Un accord européen va booster le déploiement d’un réseau de recharge ultra-rapide, avec des bornes 400 kW. Il veut aussi accélérer l’installation de pompes à hydrogène.

L’Europe n’a finalement pas enterré totalement le moteur thermique, lui laissant une chance avec des carburants de synthèse. Mais cette porte entrouverte ne devrait pas changer grand chose : en 2035, le marché automobile sera très proche du 100 % électrique et hydrogène. L’électrification va aussi concerner le secteur des véhicules lourds.

Il y a donc un enjeu majeur à relever, celui des infrastructures de recharge. Dans le cadre du paquet législatif “Fit for 55”, un nouvel accord (provisoire) a été conclu entre les négociateurs du Parlement et du Conseil pour actualiser les règles de l’Union relatives aux infrastructures pour carburants alternatifs.

Le but est d’avoir des bornes de recharge ultra-rapide et des stations d’hydrogène à intervalle régulier. Cela concerne toutefois le réseau dit “RTE-T”, c’est à dire les grands axes en lien avec les pays voisins. Pour la France, ce sont ainsi les voies rapides Paris/Lille, Paris/Le Havre, Paris/Metz/Strasbourg, Metz/Dijon/Lyon/Marseille, Dijon/Tours/Saint-Nazaire, Nice/Marseille/Perpignan, Paris/Bordeaux/Espagne.

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Sur ces tronçons, il faudra avoir pour les voitures électriques des stations de recharge délivrant au moins 400 kW, et ce dès 2026. En 2028, la puissance sera même portée à 600 kW. En 2030, l’obligation d’une station de recharge rapide tous les 60 km sera étendue aux voies rapides secondaires, par exemple l’A16 (Paris-Amiens-Calais), l’A89 (Bordeaux-Clermont Ferrand), la N19 (Langres-Belfort) ou encore la N88 (Saint-Etienne-Albi).

L’accord prévoit l’obligation de la présence d’une station de recharge tous les 120 km pour les camions et les bus, “mais ces stations devront être installées sur la moitié des routes principales de l’UE d’ici 2028”. Elles devront offrir une puissance de 1 400 kW à 2 800 kW en fonction de la route. Le dispositif sera complété par deux bornes de recharge pour camions dans des lieux de stationnement sécurisés à partir de 2028.

Du côté des véhicules à pile à combustible, l’accord stipule l’installation de stations de ravitaillement en hydrogène le long du réseau RTE-T central tous les 200 km au moins d’ici 2031. C’est peut-être le point le plus important de l’accord tant il y a un retard sur ce domaine, qui empêche pour le moment tout développement du marché de la pile à combustible.

De plus, l’Europe souhaite que les conducteurs puissent payer facilement à ces points de recharge, avec une carte de paiement, un dispositif sans contact ou un QR code. L’accord précise que le prix facturé des “carburants” devra être affiché par kWh, par minute/session ou par kg, être “raisonnable, aisément et clairement comparable, transparent et non discriminatoire”.