Un groupe de chercheurs de l’Université de Toronto a estimé qu’il faudrait que le parc américain de voitures particulières soit composé en 2050 de 90% de véhicules électriques afin d’espérer contenir dans les 2° C l’augmentation mondiale de la température à horizon 2100.

De nombreux déplacements avec des véhicules lourds

Ce lourd pourcentage de 90% est à comparer avec l’actuelle proportion de VE en circulation aux Etats-Unis qui s’élève à 0,3%. Pour combler l’écart, il faudrait, selon les universitaires, lancer sur les routes pas moins de 350 millions de véhicules électriques.

L’un des auteurs, Alexandre Milovanoff, explique que le choix du territoire pour cette étude publiée sur Nature Climate Change s’est volontairement porté sur le Nord du continent américain où les habitants possèdent en moyenne un nombre relativement élevé de véhicules lourds avec lesquels ils effectuent de nombreux déplacements.

Utopique

Si le chercheur estime que le développement des véhicules électriques est effectivement nécessaire pour atténuer le dérèglement climatique, il considère lui-même que les projections effectuées pour l’étude sont utopiques.

Déjà parce que les scénarios habituellement extrapolés des tendances visibles aujourd’hui donnent au mieux 50% de VE dans la flotte américaine de 2050.

Ensuite parce que 90% de véhicules légers branchés se traduiraient par « une augmentation annuelle d’électricité de 1.730 térawattheures, soit environ 41% de plus que les niveaux actuels », affirment les auteurs. Ce qui nécessiterait de construire rapidement de nouvelles centrales électriques, « dont certaines fonctionneraient presque certainement aux combustibles fossiles ».

Enfin parce que des tensions se créeraient inévitablement pour l’approvisionnement en nickel, cobalt et lithium.

Autres pistes à suivre

Pour réduire les émissions de CO2 de 19 gigatonnes, Alexandre Milovanoff plaide pour une multitude de pistes à suivre, en particulier avec l’objectif de diminuer la possession et le recours aux voitures individuelles. Parmi les points listés : le développement des transports en commun grâce à des investissements massifs, la refonte des villes pour que soient possibles les déplacements à pied ou à vélo, la généralisation du télétravail, etc.

Et puisqu’il ne sera pas possible d’éliminer totalement les voitures particulières, les auteurs de l’étude intitulée « Electrification of light-duty vehicle fleet alone will not meet mitigation targets » (L’électrification du parc de véhicules légers ne permettra pas à elle seule d’atteindre les objectifs d’atténuation) envisagent une amélioration de la consommation des modèles thermiques, ces derniers devant répondre à des normes rigoureuses, notamment en matière de poids.