’hydrogène ou le solaires pour les véhicules de loisir type bateau.
petit HS quand même dans la liaison Lithium Cobalt : le lithium est 6 fois plus disponible que le Cobalt et il en faut 3 fois moins par batterie, donc sa disponibilité pratique est 12 fois celle du Cobalt, en gros on en pas pour 300 millions de VE comme le cobalt, mais pour plusieurs milliards …. de quoi attendre non un autre matériaux miracle (difficile de faire mieux vu que le lithium et le métal possédant le plus haut rapport couple électrochimique / poids), mais le recyclage des premières générations de VE
Je ne doute pas que la recherche nous apporte des solutions libérées d’éléments rares d’ici quelques années.
Genre basés sur les technologies des condensateurs ou supercondensateurs.
ça rentre pas en contradiction avec l’article de la dernière fois sur les terres rares ?
je trouve toujours un peu dérangeant cette facilité avec laquelle on aborde l extraction sans limite de minerai/métaux.
Co, Li ou autres (pétrole…on l oublie mais il me semble bien qu il est aussi en voie d extinction)…il n en resterai que pour 30, 50, 80ans…..personnellement je trouve de un que c est une échéance a EXTRÊMEMENT court terme et de deux, que l on est tjrs ds cette réflexion de s accaparer l intégralité d une ressource pour notre « petit plaisir ».
de 1, il me parait évident que la situation n ira jamais jusqu’à la disparition totale d un élément, la situation sera totalement ingérable bien avant ! (coût extrême, guerre, etc…)
de 2, qui sommes nous pour décider que notre génération va faire disparaître de la planète un (ou plusieurs) de ses éléments ?!?!
il est peut être temps d arrêter de se projeter vers un consumérisme acharné et sans limite, VE individuels pour tous, gadgets électroniques a changer tous les 2ans, production a l autre bout de la planète, etc…
Cobalt : 2 pistes pas encore prises en compte : le cobalt présent dans les océans sous 2 formes distinctes et çà multiplie les stocks par un facteur 2 à 40
https://www.actu-environnement.com/ae/news/abysse-minerais-nodules-polymetalliques-marins-cuivre-nickel-cobalt-ressources-15430.php4
https://www.lesechos.fr/03/12/2012/LesEchos/21325-051-ECH_mineraux—les-promesses-de-la-mer.htm
Tiens, personne ne pense aux PAC H2 qui nécessite bien moins de batterie et donc de besoin en cobalt ?
Si les PL et autres équipements lourds sont en PAC H2, déjà çà va ralentir le besoin en cobalt.
Michaël TORREGROSSA : 4 à 5 milliards de tonnes de Cobalt en réserve et à 60.000 tonnes / an y’en aurait pour moins de 30 ans ?
Heu , y’aurait pas une erreur quelque part ?
Faudrait des VE avec des batteries suffisantes pour les 90% des parcours courts, couplées avec un prolongateur pour les 10% des parcours les plus longs.
Les batteries lithium fer phosphate sont elles vraiment hors course pour le VE ? ça résoudrait le problème du cobalt.
D’une manière générale, il faut diversifier les moyens de produire de l’énergie, les moyens de se déplacer. Vouloir répandre une unique technologie c’est la condamner
Le cobalt ça ce recycle, contrairement à une ressource comme le pétrole qui brûle une fois pour toute. Alors quelque soit le nombre de VE sur terre les ressources en cobalt ne notre planète ne vont pas changer ! Il sera même probablement plus facile de le récupérer dans une batterie de 100 kWh que dans 10 000 smartphones, et même plus facile que de l’extraire. Et le recyclage ce fera au plus près des usagers, donc pas par des enfants au Congo mais par des gens biens payés voire surtout par des robots.
Alors tout va bien, même le roadster de Musk reviendra peut être un jour sur Terre !
Comme avec toutes les richesses de ce monde, il faut arrêter d’en vouloir plus que nécessaire… donc exit les batteries de 60 à 100kWh quand cela n’est pas justifié. Moins de poids, moins de particules, moins de consommation… soyons juste « raisonnables » et partageons !
Tout le monde craignait un manque de lithium, mais la vraie bombe, c’est le cobalt!
La solution ne serait-elle pas dans le recyclage de toutes nos vieilles batteries HS?
Bonjour,
Pour arrêter la surenchère sur le cobalt et lithium ,il faut développer les batteries aux graphène en priorité car on connait le potentiel de ce matériau en laboratoire.Maintenant on veut du concret un procédé industriel économique pour créer ces nouvelles batteries.
Peut-être avez vous des nouvelles sur leur développement ?
il y aura d’autres alternatives pour les batteries avant qu’il n’y ait plus de cobalt !
c’est sur est certain, exemple le graphène.
Le XXI eme siècle sera celui de la deuxième vie des batteries puis celui du recyclage des batteries. Et la fin de l’usage écrasant des hydrocarbures de grès où de force.
Tant que les VE n’utiliseront pas toutes les technologies disponibles les plus propres et les moins chères, à matières les plus abondantes sur toute la chaîne de traction, il n’y aura pas le mieux.
Une aide à la motricité et à l’autonomie…, par accroissement inertiel vortex en turbine hydraulique… a été donnée gracieusement, en open source, adaptable à maintes industries et chauffages : https://moteursetgenerateurschaudierespropresturvor.wordpress.com/
Mais qui cherche à la développer dans l’intérêt collectif, plus que de tirer « avantage » de solutions polluantes abusives et chères ?