BMW aimerait lancer un SUV à hydrogène sur le marché en 2025. Celui-ci suivra la petite production à venir de l’iX5.
L’an dernier, BMW avait testé son premier SUV à hydrogène sur base de X5. Après la présentation du concept i Hydrogen NEXT, l’iX5 avait pris la route pour débuter le développement du programme.
Une petite série de production devrait sortir dans les prochains mois, mais c’est l’objectif à long terme de BMW qui se révèle. Selon Nikkei, le premier SUV à hydrogène de BMW en grande série arrivera en 2025.
Dans une interview, Pieter Nota, le chef des ventes de la marque, détaille les plans du constructeur allemand. Ceux-ci incluent notamment une collaboration avec Toyota.
« Nous voyons que la technologie à pile à combustible est particulièrement pertinente pour les plus gros SUV », explique Nota. Mais BMW n’abandonne pas pour autant ses autres technologies, comme le confirme l’Allemand.
À lire aussi Renault : un concept de SUV à hydrogène, écologique et inclusif« Nous continuons encore nos investissements sur les moteurs à combustion. Nous croyons en l’importance des technologies variées, les véhicules électriques, mais aussi l’hydrogène et les moteurs thermiques, car nous ne voulons pas placer tous nos investissements dans un domaine. »
BMW continue toujours de miser sur l’électrique, et Nota se félicite pour une adoption plus rapide que prévu. « Peut-être que si nous continuons à cette vitesse, nous pouvons atteindre 50 % un ou deux ans plus tôt ».
Commentaires
Quand 2 haricots vous collent, c’est moins drôle que Darry Cowl.
Donc suivant la logique de BMW, on va développer toute une filière de distribution de l'H2 pour pouvoir alimenter "les gros SUV" tandis que le reste de la flotte sera passé à l'électrique. Mouais.
Depuis que je m'intéresse à l'automobile, je suis saisi par le nombrilisme de la plupart des constructeurs qui n'ont aucune vision d'ensemble de la filière énergétique dans laquelle ils investissent.
Je pense qu’ils ont une meilleure vision que la vôtre.
Oui oui sûrement. Une vision comme celle de Toyota qui, après conçu la Mirai, s'est aperçu que le réseau de distribution et de fabrication du H2 était inexistant.
Vous savez, je travaille moi-même dans l'automobile et je vous garantis qu'on parle beaucoup plus de l'hydrogène dans la presse à sensations que dans les bureaux d'études.
On en reparlera dans quelques années.
Ahhh la chimère H2 bien pratique pour appuyer le discours selon lequel l'électrique à batterie c'est pas une finalité. Vous reprendrez bien un leasing sur un diesel en attendant la fée hydrogène...
Exact, et ça marche auprès d'un certain public, le même public qui sait qu'on a tué l'inventeur du moteur à haut "parce que ça dérangeait trop de monde".
Les deux dernières phrases sonnent bien comme grosse erreur stratégique de BMW avec l’accumulation des retards dans le domaine de l’électrique. Mais je ne vois pas très bien commet en s’entêtant dans l’hydrogène cela ne va pas aggraver la situation.
le stockage sur batterie devenant de plus en plus une évidence avec le développement incontournable des renouvelables. La solution batterie va écraser toutes les solutions énergétiques médiocre comme celle de l’hydrogène. C’est difficilement compréhensible que BMW puisse à se point se tromper. Que Toyota fasse une communication pour préserver ses acquis sur l’hybride, on peut encore éventuellement comprendre, qu’il essaye de faire traîner les choses et de s’accrocher à la dernière branche d’un arbre déjà mort. Mais BMW n’avait déjà plus rien comme avantage sur un moteur thermique déjà condamné une mort depuis des années. L’hybride rechargeable est déjà dans une descente au enfers.
Alors quand BMW a t il regarder la réalité en face?
Pour votre appréciation de l’utilisation de l’hydrogène, on en reparle dans quelques années ?
La courbe de progression de la filière H2 était, parallèle, mais décalée de 12 ans, en 2020, avec celle de la progression des full-battteries qui ont profité de l'accès au Lithium.
Cette dernière était une illustration concrète de la théorie de la singularité, un peu comme l'informatique, juste après l'arrivée des microprocesseurs.
Pour l'énergie mobile, après la pause de deux ans, nous suivrons de près la reprise, ou non de la progression en termes de nombre d'entreprises impliquées, de leur nuage de diversification et de la nature des investissements. BMW est assez emblématique à ce niveau précis.
Dans l'immédiat il n'y avait pas de recouvrement antagoniste entre les deux approches, mais bien la complémentarité prévue face aux thermiques à hydrocarbures fossiles.
La filière H2 couvre un panel beaucoup plus large d'applications de stockage et de restitution d'énergie, ce serait presque un gâchis de l'utiliser pour des voitures à usage bourgeois, sauf à vouloir démontrer la pertinence du concept, qui est adapté au contexte Allemand et US.
Très juste. Mais si BMW travaillait sur une diversification de son offre future (pour, par exemple, parer à la perte de valeur sur le segment auto lié à l'externalisation des productions de packs), serait il judicieux de l'annoncer ? Cette histoire de SUV ne peut elle pas être une excuse bidon vu que l'iX est l'incarnation électrique de la chose ? Je le pense.
L'approvisionnement extérieur est une réalité centenaire en automobile, mais la part de valeur, de l'objet vendu, pour la seule batterie est un problème complexe à résoudre, qui explique aussi pourquoi des constructeurs se dotent de moyen de production.
Il y a aussi la sécurisation de la ressource première et les risques d'inflation sur le Lithium, la croissance de la demande étant supérieure à celle de l'offre. Idem pour le cuivre et bientôt pour l'aluminium (Russe).
Les aspects part de valeur ajoutée et disponibilité sont gommés avec le développement d'une filière H2, que cela soit en mode thermique ou en PàH. Les généralistes se jettent sur une solution hybride pour leurs utilitaires et leurs véhicules lourds, mais BMW n'a pas cette possibilité, ils doivent donc en passer par la case SUV.
On observe aussi que pour l'instant ils utilisent une solution Toyota.
Les courbes de coûts avec le H2 en stations devraient se croiser en 2027 contre le gazole, en partie par le jeu des taxes et par celui des équipements, en Europe et en Amérique du Nord et en Chine où cela se fait à marche forcée, ce sont les marchés qui exigeront l'H2 à court terme pour les véhicules lourds.
Enfin, l'argument écologique (les batteries polluent quand on les fabrique) s'il est outrageux, entre de plus en plus dans les discours au point que l'on attend aussi un revirement d'un célébre industriel dans les prochaines semaines dans le genre "quand je constate les évolutions, nous allons produire la meilleure PàH du monde".