Opel Grandland GSe

Disponible avec la seule motorisation de 225 ch, l’Opel Grandland retrouve sa motorisation de 300 ch avec la finition GSe. Suffisant pour porter ce badge ?

L’Opel Grandland est l’un des membres du petit groupe de SUV ex-PSA partageant la même plateforme. Reposant sur l’unité EMP2, il emprunte en toute logique les motorisations disponibles sur les étagères du groupe, dont les tandems hybrides rechargeables bien connus. Le Grandland se permettait même le luxe d’utiliser la configuration 4×4 d’une puissance totale de 300 ch, avec la version Hybrid4. Un gros cœur pour un SUV qui joue pourtant la carte du pragmatisme. Ce que ne fait pas vraiment la nouvelle déclinaison GSe.

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Cette motorisation n’est désormais réservée qu’à cette version haut de gamme aux prétentions sportives plus affirmées, les autres ne pouvant embarquer que la déclinaison de 225 ch. Celle-là même qui anime alors l’Opel Astra GSe. La configuration est à peine différente ici, puisque le 1,6 l THP passe de 180 à 200 ch, et s’associe à deux machines électriques. La première de 110 ch est toujours installée dans la boîte automatique EAT8, alors que le second de 113 ch est posé sur le train arrière.

Une transmission intégrale régulière

L’alimentation de ces deux blocs est assurée par une batterie de 14,2 kWh de capacité brute (12,9 kWh utile). En mode de conduite 100 % électrique, il annonce une autonomie de 62 km, ce qui se traduit dans la réalité par un rayon d’action d’une quarantaine de kilomètres, sans plus. Côté recharge, c’est toujours la même histoire : le chargeur AC de 3,7 kW est de série et il faut mettre la main à la poche (400 €) pour obtenir le chargeur 7,4 kW, alors qu’il faudra encore signer des chèques pour avoir les câbles correspondants.

En mode électrique, l’Opel Grandland évolue principalement l’aide de son moteur arrière puisque ce dernier, dénué de boîte à vitesse, présente bien moins de frictions. Cependant, lorsque les besoins en puissance se font sentir, le moteur électrique avant entre alors en action. C’est aussi ce schéma qui est utilisé en mode Hybrid, avec désormais le moteur thermique qui s’éveille aux alentours des 80 km/h à un rythme paisible. Dans la quasi-majorité des situations, la conduite est alors similaire à celle de la version 225 ch, à la différence près que le SUV dispose de roues arrière motrices.

Des amortisseurs qui limitent l’Opel Grandland GSe au bitume

Voilà qui devrait faire la différence sur la neige ou les chaussées glissantes. Pour renforcer cette transmission sans arbre mécanique, il existe un mode 4×4. Difficile de déceler les véritables gains lors d’une –presque- chaude journée sur des routes sèches. En revanche, sur un terrain plus défoncé et meuble, la transmission a pu faire son office, sans transformer ce SUV en franchiseur pour autant. La faute ici à des pneus Michelin e-Primacy absolument pas étudiés pour l’exercice. Fallait-il s’aventurer au point de bloquer dans les graviers ce bébé de 1 900 kg pour s’en convaincre ? Non. En revanche, cela permis de mettre en lumière ses limites en matière de polyvalence avec ses nouveaux amortisseurs Koni.

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Comme sur l’Opel Astra GSe, il adopte des pièces spécifiques dotées de la technologie Frequency Selective Damper (FSD). Un système composé d’une valve qui oriente les flux d’huile à travers un canal additionnel pour adapter les lois d’amortissement en fonction des situations. En dehors du bitume que sa transmission 4×4 est censé affronter, la fermeté et les débattements n’autorisent alors aucune folie. En revanche, sur la route, le Grandland adopte un comportement satisfaisant. Il trouve le bon compromis entre confort et maintien de caisse, ce dernier critère n’étant pas vraiment dans ses prérogatives avec les déclinaisons habituelles. Bien sûr, les habitués pourraient regretter la souplesse en léger retrait, que les sièges baquets pourtant dotés de la certification AGR ne peuvent pas compenser. Mais la partition est autrement harmonieuse, ce qui permet de profiter pleinement du châssis équipé d’un train arrière multibras, nécessaire pour embarquer la machine électrique arrière. Bref, il se situe idéalement en dessous du Peugeot 3008, ce dernier étant peut-être un peu trop incisif pour une utilisation familiale.

Un mode Sport à éviter

Car c’est là sa véritable vocation, les performances prétendues par son badges GSe et ses 300 ch n’étant pas vraiment à la hauteur. Avec la charge disponible dans la batterie, les reprises sont plutôt vigoureuses dans l’absolu avec un 80-120 km/h enregistré en 5,8 s. Cependant, la boîte est paresseuse à la descente des rapports, alors que le mode Sport laisse le moteur thermique s’égosiller inutilement pendant une dizaine de secondes encore après avoir effectué une accélération, que ce soit pour les besoins d’un dépassement ou simplement par plaisir. Aussi, malgré les efforts d’Opel pour améliorer le châssis de cette version, le système de freinage n’évolue pas. L’endurance peut vite avouer ses limites, alors que la consistance variable de la pédale ne met guère en confiance tout le temps.

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Et surtout, les moindres écarts de comportement se paient avec une consommation qui peut vite exploser. Diluée par les interventions électriques qui vident la batterie en une centaine de kilomètres sur un parcours mixte, le mode Hybrid permet d’atteindre les 4,2/100 km. En revanche, avec la batterie vide (qui conserve quand même un tampon plus généreux que par le passé), il sera bien difficile de descendre sous la barre des 8,0 l/100 km, alors que le mode Sport pourra tutoyer les 10 l/100 km !

Un prix explosif

L’Opel Grandland GSe voit les choses en grand. Dans cette définition, il gagne la rigueur qu’il lui manquait en matière de comportement, et la formule devient plutôt plaisante. Cependant, il se sent obligé d’embarquer la plus grosse itération du tandem hybride (on oublie la version 360 ch du DS 7 e-Tense Performance). Si elle lui permet de justifier son badge comme l’ont visiblement voulu les équipes marketing, cette motorisation n’est pas vraiment la plus adaptée : sa transmission 4×4 n’est pas d’une grande aide sur un SUV moins à l’aise sur les chemins, et elle ne fait gagner qu’une petite seconde sur l’exercice des reprises de 80-120 km/h.

Surtout, elle fait exploser la facture : l’Opel Grandland GSe s’affiche au prix de 59 700 €, soit 11 200 € de plus que le Grandland GS animé par un moteur de 225 ch ! Voilà qui emmène un SUV hybride rechargeable plutôt pragmatique à ses débuts aux portes du segment des SUV premium…

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