Menée conjointement par RTE et Enedis, une nouvelle étude s’est intéressée au développement des bornes de recharge rapide sur les aires d’autoroute. Bonne nouvelle : les appels de puissance, les extensions et adaptations des réseaux ne présentent pas de défis techniques majeurs.
Alors que l’ensemble des aires de service devront être équipées de bornes de recharge haute puissance d’ici au 1er janvier 2023, Enedis et RTE ont mesuré les impacts techniques et financiers de la charge sur autoroute. Anticipant l’évolution du parc et des besoins sur les 15 années à venir, les deux gestionnaires de réseaux ont réalisé différentes projections. Alors que la France compte aujourd’hui un peu plus de 600 000 véhicules électriques (hybrides rechargeables compris), l’étude se base sur deux échéances : 2028 et 2035 avec des parcs respectivement estimés à 5,3 et 15,6 millions de véhicules électriques.
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Alors que le développement massif de bornes de charge haute puissance sur les aires d’autoroute fait craindre une saturation des réseaux, le rapport de RTE et d’Enedis se veut rassurant. Car si des appels de puissance interviendront sur les axes les plus fréquentés et sur certaines périodes (vacances et longs week-ends), ils resteront décorrélés des pointes de consommation électrique observées durant l’hiver.
L’étude estime ainsi que la somme des puissances appelées sur l’ensemble des aires équipées pourrait atteindre entre 2 et 5 GW en 2035. À cet horizon, les besoins de puissance seront de l’ordre de 4 MW en moyenne par aire de service dans la configuration de référence, qui projette en moyenne 20 points de charge pour chaque aire équipée. Sur les aires les plus sollicitées, équipées de 80 points de charge, la capacité pourra aller jusqu’à 16 MW. En configuration « haute », Enedis et RTE estiment que les besoins de puissance par station seraient en moyenne 12 MW par aire en comptant 60 points de charge. Sur les aires les plus sollicitées, dotées de 200 points de charge, le pic de puissance pourrait atteindre jusqu’à 40 MW.
Une consommation maîtrisée
En matière de consommation, le scénario de référence établi par Enedis et RTE estime que les stations de recharge sur autoroute représenteront environ 0,7 TWh/an en 2028, soit moins de 0,2 % de la consommation actuelle d’électricité.
À horizon 2035, cette consommation grimpera entre 1,8 TWh (scénario de référence) et 3,5 TWh (scénario haut). « Dans tous les scénarios, cette consommation représentera moins de 0,7 % de la consommation d’électricité nationale », estime le rapport.
Des investissements limités
L’extension et l’adaptation des réseaux ne représentent pas non plus de défis majeurs. Sur la seule partie raccordement et renforcement des réseaux, Enedis et RTE chiffrent l’investissement entre 300 et 600 millions d’euros d’ici 2035, soit entre 20 et 40 millions d’euros par an. Une somme qui paraît conséquente, mais qui ne représente qu’entre 0,3 et 0,6 % des investissements planifiés par les deux gestionnaires de réseaux sur la période.
Des demandes de raccordement à anticiper
De la réalisation des études à l’obtention des autorisations administratives jusqu’aux travaux de raccordement, 12 à 24 mois sont nécessaires pour raccorder une station de charge haute puissance. Pour ne pas rallonger les délais, Enedis et RTE appellent les porteurs de projet à anticiper au maximum leurs demandes.
Aller plus loin :
L’étude RTE relève plus de la méthode coué plutôt que d’une étude qui devrait être menée sérieusement. RTE est capable de dire tout et son contraire en fonction de la direction du vent. Aujourd’hui, pas de problème pour rester dans l’air du temps et le 15 janvier quand il fera -15 sans vent, on nous dira attention au black out, nos centrales sont au bord de la rupture. En matière de fourniture d’énergie, on ne peut pas tenir ce double discours qui pour moi n’est pas responsable.
