Pour BHP Billiton, considérée comme la plus grande entreprise minière au monde, l’année 2017 a été celle de la révolution des véhicules électriques … et le cuivre sera le métal du futur.
Selon Arnoud Balhuizen, le directeur commercial du groupe minier BHP, l’industrie du cuivre sous-estime manifestement la croissance de la demande que provoquera le « boom » du véhicule électrique. Lors d’un entretien qu’il a accordé à l’agence Reuters il a déclaré que l’année 2017 avait « été un tournant pour le véhicule électrique ».
Au cours des derniers mois plusieurs pays comme la Grande-Bretagne, la France, l’Inde et les Pays-Bas ont programmé une interdiction des ventes des voitures à moteur thermique qui s’échelonnera selon les cas entre 2030 et 2040. D’autres Etats et non des moindres, comme la Chine et le Québec ont annoncé l’introduction de quotas minimums de vente de véhicules électriques et ils seront probablement bientôt suivis par de nombreux autres. Dans la foulée, les grands constructeurs, comme VW, Daimler, BMW ou Toyota, ont compris le signal et annoncé des investissements records pour développer et construire quantité de nouveaux modèles hybrides ou 100 % électriques. En parallèle, et tout au long de l’année, des communiqués diffusés aux 4 coins de la planète ont annoncé des ruptures technologiques en matière de conception des batteries : électrolyte solide, graphène, sodium, soufre … si l’on en croit tous ces labos, la batterie du futur devrait permettre une beaucoup plus grande autonomie pour un poids et un prix fortement réduits. En conséquence, les experts et les agences spécialisées comme Bloomberg prédisent une chute des prix des batteries et des véhicules électriques qui seront moins chers que les thermiques dans 4 ou 5 ans au plus tard.
L’explosion des ventes prévue dans les dix prochaines années devrait avoir un impact considérable sur le marché du cuivre. « Avec 90 kilos de cuivre au minimum par voiture électrique, soit 3 à 4 fois plus que dans une voiture à essence, on voit clairement quelles seront les conséquences sur la demande de cuivre « , explique pour sa part le Français Jean-Sébastien Jacques, patron de Rio Tinto un autre géant des mines. Glencore, premier producteur de cobalt et qui possède également des mines de cuivre, estime aussi que l’incidence sur les matières premières sera plus rapide que prévu.
Dans un scénario où 95% des voitures vendues sont électriques, il faudrait 20 millions de tonnes de cuivre en plus par rapport à la production actuelle, soit un doublement de la production enregistrée en 2016 !
Problème : le cuivre est une ressource non renouvelable et aucun nouveau gisement n’a été découvert au cours des 20 dernières années. Au rythme de la consommation actuelle, il reste à peine 30 années de réserves. Heureusement le cuivre peut être recyclé à l’infini, sans altération ni perte de performances et il y a sur la planète un stock de 490 millions de tonnes, soit l’équivalent d’un peu moins de 25 années de consommation. En Europe, 40 % de la consommation proviennent déjà du recyclage. Bien que moins bon conducteur électrique que le cuivre, l’aluminium pourrait éventuellement, en cas de forte pénurie, le remplacer dans un certain nombre d’applications et il a en plus l’avantage d‘être moins lourd. Or, l’aluminium est le 3e élément le plus abondant sur terre, après l’oxygène et le silicium. Malgré tout cela Arnoud Balhuizen prédit que, dans les prochaines années, l’offre de cuivre peinera à répondre à la demande … et on le croit volontiers.
Les investisseurs et les spéculateurs ont apparemment reçu le signal 5/5 : le prix de la tonne de cuivre a grimpé de presque 20 % sur les 6 derniers mois. La progression a été particulièrement importante ces 15 derniers jours : alors qu’au London Metal Exchange (LME) la tonne de cuivre se négociait aux alentours de 5.600 € à la mi-décembre, elle valait 5.970 € le 29 décembre, soit une hausse de 8 % en moins de 2 semaines !
Pour les électromobilistes que nous sommes, il s’agit à la fois d’une bonne et d’une mauvaise nouvelle. La bonne c’est que les marchés et l’industrie croient enfin à l’essor rapide de la voiture électrique et s’organisent en conséquence pour le permettre. La mauvaise c’est que la hausse des prix des matières premières et de possibles pénuries pourraient ralentir, voire compromettre son développement.
Oui sur les resserves futures ,
mais n’oublions pas que tout le cuivre en circulation actuellement est susceptible d’être récupéré et l’est en partie.
cela fait une énorme quantité .
Et oui ce métal est réutilisable , ne l’oublions pas.
Quand je vois la quantité de Cu dans ma maison (câbles électriques, chéneaux, gouttières, panneaux solaires thermiques,…), je ne pense pas que le problème du manque de Cu se résume aux développement des VE; tout au plus il y aura une adaptation sur 20 à 30 ans le temps que les filières de recyclage des VE se mettent en place.
