La Hyundai Ioniq 6, berline électrique coréenne, est proche de posséder un record. Elle est en effet une des voitures les plus aérodynamiques du marché, électrique comme thermique.

Son coefficient de traînée de 0.21 égale celui de la luxueuse berline électrique américaine Lucid Air. Parmi les modèles que l’on connait, la Lightyear fait mieux avec un Cx de 0.175. Parmi les modèles déjà commercialisés, la Mercedes EQS est la seule à faire mieux avec un coefficient de 0.20.

L’accomplissement technique de Hyundai est d’autant plus impressionnant que leur nouveauté coûtera bien moins cher. Là où les Lightyear et Mercedes affichent des tarifs largement supérieurs à 100 000 euros, la Ioniq 6 devrait avoisiner les 50 000 euros. En effet, la First Edition qui représente le haut de gamme est à un peu plus de 60 000 euros.

Et pour parvenir à lui conférer une telle efficience, Hyundai a équipé la Ioniq 6 d’éléments aéro mobiles. Mais avant d’en venir là, le constructeur a déjà imaginé une ligne, un profil inspiré des “Streamlingers”. C’est ce qu’explique Simon Loasby, le directeur du style de Hyundai.

“Ioniq 6 a commencé par une seule courbe qui définit son profil et son architecture, la forme aérodynamique ultime. Et ‘Electrified Streamliner’ est devenu le petit nom de la voiture”, se souvient Loasby.

“Le véritable début du design et de l’ingénierie aérodynamiques a commencé dans les années 1930 et nous avons estimé que s’inspirer de cette époque, et évidemment de la nature, était le moyen idéal de créer une singularité et des performances durables dans le segment des voitures électriques.”

Un mélange subtil entre nature et ingénierie

Loasby précise que les inspirations dans l’ingénierie se situent dans l’aviation. Ainsi, les ailettes sur les extrémités du spoiler sont directement tirées du chasseur britannique Spitfire de la Seconde Guerre Mondiale. Cela permet “d’absorber le flux d’air du toit et de réduire la traînée en minimisant les vortex sur le bord du spoiler”.

Jinhyuck Chang, le directeur du développement aérodynamique de Hyundai, détaille de son côté l’inspiration de la nature. L’ingénieur dit s’être inspiré de la forme des ailes d’un faucon pèlerin, “surtout celle qu’il prend lorsqu’il plonge sur sa proie à 390 km/h”.

Mais ce développement n’était que le début du processus de conception, avant le crucial passage en soufflerie. L’objectif du constructeur était de gagner 10 % supplémentaires d’efficience lors du passage dans le tunnel.

Celui-ci s’est accompagné d’un travail par CFD, l’étude informatique de la dynamique des fluides. De plus, les logiciels utilisaient un processus de morphing, permettant de changer les formes de la voiture et de voir en direct les effets de ces modifications.

Au total, Hyundai a choisi la forme du spoiler parmi 70 options différentes. Et c’est grâce à ces technologies que la firme a pu intégrer une aérodynamique active sur son modèle. Cette possibilité fut longtemps réservée à des voitures d’exception, à l’image de la Pagani Huayra et de ses flaps mobiles.

Qu’apportent ces éléments aérodynamiques mobiles ?

Le premier élément mobile se situe sur le pare-chocs avant de la Hyundai Ioniq 6. Celui-ci permet de limiter la résistance aérodynamique consécutive au refroidissement. Les ailettes bougent pour fermer les entrées d’air vers le radiateur, et ainsi réduire de 20 % la résistance totale de l’air.

Sur les côtés du pare-chocs avant, les formes redirigent le flux d’air à l’extérieur des roues, réduisant également la traînée. Les côtés du pare-chocs arrière possèdent également un élément réduisant la résistance à l’air. La forme qui ressort sous l’extrémité des optiques permet “d’appliquer une ligne qui coïncide latéralement avec l’extrémité du spoiler pour envoyer le flux d’air sur le côté du véhicule”.

Enfin, un diffuseur a été intégré sous la partie arrière du véhicule, tandis que la partie inférieure est couverte par des caches. Ceux-ci évitent que les éléments mécaniques ne créent une résistance là où la pression de l’air est plus haute. De la même manière, l’écart entre les roues et la carrosserie a été réduit pour limiter la résistance de l’air.

“Dans l’ère du véhicule électrique, la résistance de l’air est plus importante que toute autre performance”, déclare Min Byung-hoon, directeur du développement des performances. “Grâce à leurs efforts collectifs, les ingénieurs et designers en aérodynamique de Hyundai ont réalisé avec la Ioniq 6 une nouvelle référence pour Hyundai et la marque de la gamme Ioniq dédiée aux voitures électriques.”

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