Bon, cela confirme que le désert français en termes de bornes de recharge n’est pas un problème d’infrastructure électrique ou de disponibilité de puissance, mais simplement… Une volonté politique. D’ici un an, la France aura péniblement le quart des 100 000 bornes promises pour 2022. Mais c’est pas grave, tout va bien. Posséder un VE sans pouvoir le recharger à domicile (ce qui représente # 50 % des automobilistes) reste, dans la plupart des cas, une galère sans nom. Je vais finir par croire que c’est une stratégie délibérée : 1) je condamne à courte échéance le VT et impose de facto le VE (ce qui, d’un point de vue strictement environnemental, ne soulève pas de grosse critique) 2) je rationne sévèrement le nombre de bornes de recharge 3) j’obtiens le resultat espéré : la mobilité électrique individuelle est de facto limitée aux ménages des classes moyennes superieures / aisées qui peuvent se permettre d’acheter une Tesla à 45k€ et possèdent un pavillon avec garage. Je grossi évidemment le trait, mais je reste persuadé que l’intention de nos pouvoirs publics est quelquepart celle là. Impossible autrement d’expliquer ce colossal retard dans le déploiement de bornes de recharge (notamment en milieu urbain), l’absence total de plan pour le rattraper, et l’étrange tolérance des polices municipales vis-a-vis du squattage des places équipées bornes par les VT et les VE qui ne rechargent pas (dans ma ville, c’est caricatural ; par contre essayez de vous garer sur une place réservée aux PMR, la prune est garantie dans l’heure – et c’est d’ailleurs bien normal…).
Pareil que « Sylap » : je suis affligé par les tracasseries administratives et surtout leur durée. Cela me semble typique de l’Administration française en général. Et je rabâche toujours et encore que nous aurions du créer depuis longtemps un EPIC – Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial – 100 % nationalisé, qu’on aurait appelé « FRANCE-RECHARGE », dont la mission serait d’équiper toute la France, tous les territoires, même les campagnes à faible densité de population, même les villages isolés, de bornes de recharge 22 kW AC, et aussi bien sûr, des bornes de forte puissance en DC. L’enjeu national le justifie ! Au lieu de cela, on laisse faire des initiatives privées locales, souvent incohérentes entre elles, avec des résultats mitigés, et un tarif délirant du kWh délivré, car il faut faire du profit. NON NON NON, refusons ce modèle. Nous voulons un service public, un vrai, au service de tous les usagers du VE, à un coût raisonnable, et avec un tarif réglementé fixé par l’Etat.
Pour les longs trajets il y a deux axes à développer de ma – petite – expérience (trajets estivaux les années précédentes en Zoé 40 kWh, cette année en Model 3 LR) :
Il faut absolument les deux. C’est là dessus qu’il ne faut pas copier les thermiques qui sont complètement dépendantes des stations services. On peut mettre des prises Green Up Legrand quasiment partout. Donc si vraiment on part loin, on fait une/deux recharges rapides pour atteindre la destination mais surtout on utilise le temps que la voiture est immobilisée (la nuit) pour la recharger sans abîmer les batteries (et son porte-monnaie).
Et, c’est un avis complètement personnel, il faut se poser la question de la pertinence de la voiture quand on fait un trajet nécessitant plus de 2 charges rapides. Le train (rapide et peu polluant) ou l’avion (les commandes de companies pour des avions régionaux électriques sont en train de se multiplier) sont plus aptes que la voiture.
C’est fini les grands regroupements d’automobilistes à la station, où la famille Saoud vous saluait bien de verser vos 50-100 € à leur compte en banque. En comparaison du parc de voitures, les voitures électriques vont nécessiter beaucoup moins de stations que les thermiques.
Ceci dit, j’ai fait deux charges CCS sur autoroute et deux en ville pendant le mois de Juillet, et les 4 fois toutes les bornes étaient vides…y compris une multiborne Tesla en dessous de Reims direction sud, avec 6 bornes plus une CCS…
Moins de 500 tWh/an en 2035, dans un contexte de fin d’ère pétrolière et d’électrification de tous les secteurs… RTE rase gratis.
J’ai bien noté : jusqu’a 200 places avec surperchargeur sur les aires d’autoroutes stratégiques d’ici 13ans. Ce qui corresponds sûrement à près de 100% des places.
Peut etre faudrait-il même creer de nouvelles aires?
Tout est prêt mais rien n’arrive ! Donc il vient d’où le problème ?
J’avais lu l’étude, il n’y a pas de grain a moudre pour les anti VE.
Le cout d’investissement réseaux est dérisoire vue l’enjeux national .
Finalement tesla avec les superchargers n’a rien fait d’exceptionnel.
Donc clairement le non developpement des chargeurs rapide etait une volonté d’echec.
Heureusement cela semble derrière nous….
Enfin une réponse claire au fameux « Ouais mais quand il y aura des électriques partout il faudra rouvrir les centrales au charbon » => et bah non 0.7% de la conso
C’est rassurant d’un point de vue puissance. Le trucs que je trouve décevant c’est les (jusqu’à) 2 ans de paperasse ! ça veut dire que les aires pour lesquelles les réflexions n’ont pas commencées (s’il y’en a encore) ne seront jamais prêtes pour le 01/01/2023 !