Les Français Alstom, EasyMile, Equans, Keolis, Renault et StatInf sont sur le point de lancer une flotte de minibus autonomes en France. Cette initiative sera la première du genre à voir le jour en Europe.

Mach2, c’est le nom de ce projet français qui doit voir le jour en région Centre-Val de Loire, dans la ville de Châteauroux, une commune d’environ 43 000 habitants. En 2026, six minibus autonomes seront mis en circulation dans l’objectif de transporter gratuitement des passagers dans le centre-ville. Un projet piloté par six acteurs français de la mobilité réunis dans un consortium.

Six minibus autonomes à Châteauroux en 2026

Ce consortium s’est constitué autour de compétences bien précises : EasyMile se charge de fournir le système de conduite autonome. StatInf va tester et s’assurer de la sûreté des logiciels embarqués. Le système de vision par ordinateur et de localisation automatique est fourni par Equans. Alstom se charge de l’infrastructure de sécurité connectée et des protocoles de communication. Enfin, Keolis sera aux manettes pour l’exploitation et la maintenance.

À lire aussi Le Québec achète 1 229 bus électriques pour 1,24 milliard d’euros

Les minibus autonomes disposent d’une autonomie de niveau 4 et pourront donc circuler sans conducteur humain à bord. Grâce au Traffic Light System (TLS), un système développé par Alstom ayant récemment obtenu la certification SIL4, les minibus autonomes vont pouvoir gérer les interactions avec les véhicules d’urgence et les infrastructures de feux de circulation. Un point indispensable pour qu’ils puissent circuler.

Comme l’explique Stéphane Feray-Beaumont, responsable de l’innovation et de la mobilité intelligente chez Alstom, « c’est le plus haut niveau de certification pour la sécurité routière ». Toutefois, une équipe supervisera la flotte de minibus autonomes et « garantira la viabilité du modèle économique », selon les membres du consortium. D’après Baudouin Huon, PDG d’Ineo Systrans by Equans, les solutions de l’entreprise sont déjà installées dans près de 50 000 bus dans le monde. 

Le projet porté par le consortium français est également soutenu par le Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires ainsi que par Bpifrance dans le cadre du plan France 2030. Mach2 doit démontrer la pertinence des technologies de conduite autonome pour les villes moyennes ainsi que l’utilité du transport autonome de passagers.

Au passage, ce n’est pas la première fois que la ville de Châteauroux marque un intérêt pour ces technologies. Deux navettes EasyMile seront par exemple déployées sur le site de son Centre National de Tir Sportif (CNTS) au moment des Jeux Olympiques de 2024. Si on remonte un peu plus, la ville avait mis en place un système de transport public gratuit baptisé Horizon dès 2001 et se considérait à l’époque comme précurseur dans les nouveaux services de mobilité.

À lire aussi Ebusco va produire ses bus électriques en France avec Renault
Avis de l'auteur

C’est une excellente nouvelle pour la France. Ce projet de minibus autonomes va permettre à la ville de Châteauroux et à notre pays de se positionner comme précurseur en matière de transports publics collectifs alimentés par la conduite autonome. C’est également une belle démonstration de la collaboration possible entre six entreprises françaises. D’après les différentes informations communiquées à propos du projet Mach2, les minibus autonomes déployés seront plus grands et plus rapides que les navettes déjà déployées dans le monde. Bref, je pense que c’est un excellent moyen d’accélérer le déploiement massif de projets similaires partout en Europe.