Maxus eDeliver9

Un fourgon équipé et polyvalent, au rapport qualité/prix agressif. Telles sont les ambitions de cet utilitaire électrique à destination des professionnels. Entre déménagement, travaux, et autres trajets chargés de matériel de chantier, que vaut l’utilitaire électrique signé Saic Motor au quotidien ? Notre essai du Maxus eDeliver9 dans sa version L2H2.

Lecteur assidu d’Automobile Propre, vous connaissez déjà plutôt bien les véhicules électriques Maxus. Du petit utilitaire au fourgon, en passant par le pick-up, on découvrait tout récemment la gamme du constructeur chinois. Aujourd’hui, c’est à l’occasion d’un déménagement et autres trajets purement utilitaires qu’on découvre le fer de lance de la marque. Au programme : un véhicule professionnel bien fini et bien équipé, au rapport qualité/prix/prestation agressif. Alors, après son aîné EV80, que vaut le Maxus eDeliver9 ? Se présente-t-il comme une alternative viable et crédible sur le marché européen ? Notre avis après 500 km et de nombreux chargements au volant de l’utilitaire électrique.

Le Maxus eDeliver9 côté look : un fourgon qui a de l’allure

« Qu’est-ce que c’est ? C’est nouveau ? ». De la zone de chargement d’une enseigne de bricolage vert et blanche, aux livreurs devant un spécialiste suédois de la déco, la question revient sans arrêt. Et c’est sans compter certains automobilistes et ouvriers devant un chantier qui nous arrêtaient carrément pour nous poser la question ! Après tout, il faut l’avouer, le Maxus eDeliver9 n’a pas vraiment à rougir face à la concurrence sur le plan esthétique. S’il nous évoque un certain Ford e-Transit dans sa silhouette, il n’en reste pas moins assez original et soigné. Éclairage LED d’avant en arrière, port de charge intégré à la calandre, ajustements de carrosserie : c’est du propre. Seul l’épais insert chromé à l’avant vient alourdir le tout, mais cela reste un détail d’appréciation personnelle. Du reste, le Maxus eDeliver9 affiche une belle présentation.

Pour cet essai, nous avons choisi le format coeur de marché en France : l’empattement moyen L2H2. Une carrosserie à la fois polyvalente et facile au quotidien, adaptée tant aux professionnels de chantier qu’aux livreurs urbains. Notre Maxus eDeliver9 se fond donc parfaitement dans le paysage, en ville comme en dehors. Ses dimensions : 5,54 m de long, 2,06 m de large, et 2,52 m de haut. Avec son empattement de 3,36 m, il offre un espace de chargement de 3,01 m de long, 1,79 m de haut, et 1,80 m de large. Soit un volume de 9,7 m³. Notre modèle s’équipe de portes arrière s’ouvrant à 180°. Avec un véhicule déjà bien équipé de série, le constructeur propose seulement deux options en dehors du format : des portes ouvrant à 230°, et une seconde porte coulissante. Enfin, il restera également le choix parmi trois batteries : 52, 72 (notre modèle), et 88,5 kWh.

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À bord : toutes options de série

Vous l’aurez compris, le Maxus eDeliver9 réunit tous les équipements possibles dans un seul niveau de finition. À bord, le fourgon nous accueille dans habitacle très « automobile » et complet. La planche de bord est soignée, avec son écran principal de 10 pouces équipé d’Apple CarPlay et Android Auto. Deux sièges chauffants, un volant multifonctions, un combiné mi-analogique mi-digital, tout y est. N’oublions pas l’accès et le démarrage sans contact. Les affichages (instrumentation et interface multimédia) gagneraient toutefois à évoluer pour s’affranchir du côté « chinois » quelque peu usine à gaz. Sinon, le fourgon électrique est accueillant et très confortable au quotidien, même sur de longs trajets. La position de conduite est agréable, et l’ensemble des commandes très accessibles. Les petits rangements à bord sont nombreux, mais la boîte à gants est hélas un peu petite. On notera tout de même le plancher plat favorisant la capacité d’emport jusque dans la cabine.

Derrière cet habitacle soigné se cache bien évidemment un espace de chargement des plus fonctionnels. À l’arrière, le Maxus eDeliver9 accueille un habillage de parois à mi-hauteur, un sol antidérapant, et six points d’ancrage. Tous de série eux aussi. Les accès arrière/latéral font tout aussi bien que n’importe quel utilitaire, mais il faudra composer avec une marche supplémentaire. Ceci en raison des batteries, placées en-dessous, qui augmentent légèrement la hauteur du plancher. Un petit effort non négligeable lors des chargements et déchargements à répétition au quotidien. Seul point perfectible à notre goût : la force des charnières des portes arrière. Le « verrouillage » reste très faible à 90°, et un léger dévers ou petit coup de vent suffisent à ouvrir complètement les portières. Pendant notre déménagement, il a fallu rester vigilant en déchargeant le camion depuis le trottoir. Une simple charnière de blocage « à l’ancienne » apporterait la solution.