Oui entre le VEx, les éoliennes et le multimédia planétaire, le marché des métaux et terres rares va en être effectivement bouleversé, avec sûrement des tarifs boursiers en hausses. C’est ce qui va freiner un peu l’envolée de ces nouvelles technologies pour éviter la crise de demande plus importante que l’offre. Finalement, on y arrivera à une « transition douce » par la force du marché !
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aujourd’hui et encore plus demain beaucoup de produits seront issus du recyclage.
Le cuivre peut être aussi remplacer par l’alluminium dans un grand nombre de cas.
Mais le plus important c’est que certains pays qui aujourd’hui progressent vite vers le Véhicules électriques auront demain un volume important de lithium en leur possession. Les autres auront brûler du pétrole où du gaz mais ils seront partie en fumée.
On va peut-être enfin commencer de s’intéresser au polyacétylène.
Le câblage électrique secondaire d’une VE peut peut-être se faire avec autre chose que du cuivre. Pour alimenter des éléments qui consomment peu, tel que les éclairages à Led par exemple, y a pas besoin de cuivre. Ça serai déjà ça de gagné.
En physique, il est une loi qui dit que lorsqu’on gagne d’un côté, on perd de l’autre. Exemple si on gagne en force on perd en déplacement. Ce qui veut dire en gros qu’on aura jamais le beurre et l’argent du beurre. Alors entre plusieurs solutions il faut choisir la moindre.
Il est difficile de faire des prévisions exactes sur la pénurie à venir donc l’augmentatation du prix de tel métal ou composant.
l y a de plus en plus d’argent investi dans la recherche pour la mobilité électrique, les batteries.Cela représente des sommes considérables. Les innovations vont se multiplier à un ryhtme plus rapide ,et tel métal annoncé comme indispensable aujourd’hui se révèlera peut être moins important voir inutile demain.
Pas bon tout çà , le cuivre est le métal le plus volé depuis des décennies dû à sa valeur et du trafic biensûr , qui va s’amplifier .
Les trafiquants ont poussés à tel point le vis
Câbles caténaires, les bobines dérobés du haut des éoliennes >60 M de haut , donc voilà un véhicule « propre » avec 90 % de cuivre …..
Vous imaginez ? L’assurance automobile où les tarifs vont exploser,sans le reste.j’espère vous souhaite beaucoup de réflexions. ….
On peut se demander si cette info ne provient pas d’une fake new lancée par les compagnies minières pour soutenir le cours du cuivre?
C’est la demande qui fait les resserves. Si aujourd’hui elles ne sont que de 490 millions de tonnes, c’est parce que jusqu’à maintenant le prix du cuivre (qui dépend de la demande) était trop faible (il a fortement chuté dans les années 2005 / 2013) pour qu’il soit rentable de se lancer dans de la recherche de nouveaux gisements.
Comme par hasard maintenant que le prix augmentent on découvre de nouveaux gisements.
« La RDC vient de découvrir un gisement de 700 millions de tonnes de cuivre dans une mine de KAMOA dans le sud du Katanga en cette période où les estimations de la réserve mondiale de cuivre seraient autour de 480 et 600 millions de tonnes. «
« impacter » est un verbe ?
Pourquoi autant de complication alors que la voiture hydrogène est beaucoup plus économique ?
Tien on nous refait le coup du Peak OIL mais avec le cuivre. Panique il n’en reste que pour 25 ans ! Ouais, on se calme pour plusieurs raisons. Depuis le début de l’ère industrielle, à chaque fois qu’un risque majeur de ce type se profilait à l’horizon, les chercheurs ont trouvé des solutions, soit de substitution, soit de nouvelles technologies. Avant d’arriver à épuisement, le cuivre sera tellement cher qu’on utilisera autre chose. Il y a actuellement des pistes sur des moteurs électriques de nouvelle génération dit Exaphasés sans aimant permanent annoncé par le fabriquant à 97 % de rendement et utilisant 30% de matériaux en moins. On peut aussi fabriquer des moteurs moins puissants, quel est l’intérêt du 0 à 100 en moins de 5 secondes ? Les câblages électriques des véhicules vont également évoluer pour se simplifier à l’extrême. Ensuite, des solutions beaucoup plus écolo et économiques vont arriver rapidement, avec le véhicule autonome, plus besoin de posséder forcément son véhicule ou du moins d’en avoir 2 dans une famille. On s’abonne à un service, on programme ses déplacements, en autopartage si possible et « l’Etat » au sens large doit développer et promouvoir au maximum les transports en communs.
Dans un autre domaine, j’observe que partout dans le monde, les opérateurs télécoms passent du cuivre à la fibre optique. Ils vont rapidement arrêter d’acheter des câbles en cuivre, et vont démonter les réseaux existants et envoyer les câbles en cuivre dans les filières de recyclage. Autrement dit, l’industrie automobile va consommer de plus en plus de cuivre pendant que le monde des télécommunications est en train d’arrêter, je trouve cela intéressant.
Je ne vois pas le problème puisque le cuivre se recycle très bien. Les 100 kg de cuivre ne finiront pas dans la nature.
Vive le cuivre !