Dans le plan de relance de la France présenté par Jean Castex, 7 milliards soutiendront l’hydrogène vert, tandis que 1,9 milliard poussera les aides à l’achat de véhicules et l’installation de bornes électriques.
Peu après le déconfinement, le 26 mai, le gouvernement a décidé un plan de relance automobile. Le bonus amplifié et la prime à la conversion élargie ont permis au marché de remonter dans le vert, avant de replonger en août.
Plus globalement, le gouvernement de Jean Castex dévoile ce 3 septembre un plan de relance multi-secteurs doté d’une enveloppe de 100 milliards d’euros financée à hauteur de 40% par l’Europe. Dans celui-ci, la transition énergétique tient une place prépondérante. La somme atteint 30 milliards d’euros, dont 11 milliards dédiés aux transports plus propres. La moitié se dédie au transport ferroviaire (petites lignes et fret) tandis que 1,2 milliard sera alloué au transport en commun et au vélo.
Les aides à l’achat continueront
Sans entrer dans le détail, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a donné les grandes lignes du projet. Le plan de relance concernera bien « des aides à l’achat de véhicules moins émetteurs et l’installation de bornes de recharges ». Si les bonus pour électrique et hybride rechargeable « pourraient évoluer », cela laisse entendre que la prime sera encore ouverte à des véhicules thermiques. Elle s’ouvrira aussi à des véhicules lourds électrique ou hydrogène, un bon point pour les entreprises et professionnels.
Les aides à l’achat de voitures électriques, hybrides ou plus propres étaient déjà assurées jusqu’à la fin de l’année 2020. Le gouvernement finance 7.000 € pour l’achat de véhicule électrique neuf, 2.000 € pour l’hybride rechargeable, et jusqu’à 5.000 € de prime à la conversion. En mai, la France avait déjà exprimé son intention de voir 100.000 bornes de recharge d’ici 2020, un objectif de nouveau confirmé. Le budget total autour de ces axes automobiles coûtera environ 1,9 milliard d’euros selon le gouvernement.
La ministre poursuit avec une enveloppe pour « la recherche et l’innovation dans le secteur de l’automobile », là aussi sans précision. De son côté, Bruno Lemaire a insisté sur la relocalisation, en prenant pour exemple la production de batteries en France, « plutôt que de les importer à 85% de Chine ou d’Asie ». Ainsi, 1 milliard d’euros sont promis pour les appels à projet de relocalisation.
L’hydrogène aussi
Le gouvernement promet au seul secteur de l’hydrogène une enveloppe colossale de 7 milliards d’euros. Ce sera « un élément clé de cette stratégie pour être indépendant en production d’hydrogène vert » assure Bruno Lemaire. Jean Castex assure que la France met sur la table « 7 milliards pour un pays de pointe sur l’hydrogène vert », dont 2 à court terme et « 5 autres milliards d’ici 2030 ».
Nous ne connaîtrons les détails du plan hydrogène que mardi 8 septembre 2020. L’automobile aura sa part, tout comme l’aviation, avec le développement d’un avion « vert ».
Commentaires
Article intéressant et c'est une très bonne nouvelle même pour les entreprise de chauffeur privé(VTC) comme nous
Le plan français jugé laxiste depuis l’étranger.
