
Plutôt que d’acheter du neuf, certaines collectivités allemandes se sont lancées dans le rétrofit électrique de bus au diesel. Une pratique encore anecdotique et peu subventionnée.
Le rétrofit n’est plus nouveau pour vous qui êtes un lecteur assidu d’Automobile-Propre. Si ce phénomène grandissant touche les voitures de collection, il est moins connu sur les véhicules lourds. Un reportage d’Arte diffusé ce 16 novembre 2020 met en lumière cette solution. La vidéo nous emmène à Lanshut, une ville de Bavière, dans le sud de l’Allemagne.
Moins cher et plus rapide à produire
Le maire de la ville, Alexander Putz, a débuté un essai particulier pour passer à l’électrique, le rétrofit. Son expérimentation d’un an repose sur la conversion d’un vieux bus de 17 ans. Ironie de l’histoire, l’entreprise est à Ingolstadt, près de Munich, soit proche des QG d’Audi et BMW, deux piliers de la voiture thermique.
La société e-retrofit met ainsi 4 semaines à enlever le moteur diesel pour installer la nouvelle propulsion. Deux blocs électriques sont montés sur les roues arrière, tandis que la batterie prend la place du groupe thermique. Celle-ci permet jusqu’à 250 kilomètres d’autonomie, soit largement de quoi couvrir une journée complète d’exploitation. La transformation coûterait autour de 200 000 euros, soit bien moins qu’un véhicule neuf (500 000 € environ).
Une directive à venir, et des subventions ?
Le sujet d’Arte complète son reportage par un focus sur la directive de l’UE instaurant un quota de 20 % de nouveaux bus zéro émission à partir d’août 2021. « Nous avons en Europe près de 500 000 bus en circulation » rappelle Andreas Hager, PDG de e-trofit, « si on ne passe que par l’achat neuf, on peut imaginer combien de temps il va falloir pour que les transports publics soient véritablement zéro émission ».
Si le rétrofit des bus se révèle la solution idéale pour l’équipement rapide des flottes, peu de subventions existent. Un frein pour le renouvellement de la flotte de 60 bus de Landshut. La conversion a pourtant de nombreux avantages. Moins chère, elle affiche un coût énergétique et environnemental moins lourd que la production d’un véhicule neuf.
Le prix d’un bus neuf électrique semble surévalué, on est plutôt autour de 350/400 ke.
Un diesel euro6 entre 250/300 ke suivant les marques et équipements.
200 le pour le retrofit paraît bien cher, ou alors cela comprends d’autres travaux de rénovations qui sont nécessaires vu l’âge du véhicule (essieux, système d’air, freinage, suspension) + rénovation de tout l’habitacle.
A voir comment le véhicule est « rajeunit » après retrofit pour le calcul d’âge du parc, sinon cela n’a aucun intérêt.
Un bus neuf a 500 000 euros !!!!! Première nouvelle ce doit doit un engin très spécial, jamais vu un tarif pareil quelques soient les marques.
Idem pour le cout du rétrofit 200 000, la c’est déjà le prix d’un bus neuf actuel …. je verrai plutôt 20 000 pour cette transformation
Mais comment arrive t on à un budget de 200 000 € pour transformer un bus thermique en électrique ?
sinon, c »est avec de tels projets que le rétrofit est intéressant, pas pour mettre 15 ou 20 kWh de batterie dans une Twingo !
donc autorisons la transformation des flottes captives et d’usage local des thermiques en électriques : bus, camions déchets, utilitaires des services techniques ….
Oui, le retrofit est une belle idée…Un petit peu de bisounours. Si les véhicules étaient extrêmement durables (tels des véhicules de collection), le rétrofit aurait vraiment un sens. Le bus de cet exemple a déjà atteint l’âge de la retraite. Pourquoi le rétrofitter? Seule raison valable, pour faire sans risque financier la démonstration de la faisabilité, ce qui n’est pas si mal. Mais difficile d’envisager cette opération sur la flotte complète qui est plus jeune.
La durée de vie d’un bus oscille entre 12 et 15 ans. Généralement, le renouvellement est réalisé au fil de l’eau soit 6-8% de la flotte remplacée tous les ans.
Ce rythme de renouvellement est déjà fort en terme d’investissement pour une collectivité, difficile pour elle d’aller plus vite en ajoutant à ces investissements du retrofit sur le parc récent (et dont le moteur thermique est encore « jeune »).
Donc oui, cela va prendre 12-15ans pour avoir des transports en commun urbains 100% électrique, et c’est déjà un bel objectif non sans impact sur les finances publiques.