Conduite et performances : polyvalence utilitaire, confort électrique

Du chargement des cartons, aux échafaudages démontés, le sol antidérapant est facilitant et les parois protectrices. Point important : l’ensemble se lave et se nettoie également assez facilement. Côté performances, le Maxus eDeliver9 repose sur un moteur électrique de 150 kW (204 ch) et 310 Nm de couple. En mode normal, on apprécie la réactivité et la souplesse du fourgon sur la route. Aucun problème ni sensation de difficulté même avec 600 kg de chargement à l’arrière. Le fourgon électrique est particulièrement agréable sur la route, avec un comportement sain et une excellente maniabilité. Direction facile, 6,70 m de rayon de braquage, c’est idéal au quotidien. L’utilitaire sait se montrer très vif en mode PWR, et très doux en mode ECO. On aurait tout de même aimé pouvoir totalement désactiver la récupération d’énergie (réglable sur 3 niveaux). Ceci afin de mieux gérer le transfert/mouvement de notre chargement à l’arrière.

En l’état, un passage en « N » suffisait à retrouver un mode roue libre. Signalons par ailleurs que la “boîte de vitesses” ne suivra pas si vous êtes trop pressé. Il faut en effet bien appuyer sur la pédale de frein pour que le Maxus eDeliver9 prenne compte du changement de rapport. Autrement, une manipulation trop rapide et le fourgon restera au point mort, même si le combiné indique « D » ou « R ».  Notons également une caméra de recul claire et lumineuse avec son éclairage LED dédié, mais malheureusement uniquement connectée aux feux de recul. Concrètement, en manoeuvre de stationnement, la caméra se coupe en repassant en « D » même à très faible allure. Les habitués des gros gabarits (mais pas que) savent l’importance pratique de conserver la caméra même en marche avant. Quoi qu’il en soit, le fonctionnement électrique est un régal à l’usage, surtout quand on est habitué aux fourgons diesel.

Consommation et autonomie : jusqu’à 360 km ?

Nous sommes donc au volant du Maxus eDeliver9 dans sa capacité de batterie intermédiaire de 72 kWh. Dans cette configuration, le constructeur annonce jusqu’à 360 km en cycle urbain, et 290 km en usage mixte. Ce qui correspond respectivement à 20 et 24,8 kWh/100 km. Pour la première, il est possible de s’en rapprocher en mode ECO à 30 km/h constants en ville. En conditions plus réalistes (mais le pied léger), la consommation tourne plutôt autour de 23,6 kWh/100 km. Soit environ 305 km d’autonomie en cycle urbain, à vide. En parcours mixte et toujours à vide, on grimpe facilement à 29 kWh/100 km, soit 248 km d’autonomie. Enfin, un parcours mixte avec voies rapides et gros chargement affiche plutôt 32 kWh/100, soit 225 km. À noter cependant que le fourgon est limité à 100 km/h, ce qui n’est évidemment pas plus mal pour l’autonomie. Voici quelques exemples de relevés.

Distance parcourue Consommation
8,4 km 28,9 kWh/100 km
29,0 km (vide) 23,6 kWh/ 100 km
58,8 km (chargé) 24,2 kWh/ 100km
45,6 km 29,2 kWh/100 km
39,5 km (rempli)  31,1 kWh/ 100 km

En matière de recharge, le Maxus eDeliver9 accepte 11 kW en AC et 50 kW en DC. Là, la recharge « rapide » permet de passer de 20 à 80% en 36 minutes. Lors de nos différents cycles de recharge, nous avons bien mis entre 38 et 40 minutes. À titre indicatif, nous avons également récupéré 32,95 kWh en 37 minutes, ou encore 49,82 kWh en 43 minutes. Le tout sur des bornes Carrefour 150 kW avec notre carte Chargemap. Les arrêts à la borne ne sont donc pas exceptionnellement courts ni longs, mais on aurait tout de même aimé une puissance de charge plus importante, même en option. De quoi maximiser l’efficacité de l’utilitaire électrique sur de grosses tournées quotidiennes.

Maxus eDeliver9 L2H2 : à partir de 53 670€ HT

Pour résumer, le Maxus eDeliver9 est une très bonne surprise. Cet utilitaire électrique convainc par sa conception et ses finitions soignées, mais aussi et surtout par son équipement de série. Très complet, le fourgon nous séduit également par son confort de conduite (sièges, direction, fluidité, et suspensions). Pratique pour un usage professionnel quotidien, il ne lui manque que quelques micro-ajustements, dont notamment la charnière et la caméra de recul. Quant à la commande de boîte, on s’y habitue. À titre de comparaison, le Volkswagen Crafter (140 ch diesel, moins vif) de votre serviteur ne fait pas mieux. Pour le même prix, il est moins vif, et moins équipé, bien qu’il excelle évidemment de par son autonomie. Mais tout l’intérêt du Maxus réside bien sûr dans son fonctionnement zéro émission. Plus efficient en ville qu’en dehors, l’eDeliver9 saura s’adresser aux livreurs et professionnels (ouvriers, chantiers) urbains.

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Le Maxus eDeliver9 démarre à 53 670€ HT dans sa configuration L2H2 en 52 kWh, soit dans sa version d’entrée de gamme. Sans surprise, les différentes capacités de batterie font vite grimper la note. Il faudra par exemple compter 71 690€ pour le L3H2 en version 88 kWh. À ce prix, quelques petits efforts en matière de qualité perçue (plastiques à bords et vélocité du système multimédia) ne seraient pas de refus. Du reste, l’ED9 (pour les intimes) a assurément une place à prendre. Cher lecteurs professionnels (et pas que !), qu’en pensez-vous ?

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