https://cleantechnica.com/2020/09/04/the-french-recovery-plan-is-good-but-remains-insufficient/
Ce qui fait flipper dans cette annonce, c'est qu'ils nous ont déjà fait le coup aux USA fin 1990 début 2000. La Californie poussait fort pour la réduction de la pollution (et donc pour les VEs à batterie, le reste était tout juste dans les laboratoires). Le nouveau gouvernement de l'époque PRO-Pétrole (Dick Cheney et Bush fils élus en 2001) a fait une superbe pirouette en annonçant des investissements colossaux dans l'hydrogène, soit disant beaucoup plus prometteur que les batteries. 1 Mds $ promis pour le développer. Pendant plusieurs années avant leurs élection, un travail de sape de lobbyiste très efficaces a ridiculisé l'idée des VE à batterie et torpillé les lois vertes contraignantes en préparation. GM à passé son EV1 au broyeur en 2001 avec l'élection de Bush fils. Les pétroliers étaient aux anges. Et le H2 dans tout ça ? Rien de concret. Il a fallu attendre qu'une startup sorte du bois et commercialise des VE viables avec plus de 400 km d'autonomie. Qu'elle en vende tellement en mordant à pleines dents dans les parts de marcher des constructeurs généralistes haut de gamme pour qu'ils flippent et commencent à bouger. ON A PERDU 20 ANS. Seul le VE à batterie peut stabiliser le réseau électrique en chargeant quand il le faut au moment de la surproduction et peut le réinjecter sur le réseau lors des pics de charge. Les technologies sont prêtes, il suffit de les vendre "V2G". Un dernier truc, on ne pourra pas limiter la casse climatique sans de vraies règles draconiennes sur l'efficience. De la production de l'énergie à la source à la puissance restituée lors de son utilisation. Exemple : entre le pétrole dans la nappe et la puissance utile à la roue d'une voiture, le rendement est catastrophique. Il n'est que de 20% dans le meilleur des cas à vitesse stabilisée, peut descendre à 15 % en ville et beaucoup moins dans les bouchons. Qui aurait l'idée de chauffer son appartement l'hiver les fenêtres ouvertes ? Personne, c'est pourtant ce qu'on fait à chaque fois qu'on utilise un véhicule carboné. Il n'y a pas d'énergie plus propre que celle qu'on ne produit pas parce qu'on en a pas besoin.
Oui c’est pas le moment de jeter nos maigres moyens par la fenêtre. Alors le projet H2 pour quoi faire?
J'ai bien une petite idée mais on va encore dire que je vois le mal partout : L'électron c'est environ 3 à 4 fois moins cher que le pétrole et il y en a partout. Donc si on va au bout du 100% VE, c'est - 36 Mds € dans les caisses de l'Etat par an et les pétroliers vont vraiment faire la gueule, du coup encore des revenus en moins pour l'Etat.
Avec le H2, les pétroliers vont pouvoir en fabriquer et l'Etat pourra mettre des taxes dessus.
Pauvre France.
C'est pourtant pas compliqué :
Véhicule à batterie :
secteur -> batterie -> moteur
Véhicule "à hydrogène" :
secteur -> hydrolyse -> compression -> transport -> distribution -> PAC -> batterie -> moteur
Alors il faut rappeler que pour lutter contre le réchauffement climatique il ne faut pas simplement arrêter de rouler au pétrole, il faut arrêter de brûler le pétrole quelque soit la raison. Idem pour le charbon. Ça implique beaucoup moins d'énergie disponible. Ça implique que les solutions avec un mauvais rendement ne sont pas des solution d'avenir.
Donc l'hydrogène pour les voitures et pour les camions c'est stupide car ça oublie le principal problème à savoir qu'on va devoir se priver de nos principales source d'énergie et qu'à moins que la fusion soit opérationnelle rapidement (sachant que même chez ITER "on" dit 50 ans) il va falloir se serrer la ceinture. Et c'est pas la peine de me parler d'énergie renouvelable, évidemment il en faudra un max, mais on ne parle pas de passer à une électricité décarbonée mais à une énergie décarbonée donc des éoliennes il va en falloir une tous les km sur tout le territoire.
Et dans les trains c'est tout aussi stupide car un train ça peut être alimenté par des caténaires : secteur -> moteur et même moteur -> secteur parce que rappelons qu'un train qui freine renvoie sur du courant sur le réseau.
Donc il aurait été plus malin de mettre ces milliards pour électrifier de nouvelles lignes de trains, ou créer enfin un réseau de charge rapide pour les VE, ou commencer un réseau de charge rapide pour les camions, etc.
Mais bon, il ne faut pas trop chercher d'où ça vient, en gros "on prend les mêmes et on recommence".
Enfin la bonne nouvelle c'est qu'avec un peu de chance cette "hydrogène verte" servira là où on a besoin d'hydrogène, à la place de l'hydrogène produite par craquage.
Oui je ne comprend pas ce qu’ils veulent faire de vraiment efficient avec l’hydrogène. Ah... peut-être refaire voler les avions renifleurs avec de l’hydrogène.
Oui, c'est énorme, il faut dire merci aux lobbies Total, Engie, ...
Future gabegie après l'EPR ?
Pour produire du H2 vert, ça suppose qu'il y ait des excès d’électricité sur le réseau dus aux intermittents. En France, on en est très loin et il y a des capacités de turbinage pour stocker l'énergie, solution sans doute bien meilleure au stockage hydrogène.
Ou alors, on le considère vert avec le nucléaire.