Espérant se faire une place sur le marché ultra-convoité de l’électrique, le jeune constructeur Byton mise sur les nouvelles technologies pour se démarquer avec un modèle qui promet de repenser l’automobile et dont la commercialisation en Europe est attendue pour 2020.

Ce n’est pas tous les jours que nous assistons à la naissance d’un nouveau constructeur et nous avons eu cette chance à Las Vegas où Byton présentait ce dimanche 7 janvier son tout premier modèle. Pour cette première apparition publique, la salle était pleine avec plus d’un millier de personnes  invitées dont une grande partie du staff du jeune constructeur.

 

Longue de 4.85 m et montée sur des roues de 22 pouces, la voiture électrique de Byton prend des allures de crossover. En grande partie conçue par les équipes du constructeur à Munich, en Allemagne, elle se distingue par des optiques effilées et une ligne lumineuse courant tout au long de la calandre. Une signature que l’on retrouve également à l’arrière.

Concentré d’innovations

En termes de fonctionnalités, le modèle de Byton a de quoi donner le tournis. Conçu comme un véritable objet connecté, il intègre de nombreuses innovations. Parmi celles-ci figurent un système de reconnaissance faciale qui permet de déverrouiller les portes via des caméras intégrées dans les montants de portes. Développé en partenariat avec Amazon Alexa, l’assistant virtuel promet de révolutionner l’interface homme-machine et vient compléter un système à commandes gestuelles.

La voiture électrique de Byton comblera également les hypocondriaques de tout poil. Calcul du rythme cardiaque, mesure de la saturation en oxygène, calcul du poids via des capteurs intégrés au siège… le tout connecté à un data-center pour mieux suivre son bilan de santé. Oui… Byton en fait beaucoup mais le véhicule présenté reste un concept. Pas sûr que toutes les technologies présentées soient intégrées au modèle définitif.

Salon digital

L’intérieur donne place à un véritable salon digital bourré d’écrans. Au-delà des deux écrans à l’arrière, le constructeur a intégré un gigantesque écran de 125 x 25 cm courant tout le long de la planche de bord et venant compléter un autre écran directement intégré au volant. Déjà impressionnant sur les photos, cet univers digital l’est encore plus lorsqu’on approche de la voiture et on se demande s’il ne risque pas de distraire le conducteur de la route.

Evidemment dotée de fonctionnalités autonomes, la voiture électrique de Byton proposera une assistance de niveau 3 – c’est-à-dire que la voiture pourra rouler toute seule dans certaines conditions mais toujours avec une supervision humaine. Avec un partenaire dont le nom n’a pas été communiqué, le constructeur compte à terme proposer un dispositif de niveau 4, soit une conduite sans supervision humaine.

A l’instar de Tesla, les voitures seront évolutives grâce à des mises à jour réalisées à distance. Sur ce point, Byton annonce anticiper les futures évolutions technologiques, notamment sur la future 5G pour rendre son véhicule dès à présent compatible. Cachée sur le toit, l’antenne serait ainsi capable de transférer jusqu’à 10 Gbit/seconde, soit bien plus que les bandes passantes actuelles.

 

Deux configurations batteries : 71 ou 95 kWh

Byton profite également du CES pour lever le voile sur quelques caractéristiques et annonce deux variantes :

  • une version de base dotée d’une batterie de 71 kWh autorisant 400 km d’autonomie et d’un moteur électrique, logé à l’arrière, de 200 kW et 400 Nm.
  • une version “high” avec batterie 95 kWh, 520 km d’autonomie et un système “dual motors” totalisant 350 kW de puissance et 710 Nm de couple.

Accélération, vitesse de pointe… Byton ne donne pas encore les performances de sa voiture. Idem pour la recharge. Se contentant d’annoncer une recharge à 80 % en 30 minutes, le constructeur ne précise ni la puissance admissible, ni le protocole utilisé.

A partir de 45.000 dollars

Annonçant l’ouverture des réservations sur son site internet, Byton communique sur un prix de référence de 45.000 dollars. Assemblé à Nankin en Chine, le crossover électrique de Byton débutera sa commercialisation en 2019 en Chine. L’Europe et les Etats-Unis devraient suivre en 2020.

Basés sur la même plateforme, deux autres véhicules devraient être proposés en 2021 et 2022 : une berline et un monospace.

Au terme de la présentation, photo de famille pour l’équipe Byton

Pour conclure

Cherchant à marquer les esprits au CES en se positionnant comme la nouvelle référence du high-tech dans l’automobile, Byton était plus dans la démonstration que dans le concret. Mode de commercialisation, infrastructures de recharge, volumes attendus etc… le constructeur va devoir préciser sa stratégie s’il souhaite être pris au sérieux sur un segment qui a déjà connu les « flops » de nombreux constructeurs, dont Faraday Future.

Sur le plan stratégique, le choix de la Chine pour industrialiser la voiture et lancer la commercialisation du véhicule est plutôt bon. Les origines chinoises de Byton devraient lui faciliter l’accès à d’hypothétiques subventions et des autorités et les volumes engendrés par la Chine, devenue le plus gros marché pour l’électrique, pourrait permettre au constructeur d’amorcer la pompe avant de s’attaquer à l’Amérique et à l’Europe…

Et vous ? Cette présentation vous a t-elle convaincu ? N’hésitez pas à donner votre avis !