Emissions de co2 par l'automobile

Une étude du Conseil International pour un Transport Propre (ICCT) démontre que les chiffres officiels de rejets de CO2 donnés par les constructeurs automobiles sont bien inférieurs à la réalité.

Il y a en effet un décalage moyen de 25% entre données annoncées et rejets réels. Pour ne rien arranger, cet écart est en hausse puisqu’il était de 10% en 2003. Les résultats de cette étude se basent sur des relevés réalisés sur environ un demi-million de voitures en Europe. Il s’agit à la fois de véhicules particuliers et de voitures intégrées à des flottes d’entreprises.

Les écarts les plus importants sont ceux des berlines de luxe des constructeurs allemands. BMW est la marque pour qui les chiffres annoncés sont les plus loin de la réalité, avec un écart moyen de 30%. Par ailleurs, l’ICCT note une distorsion de 28% chez Audi et de 26% chez Mercedes. Le constructeur le plus « honnête » est Toyota avec 15%. Du côté des marques françaises, Renault et PSA sont tous les deux à 16% environ.

La raison principale de cette différence entre chiffres annoncés et réalité est l’influence des conditions et du style de conduite sur les émissions de CO2. En effet, il est normal que les émissions réellles d’une voiture varient en fonction de ces facteurs et les chiffres officiels ne sont donc que des estimations. Cependant, l’ICCT montre que les constructeurs en ont profité pour faire diminuer au maximum les émissions lors des tests, en choisissant bien les pneus et les surfaces de conduite.

Ainsi, la diminution moyenne des émissions de CO2 annoncée par les constructeurs entre 2002 et 2010 est également tronquée. De 167,2 g./km il y a onze ans, les chiffres officiels étaient passés à 140,4 g./km il y a trois ans, pour une baisse moyenne totale de 26,8 g./km. Or, l’étude de l’ICCT établit que sur cette diminution, 9,1 g./km sont dus aux nouvelles méthodes de tests…

Alertés à ce sujet, les constructeurs, notamment allemands, ont promis de réagir et de faire preuve de davantage de transparence. Les révélations de l’ICCT pourraient également encourager l’Union Européenne à réformer les méthodes de test. Par ailleurs, l’Union a déjà établi des objectifs de réduction des émissions de CO2 d’ici à 2020. Les résultats de cette étude ne les rendront que plus sévères pour les constructeurs…